THE ECLIPSE


a Conor McPherson film
Screenplay: Conor McPherson & Billy Roche
Based upon: Tales of Rainwater Pond
Cast: Ciaran Hinds, Iben Hjejle, Aidan Quinn, Dorothy Cotter, Eanna Hardwicke, Hannah Lynch, Jim
Norton, Hilary O'Shaughnessy
Running time: 88 min.
Contries : Irlande

L'avis du BIFFF :

La petite bourgade de Cohb en Irlande ressemblerait à un loooong dimanche de veuvage sans son festival littéraire qui, chaque année, amène les grosses huiles du best-seller à venir s’autocongratuler et se bourrer la gueule aux frais de la princesse. Bénévole et factotum des invités, Michael Farr attend avec impatience cet événement afin de se changer les idées parce qu’il faut dire qu’il en a gros sur la patate : sa chère et tendre vient de passer l’arme à gauche, ses deux mioches sont aussi joyeux qu’une porte de prison et beau-papa lui tire la gueule. Très vite, il va se sentir attiré par Lena Morelle, un Stephen King en jupons, qui essaie désespérément de fuir les assauts libidineux de Nicholas Holden, pointure littéraire imbuvable et, malgré tout, souvent torchée. Mais si ce dernier lui fait du gringue dans le but de tremper son stylo ailleurs que dans l’encre, Michael a d’autres raisons de s’intéresser à elle : des fantômes sont en train de lui pourrir une vie déjà pas folichonne…

Servie par un Ciaran Hinds (Munich, Miami Vice) tout en retenue face à Aidan Quinn (Benny & Joon, Légendes d’automne) qui cabotine à merveille dans son rôle d’enfoiré de service et la délicieuse Iben Hjejle - les citytrips à Copenhague vont exploser -, cette histoire d’amour hantée (par l’influence de Kiyoshi Kurosawa, entre autres…) a triomphé aux derniers festivals de Sitges et de Tribeca. La classe, isn’t it ?

L’HUMBLE AVIS DE LAURENCE :

C’est un film fantastique très léger pour des mordus et des habitués du genre, car on pencherait plutôt pour un drame romantique, où un triangle amoureux se joue, avec en toile de fond un festival littéraire et des fantômes… un mélange de Love Story et de Ghost Story.
Un scénario alléchant avec un petit côté de déjà vu tout de même, mais la mise en scène est tellement lente… mais lente, que cela nuit au scénar.
Le manque de tonus de la mise en scène tranche tellement avec les apparitions fantomatiques que cela finalement réussit étrangement à nous surprendre.
Ce film est un modèle de classicisme mais cela fonctionne relativement bien, donc il ne faut pas s’attendre à voir des cadrages inédits, ni de montage innovant à couper le souffle, par contre il s’agit d’un académisme très maîtrisé.
Les décors nous font un peu voyager en Irlande et nous font découvrir de magnifiques paysages de lande verdoyante, de ruines celtiques, des plages avec des couchés de soleil magnifiques.

Pas d’originalité dans les costumes, à part dans une séquence où les festivaliers se retrouvent pour un lunch dans une vielle bâtisse style manoir dont les serveurs sont habillés avec des vêtements anciens des années 1900.
Le seul effet spécial dans ce métrage est l’apparition du fantôme du beau-père avec un maquillage du plus bel effet.
Belle performance des acteurs, tous sont impeccables dans leur rôle, aucune fausse note de ce côté, on prend le temps d’aimer les personnages et de mieux les connaître.
La musique est très prenante, dans un style opéra classique, ainsi que des chants mystiques aux voix troublantes.

Il faut noter que le réalisateur lui-même a pris soin de participer à l’écriture des textes en latin chanté par ses chœurs, bel effort de perfectionnisme.
« The Eclipse » est un très beau film avec un soupçon d’épouvante malgré sa lenteur, il manque quand même cruellement à ce film un rythme un peu plus soutenu.

 


Une scène mémorable qui vous donnera (peut être) envie de voir le film :
Toutes les scènes de chute de l’acteur principal sont assez cocasses dans l’ensemble, le héros ne manque vraiment aucune occasion de tomber par terre… on peut aussi parler d’une scène de bagarre inattendue entre des personnages intellos de cet âge, amusant.