UNDER THE MOUNTAIN

 

a Jonathan King film
Screenplay : Matthew Grainger & Jonathan King
Based upon : Maurice Gee's novel : Under the Mountain
Cast: Sam Neill, Oliver Driver, Thomas Cameron, Sophie McBride, Matthew Chamberlain, Matt
Gillanders, Chelsea McEwan-Miller, Gareth Reeves, Michaela Rooney, Madeleine Sami, Allan Smith,
Matthew Sunderland, Leon Wadham
Running time: 91 min.
Contries : Nouvelle-Zélande

L'avis du BIFFF :

Addition salée pour la mère morte : Théo et Rachel, les jumeaux orphelins de leur maman, sont envoyés chez tantine et tonton à Auckland parce que papa se noie dans le chagrin. Pour ce qui est de dérider les zygomatiques endeuillés des deux pioupious, c’est le cousin qui s’y colle et il décide de les emmener prendre un bon bol d’air en visitant les volcans endormis qui entourent la ville. Théo fait alors la rencontre d’un mystérieux Mr Jones (rien à voir avec les Counting Crows) qui, bien loin d’être un kiwi néozélandais comme les autres, est un Extra-Terrestre peu commode qui attend désespérément le touring secours du cosmos. En voyant ces jumeaux, unis par un lien bien plus profond que la plate génétique humaine, Mr Jones se met à table : les volcans du patelin ne sont pas les mêmes qu’en Auvergne et, au lieu de trouver de la Volvic dans le sous-sol, on tombe sur les Wilberforce, infâmes lombrics bouffeurs de planète, qui ont une folle envie de casser la croûte terrestre. Comme qui dirait, le ver est dans le fruit, et les seuls insecticides efficaces seraient nos chers jumeaux. Bonjour, la pression…

Virage à 180 degrés pour Jonathan King qui, lors de sa dernière visite à Bruxelles, avait raflé le Corbeau d’Argent avec ses moutons mutants de Black Sheep ! Cette fois, il s’attaque au classique de la littérature néo-zélandaise (Maurice Gee à la plume) et nous offre un conte fantastique aux paysages époustouflants, à la croisée de Harry Potter et du Seigneur des agneaux… euh, des anneaux, pardon.

MON HUMBLE AVIS :

Même si la Nouvelle Zélande est désormais connue des cinéphiles grâce à Peter Jackson, et à sa société Weta (produisant des films fantastiques et des sfx pour Hollywood), on ne connaît pas encore très bien la mythologie de cette partie du monde, peu représentée au cinéma.
Ici j’ai l’impression qu’il s’agit plus d’imagination de SF, mais cela se base peut être sur des mythes locaux, des superstitions liées à l’activité tectonique de l’archipel.
« Sous la montagne », il y aurait des créatures extra-terrestres, des représentants de deux espèces dangereuses pour notre monde, 7 wilberforces (des êtres fait de moisissures végétales, pouvant prendre forme humaine) et 7 gargantuas (des insectoïdes géants, cachés sous chacun des volcans éteints et responsables des tremblements de terre locaux), et un représentant d’un peuple amical, fait de feu et contrôlant leurs pouvoirs magiques dans des pierres, dont la planète a été détruite qui est caché sur Terre pour nous aider.
Pour détruire les monstres, il faut que 2 jumeaux liés par une forte connexion télépathique jettent ensemble 2 pierres magiques dans le cratère du plus gros des 7 volcans, sur une île inhabitée couverte de jungle…
Le film est réalisé avec beaucoup d’ampleur, comme un blockbuster hollywoodien, il y a une grande variété de valeurs de cadres, des plans très larges embrassant des décors superbes, un découpage vif qui donne du rythme, c’est très pro et très efficace pour un divertissement familial.
L’étalonnage renforçant les noirs, les bleus (avec des pointes d’orange doré pour souligner des détails), donne une photo assez dure, sombre, gothique (alors que le ton du film est assez léger), mais cela assure bien dans les scènes de mystère et de suspens, qui ouvrent le premier tiers du film.
Ce type de photo bleutée a tendance à donner un air maladif aux gens, mais comme les mauvais aliens sont cadavériques, et que les 2 héros sont de pâles rouquins, ça n’est pas très gênant ! Le montage est alerte donc, pas de temps morts, des passages comiques alternent avec le drame, l’épouvante et l’aventure, c’est du beau spectacle, généreux, où il est impossible de s’ennuyer.

Les décors nous permettent de voir des îles volcaniques de Nouvelle Zélande, avec de splendides vues aériennes, des scènes urbaines, et tout un panorama installé autour d’un lac.
Il faut aussi noter une vielle maison, style manoir hanté, du plus bel effet, ainsi que des galeries souterraines étranges, évoquant le style organique du suisse Giger.
Question costumes, le look rétro de Sam Neil est pas mal, mais on l’a déjà vu dans ce genre de rôles (à mi chemin entre son look de la « Leçon de piano » et celui de « Jurassic Park »).
Les méchants ont un look en costard qui évoque le croque-mort de Phantasm, du moins sous leur forme humaine, car sinon ils tiennent plus de « The thing » avec leurs tronches moisies et leur tentacules protéiformes.
Les sfx sont nombreux et épatants, beaucoup de trucages numériques, à commencer par les pouvoirs liés aux flammes, les transformations des bad guys, le contact de leurs tentacules faisant pourrir tout ce qu’ils touchent, des extensions de décors en matte painting infographique (notamment dans les galeries alien), on a droit à des images impressionnantes.
Les acteurs sont sympathiques, suffisamment charismatiques pour qu’on suive leurs aventures avec attention.
La musique est un point fort non négligeable du film, elle donne dans le symphonique avec beaucoup de puissance, surtout dans les tons graves, ça donne une belle ampleur supplémentaire aux images.

Je conclurai en conseillant ce (gentil) film à tous les amateurs de fantastique, car si il s’agit d’un sujet de SF (invasion extra-terrestre), l’ambiance générale, le ton du scénario et les images ancre davantage « under the mountain » dans le genre de l’épouvante, du film de monstre et de sorcellerie, c’est de l’héroïc fantasy moderne en quelque sorte…


Une scène mémorable qui vous donnera (peut être) envie de voir le film :
La première attaque d’un Wilberforce chez l’héroïne est très impressionnante, le type se transformant en monstre cthuloïde en un éclair, traverse ensuite la porte en la réduisant en bouillie de moisissure, pour suspendre la pauvre adolescente depuis une mezzanine du bout d’une tentacule. Impressionnant.