Lamberto Bava

 

 

 

 

Lamberto Bava (né le 3 avril 1944 à Rome) est un réalisateur et un scénariste italien, fils de Mario Bava.

Comme son père, avec lequel il a collaboré, il a beaucoup œuvré dans le cinéma fantastique.

En tant que scénariste, Lamberto Bava a collaboré au film Sanctuaire 1988 de Michele Soavi.

Lamberto Bava a signé des films sous le pseudonyme de John Odd Jr.

Un artisan qui reprend le métier de son père, que le géniteur ait été boulanger, cordonnier ou cinéaste, est voué à voir son talent comparé à celui de son parent.

C’est là le sort un peu injuste de Lamberto Bava : il fut d’autant plus vilipendé que son illustre père, Mario Bava, a été parfois porté aux nues de manière excessive.

Le nom de Lamberto est associé dans l’esprit de certains amateurs de fantastique au déclin du cinéma italien, dont il revendique pourtant l’héritage.

Mario Bava est devenu à la fin des années 1950 et au début des années 1960 l’un des réalisateurs les plus actifs et les plus réputés du cinéma bis italien.

Son inventivité et sa capacité à tourner des films rapidement et pour pas cher sont aussi appréciées que son talent visuel.

Lamberto va de plus en plus travailler à ses côtés, devenant assistant pour le film « La Planète des vampires » en 1965.

Outre son père, Lamberto travaille comme assistant pour d’autres cinéastes : dans les années 1970-80, il sera notamment le collaborateur de Dario Argento ou de Ruggero Deodato.

En 1980, il devient enfin réalisateur à part entière avec « Baiser Macabre » (Macabro), film d’horreur teinté de nécrophilie, qui lui vaut de devenir un espoir du cinéma fantastique européen.

Mais la suite de sa filmographie ne va pas tenir ses promesses, lui valant d’être honni par certains alors qu’il ne fait somme toute qu’essayer de vivre de son métier dans le contexte d’un cinéma italien déclinant.

Il réalise pour le compte du producteur Luciano Martino deux films de commande, « Blastfighter, l’Exécuteur », film d’action bourrin et campagnard, puis « Apocalypse dans l’Océan Rouge », où un craignos monster en plastique dévore des vacanciers.

Lamberto Bava revient ensuite à ses premières amours, le cinéma d’épouvante : c’est en 1985 le gros succès de « Démons », produit par Dario Argento.

Il embraye avec « Midnight horror », considéré comme une œuvre de moyenne facture.

Mais, après « Démons 2 », inévitable suite de son plus gros succès, c’est la capilotade, qui va lui valoir les quolibets des amateurs de fantastique…

C’est l’époque où « Mad Movies » stigmatise Lamberto comme le roi des ringards.

Le succès commercial de ses téléfilms a en effet permis à Lamberto Bava d’imposer des idées de téléfilms à thèmes fantastiques, et relevant plus précisément de l’heroic-fantasy familiale.

Il va ainsi tourner « La Caverne de la rose d’or », mini-série qui remportera un grand succès au point de connaître quatre suites, chacune interprétée par Alessandra Martines (future madame Lelouch) dans le rôle de la princesse Fantaghiro.

Lamberto Bava devient en quelque sorte le roi de la fiction familiale à grand spectacle à la télé italienne.

Réalisant plusieurs mini-séries du même tonneau, il entraîne dans son univers d’heroic-fantasy kitsch une pléiade d’acteurs plus ou moins prestigieux : Franco Nero, Christopher Lee, Jean-Pierre Cassel, Brigitte Nielsen, Valeria Marini, Ursula Andress, Max Von Sydow, comptent parmi les noms illustres qui viennent jouer des personnages de contes de fées devant la caméra de Lamberto.

S’il n’eut jamais le talent de son père, et s’il livra en son temps quelques aberrations pelliculaires, Lamberto Bava a cependant mené une enviable carrière d’artisan du kitsch, devenant le roi des contes de fées en carton-pâte à défaut d’avoir révolutionné le fantastique.

Son œuvre a peu de chances d’être aussi réévaluée que celle de Bava Sr, mais Lamberto aura eu le privilège de compter parmi les derniers artisans passionnés du cinéma de genre italien.

Personnellement je l’ai rencontré lors d’un festival Fantastic’arts à Gérardmer, et je lui ai fait signer une affiche de son film culte « Démons ».

 

Retour