WEREWOLF

 

Année 2018

 

Réalisateur Adrian Panek

 

Cast Danuta Stenka, Kamil Polnisiak,
Nicolas Przygoda, Sonia Mietielica

 

Distributeur Contact Film, Media Move

 

Genre Survival, thriller

 

Running time 88'

 

Pays Allemagne, Pays-Bas, Pologne

 

L'AVIS DU BIFFF :

 

Alors que le camp de concentration de Gross Rosen vient d’être libéré par l’Armée Rouge, huit gamins terrifiés et à bout de forces atterrissent dans un manoir délabré en rase campagne polonaise.

Accueillis par la peu bavarde Jadwiga, ces survivants qui ont encore l’âge de jouer aux Lego pensent avoir échappé au pire…

Ne reste plus qu’à attendre leurs sauveurs russes pour avoir de quoi ripailler et fêter la fin de la guerre sur un petit air de polka.

Mais les jours passent et personne ne se pointe.

L’eau vient doucement à manquer, la nourriture se fait de plus en plus rare, et Jadwiga se fait mystérieusement éventrer dans les sous-bois, tandis que des déserteurs SS viennent saluer leurs anciens prisonniers avec des intentions pas très jouasses.

Et, comme si ce déluge de tuiles ne suffisait pas, ces gosses ne sont pas les seuls êtres vivants tenaillés par la faim dans le coin : tous les bergers allemands des nazis gambadent désormais en liberté dans les bois, et cette baraque remplie de rase-tapis sans défense a décidément une bonne gueule de garde-manger pour eux…

Ne cherchez pas de pleine lune et de loup-garou féroce dans cette pépite polonaise : la proposition d’Adrian Panek n’a pas besoin d’un tel monstre pour vous faire frissonner, et des odeurs de chien mouillé, vous en aurez à foison dans WEREWOLF !

Avec, comme point de départ, le calvaire des rescapés d’une des pires atrocités que la terre ait jamais porté, l’allégorie de Panek est une véritable gifle universelle, traitant non seulement de résilience et d’humanisme mais aussi des cicatrices mentales qui poussent certains hommes à dévorer (métaphoriquement) leurs semblables…

 

L'HUMBLE AVIS DE MATHIEU GEISS :

 

« Werewolf » est un survival qui prend pour toile de fond la fin de la Seconde Guerre Mondiale au moment de la libération des camps par les troupes soviétiques.

Mais ne vous attendez pas à voir de véritable loup garou dans ce film car la créature qui lui donne son titre est d’emblée abordée de manière symbolique lors d’une première séquence où des chiens de gardes de camps de concentration sont lâchés sur des prisonniers par des soldats allemands hilares.

L’horreur est ici ancrée dans un contexte historique et dramatique qui lui fait prendre une toute autre dimension, celle du traumatisme des rescapés  qui devront apprendre à se reconstruire suite à cette lourde expérience.

 

Nous suivons de jeunes enfants fraichement libérés, devenus quasi-muets, mais sur lesquels le film à l’intelligence de ne pas chercher à susciter l’apitoiement facile en procédant d’une logique d’accumulation dramatique à leur encontre.

Le conditionnement subi et les privations laissent apparaître quelques séquelles dans leur comportement à la limite de l’animalité, creusant la thématique de la perte de l’innocence par un traitement sobre et sans artifice de leurs relations parfois conflictuelles.

 

Le film prend son temps pour dépeindre leur vie de ces personnages dans un château isolé, leur quête de nourriture et leurs tentatives pour sortir de ce lieu encerclé par les chiens.

Par pudeur, sans doute, le scenario donne des informations au compte goutte sur les protagonistes, certains n’étant pas du tout caractérisés ce qui peut limiter notre attachement et amoindrir l’implication émotionnelle du spectateur lors des situations périlleuses ou justement l’on aurait souhaité s’inquiéter du sort de chacun d’eux.

Le rythme, assez lent n’aide évidemment pas à combattre l’ennui, mais il reste significatif de l’attente qui s’installe dans le lieu en faisant ressentir le poids du dénuement de ses locataires de fortune.

Il permet également d’apprécier à leur juste valeur les quelques décors du film plutôt réussis malgré leur petit nombre.  

 

La mise en scène fait apparaître le château comme un bâtiment sombre et labyrinthique dans lequel chaque personnage semble perdu ou écrasé.

Le même soin est apporté aux décors naturels, dont la grandeur est magnifiée par un éclairage crépusculaire et par une photo faisant la part belle aux nuances de gris ; le tout baignant dans une ambiance entre onirisme et épouvante qui donne à ce récit initiatique des allures de conte.

 

La référence la plus évidente est bien sûr le petit chaperon rouge  avec ces chiens de garde revenus à la nature qui deviennent des loups métaphoriques.

Un autre lien peut être fait avec le monde des adultes  aussi bien capables d’une profonde humanité envers les enfants que d’une férocité qui n’a rien à envier à celle des pires prédateurs.

Ainsi il n’est pas absurde de dire que ce fameux loup-garou est une figure insaisissable que l’on peut retrouver du côté de l’homme comme de l’animal et qui n’est jamais incarnée par un individu précis.

En conclusion, et malgré quelques faiblesses narratives, Werewolf est une brillante leçon de mise en scène au pouvoir évocateur certain, qui en plus de situer son action dans une période historique assez peu traitée, utilise  les codes du survival d’épouvante pour développer un propos sur la nature humaine loin du manichéisme habituel.

 

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