THE BLOOD OF WOLVES

 

Année 2018

 

Réalisateur Kazuya Shiraishi

 

Cast Koji Yakusho, Pierre Taki, Renji Ishibashi,
Shido Nakamura, Tomorowo Taguchi,
Tori Matsuzaka, Yoko Maki, Yosuke Eguchi,
Yutaka Takenouchi

 

Distributeur Toei Company, Ltd.

 

Genre thriller

 

Running time 126'

 

Pays Japon

 

L'AVIS DU BIFFF :

 

Hiroshima, fin des années 80.

Le jeune Shuichi Hioka vient à peine de sortir de l’école de police qu’on le colle à la brigade antigang, en binôme avec le vieux roublard Shogo Ogami.

Sa première mission ?

Retrouver un employé de banque qui a disparu.

À priori, rien de très sexy à une époque où L’ARME FATALE et ses courses-poursuite en kalachnikov cartonne sur les grands écrans.

Pourtant, c’est mal connaître l’arrière-cuisine mafieuse d’Hiroshima, car la ville est une maîtresse juteuse que se partagent deux gangs de yakuzas aux méthodes particulièrement brutales : les Kakomura-gumi et les Otani-gumi.

Et Hioka, en traquant son fonctionnaire perdu, va non seulement remonter des ramifications pas très légales, où les entretiens d’évaluation se font à coups de doigts arrachés au sécateur, mais il va également apprendre à connaître son partenaire Ogami : en effet, les liens qu’entretient ce dernier avec les deux clans mafieux sont si amicaux qu’Hioka ne sait plus s’il fait équipe avec un agent double ou un agent trouble.

Mais ça, c’est le genre de question qu’on peut encore se poser tant qu’une guerre des gangs ne met pas la ville à feu et à sang…

Pour les bouffeurs compulsifs de polars, LE LOUP D’HIROSHIMA est forcément LE bouquin à avoir dans sa section japonaise !

Hé bien, très bonne nouvelle : cet aimant à prix écrit par la talentueuse Yuko Yuzuki a droit à son adaptation sur grand écran.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette plongée sans concession dans les quartiers interlopes d’Hiroshima a une patine digne d’un Sydney Lumet des années 70 ou d’un Michael Mann, époque HEAT, avec Koji Yakusho qui a tout de l’alter ego nippon d’Al Pacino !

 

MON HUMBLE AVIS :

 

Yûko Yuzuki est une auteure japonaise de romans policier née le 12 mai 1968 à Iwate.

Grande lectrice depuis l'enfance, elle regarde avec sa mère des séries télévisées policières dès l'adolescence, dont Jinginaki Tatakai une série de films de 1973 à 2003 retraçant la guerre des gangs à Hiroshima et qui sera le sujet de son roman Korô no chi (Le loup d'Hiroshima).

Grande connaisseuse de Maurice Leblanc ou d'Agatha Christie, sa préférence va néanmoins à Conan Doyle : " Dans Sherlock Holmes, plus que la résolution de l'énigme, c'est la relation entre Holmes et le docteur Watson qui m'interpelle."

Son style porte également l'empreinte de Seichô Matsumoto et de Yokoyama Hideo, deux auteurs importants de romans policiers au Japon, tous deux souvent comparés à Georges Simenon dans leurs préoccupations sociales.

En 2016 elle reçoit le Grand prix de l'association des écrivains de romans policiers japonais pour "Korô no Chi" (Le loup d'Hiroshima), adapté ici en long métrage.

 

Le message est principalement que la corruption n'est pas toujours où on la croit de prime abord, et que pour rendre la justice ou maintenir la paix, il faut de toute façon se "salir les mains" !

 

La réalisation de cette adaptation de bestseller ne révolutionne pas le polar, et s'inscrit même dans certaines traditions du yakuza-eiga.

Attention, il ne s'agit nullement d'un ninkyo eiga :

Les ninkyo eiga ou « films de chevalerie » étaient dans les années 60 des films de yakuzas idéalisés et formalistes avec une forte dimension moralisante.

Il s'agirait plutôt d'un jitsuroku eiga :

Les jitsuroku eiga sont des films de yakuzas réalistes, souvent anarchisants, plutôt portés sur la violence spectaculaire.

Ce nouveau type de yakuza eiga émerge justement dans les années 1970 (période où se déroule le récit du roman et du film).

Jitsuroku peut se traduire par « vrai document ».

Ces films sont censés être plus réalistes, car basés sur des histoires vraies, et filmés dans un style documentaire.

Mais le genre avait décliné, dans les années 90, à cause de la montée en puissance du cinéma hollywoodien dans le box office japonais.

"The blood of wolves" est avant tout un film policier, où les flics sont les héros, mais en se basant sur une modernisation du style visuel des jitsuroku eiga.

 

Les cadrages utilisent une prédominance de plans larges pour profiter des décors et de la figuration importante.

Dans les bagarres, c'est de la caméra portée approximative, à la façon d'un Kinji Fukasaku époque "Combat sans code d'honneur" ou "Le cimetière de la morale".

 

La photographie retranscrit l'atmosphère moite de cet été chaud et pluvieux grâce à des couleurs vives et des noirs profonds.

 

Le montage est énergique, avec des ellipses, le film a un bon rythme, même si son intrigue traîne un peu à se mettre en place.

on trouve parfois un usage judicieux du ralenti, pour insister sur l'émotion de moments clefs.

 

Les décors reconstitue à merveille l'ambiance d'Hiroshima dans les seventies.

On voit des clubs, des bars à geishas, le commissariat, des QG de yakuzas, une salle de jeux pachinko, et des appartements modestes.

Une scène dans l'espace étriquée de toilettes utilise avec ingéniosité des parois escamotables pour un plan tournant impossible, un tour de force impressionnant.

 

Les costumes sont réalistes, banals pour les flics, et plus haut en couleurs pour les yakuzas.

 

Les SFX gores sont rares mais bien violents (doigts coupés, oreille arrachée, émasculation, égorgement, décapitation, etc...), et les maquillages de coups restent longtemps sur les visages (pas comme dans ces films américains ou le héros n'a plus rien dés la scène suivante).

Il y a aussi un cadavre repêché dans l'eau, particulièrement crédible, en décomposition avancée, avec gonflement du aux gaz de putréfaction.

 

Le casting est excellent, c'est un festival de tronches patibulaires, et nos deux héros sont particulièrement bien interprétés, la perception de ces personnages par le spectateur évoluant au cours du métrage...

 

La musique se fait rare et le plus souvent discrète, mais elle peut monter en puissance à l'occasion, avec des sons graves au piano et des violons languissants.

Dans la dernière partie du métrage, pour la résolution, des guitares électriques dramatiques accentuent encore la tension.

 

En conclusion, ce bon polar dans un contexte de reconstitution historique fera passer un agréable moment aux amateurs d'enquête musclée, et donnera en plus envie de lire le livre aux plus passionnés de culture nippone !

 

 

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