LANGAGE :

 

Télépathes, les Tyggs n’ont pas de langage oral, ils s’expriment entre eux par télépathie, et avec les organiques, certaines créatures-objets Tyggs maîtrisent la langue de Sunrith, voire celle d’autres autochtones.

Mais le langage Tygg télépathique a un équivalent écrit, cet écrit Tygg est aussi le langage de programmation informatique de l’empire de Sunrith.

Cette langue écrite est vraiment très complexe, elle ressemble à un échiquier avec des pions ronds, noirs et blancs, symbolisant leurs matériaux gammanium et orichalque, ainsi que leur équilibre structurel.

A part les immortels, les experts informaticiens de Sunrith, et autres savants, peu d’organiques le maîtrisent, tellement il est compliqué.

Leur langage écrit est effectivement d’une complexité rarement égalée, pour coller à leur version télépathique parfaite (êtres à mémoire collective, êtres relais comme dans un service de transmission radio, propriétés d’interprétation psionnique excellentes).

Cette version écrite du langage tygg est presque au-delà de l’entendement des organiques.

En fait, c’est un langage articulée, à 9 niveaux d’articulation (là où le français en à trois par exemple), qui tient d’avantage du code à combinaisons, que du graphisme tel qu’on le conçoit plus couramment.

En voici les grandes lignes :

C’est une répartition de signes, des ronds barrés d’un trait, vides, pleins, ou demi-plein (à gauche ou à droite), disposé dans le sens vertical ou oblique, voir horizontal, pour des sens différents, dans un échiquier de neuf cases sur neuf (soit 81 cases).

La case la plus en haut à gauche est noire, suivit par un intercalement classique en damier.

Dans l’écriture classique (non informatisée, donc cursive, avec une main souvent maladroite de golem), une case noire est un carré avec un croix en diagonale, et un demi-cercle plein est redivisé en deux parties égales par un trait.

Le premier niveau d’articulation est l’orientation du damier, cette pagination donne le sens de lecture et son niveau de complexité.

Un damier horizontal signifie des lectures multiples en fonction des pourtours.

Un damier oblique signifie une lecture simple.

Pour les organiques dominés, ce niveau d’articulation n’a aucune signification, donc pour eux, un damier pourrait toujours être oblique.

Pour un minéral dominant au contraire, c’est là que réside la première approche du message, il suit ensuite le pourtour, les lignes qui composent le périmètre du damier sont importantes, car si c’est un damier droit, alors forcément un de ces côtés sera renforcé (surligné un certain de fois, et l’orientation du dépassement de ce surlignage indiquera le sens de la lecture multiple).

Par exemple, un damier droit surligné deux fois à droite signifie au minéral de faire une première lecture du damier d’en haut à droite jusque en bas à gauche, puis une seconde lecture du damier dans le sens des aiguille d’une montre, d’en bas à droite à en haut à gauche, et enfin une troisième lecture du même damier d’en bas à gauche à en haut à droite !

Le nombre de coins à déplacer pour la lecture suivante est proportionnelle au dépassement du surlignage, dont l’unité serait le côté d’un case : bien sur on peut repartir dans l’autre sens, en réduisant le dépassement, le réaugmentant, etc…

Le second niveau d’articulation correspond à des sous matrices de son chez les dominés, c'est-à-dire simplement à la forme de l’organe orale (la bouche chez certains) avant même la prononciation, c’est le nombre de ronds répartis dans le damier.

Celui-ci va bien sûr de 0 à 81 inclus.

Le troisième niveau d’articulation correspond à des sons et des bruits chez les dominés, et juste à des prémices de pensée chez les dominants, il concerne le nombre de demi-cercle plein.

Le quatrième niveau d’articulation correspond à des syllabes, au son de base chez les dominés s’exprimant oralement et ayant appris le langage impérial de Sunrith en plus de leur langue locale.

Ce quatrième niveau d’articulation correspond aussi à des registres thématiques chez les dominants télépathes.

Il concerne la proportion de demi-cercle plein par rapport aux vides.

Le cinquième niveau d’articulation correspond à des mots, à des unités de sens pour les dominés, et à des concepts ensemble pour les dominants.

Il est conçu à partir de la répartition des ronds sur le damier, il s’occupe exclusivement du dessin exécuté par leur localisation.

Le sixième niveau d’articulation correspond à des propositions, des unités gramaticales pour les dominés, et à des points précis de pensée ou de mémoire, des idées ou du savoir, chez les dominants.

Il fonctionne à partir de la localisation des ronds sur le damier, mais un étudiant la répartition sur les cases noires et sur les blanches, ainsi que les proportions d’occupations respectives.

Le septième niveau d’articulation correspond aux phrases, aux unités fonctionnelles, chez dominés, et ainsi au groupe d’idée ou d’impression chez les dominants.

Il change toute la lecture précédente en fonction de la répartition des pleins, plus ou moins à gauche ou à droite, des barres des cercles, pour des sens très différents.

Le huitième niveau d’articulation correspond à des paragraphes, des unités stylistiques, pour les dominés, où s’arrête d’ailleurs leur compréhension du langage impérial (et encore pour des êtres doués d’une exceptionnelle mémoire avec des innombrables idéogrammes ramifiés et à tiroir de ce langage).

Il correspond à des messages télépathiques complets pour les dominants.

Il utilise la lecture précédente pour la réaiguiller en fonction de l’orientation des barres de ronds, plus ou moins verticales,  et les différentes proportions des classes remarquables d’orientation de cette barre centrale (0 à 45°, à 60°, à 90°, à 135°, à 150°, à 180°), et leurs équivalents dans l’hémisphère sud des cercles sont aussi des classes remarquables !

La neuvième et optimale articulation linguistique, exclusivement réservée aux textes ou discours d’ensemble des dominants, correspond télépathiquement aux banques mémorielles équivalentes que contiennent certains météores dont c’est le rôle. Cette neuvième articulation réadapte toute la lecture progressive précédente en fonction d’une synthèse interprétative à partir de la couleur du tracé de l’écrit : noir sur fond blanc, blanc sur noir, vert sur blanc ou sur noir, voir pour des messages moins importants, bleu, rouge ou jaune, sur d’autres teintes plus affadies, ou plus obscurcies. Ces choix auront donc finalement une importance capitale sur le sens finale de l’écrit.

Il ne faut pas confondre à vrai dire, l’impérial (ou « bas-imper ») avec  le haut impérial, réservé aux dominants.

L’impérial concerne le langage commun du secteur de l’Araignée (comme une sorte de bétasorvent pour élites !), il est fait pour les dominés, ou bien pour les messages simples, voir la signalisation spatiale, il n’utilise que les articulations de 2 à 8.

Le haut impérial, lui, est autrement plus sophistiqué, prenant toujours en compte les 1ère et 9ème articulations linguistiques, et il retrace véritablement, bien que sans l’empreinte psychique, la télépathie des dominants !