POSSESSED


a Yong-joo Lee film
Screenplay: Je-yong Lee
Cast: Eun-kyung Shim, Young-nam Jang, Bo-yeon Kim, Chang-jik Lee, Hie-kyung Moon, Sang-mi
Nam, Ji-eun Oh, Seung-yong Ryoo
Running time: 112 min.
Contries : Corée du sud

L'avis du BIFFF :

Ce qui est assez gonflant avec une mère bigote, c’est qu’elle reste persuadée que l’invocation du Saint Esprit sera toujours plus efficace que le redoutable luminol de l’expert Grissom pour retrouver une personne disparue. En l’occurrence, la soeur cadette de Hee-jin. La police, quant à elle, lui fredonne le couplet éculé de la fugue et Hee-jin se retrouve rapidement le postérieur entre deux chaises avec sa soeur qui continue à jouer les filles de l’air. Mais puisqu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Hee-jin va faire sa petite enquête de voisinage en free-lance, laissant sa chrétienne de mère enfumer le barbu céleste avec son patchouli et les flics terminer leur partie de solitaire au poste. Les langues vont se délier petit à petit et la disparition estampillée Child Focus va alors tourner à une version revue et corrigée de l’Exorciste.

Ayant fourbi ses armes en tant qu’assistant réalisateur de Joon-ho Bong (the Host), on peut dire que Yong-ju Lee a été à bonne école ! Quant à choisir un sujet marquant pour son premier film, il ne fait pas dans la demi-mesure puisqu’il aborde frontalement un sujet tabou en Corée : la religion et les pratiques occultes du chamanisme. Si le traitement file une chair de poule digne de the Ring ou encore the Grudge, la charge symbolique de Possessed en fait surtout un précurseur du genre et propulse Yong-ju Lee dans le cercle V.I.P. des réalisateurs coréens surdoués.

NOTRE HUMBLE AVIS CONJUGUE :

Possessed est comme son nom l’indique basé sur la possession de l’homme par un esprit.
Il fait beaucoup penser aux films de fantôme japonais, mais là ceux sont des coréens qui s’y collent.
Pas mal pour un premier essai, mais côté scénario, on a vu mieux.
La photographie est fade et terne, plutôt étonnant pour un film coréen, ils nous avaient habitué à une image plus travaillée.
Le montage utilise quelques lenteurs, mais elles servent au film dans les moments de suspens et d’horreur, en renforçant la surprise.
Les décors sont limités à l’immeuble (du toit à la cave) et à son extérieur immédiat, auxquels s’ajoutent un poste de police, un hôpital et une église.

Les costumes sont classiques sauf pour la shamane qui porte un costume traditionnel pour les rituels, coréen donc très différent de ce qu’on a pu voir dans d’autres films asiatiques (exorcisme chinois ou japonais, plus fréquents).
Il y a quelques effets spéciaux remarquables comme la lévitation, la rotation des yeux à 190° de haut en bas, ainsi que des effets gores et les transes de la possédée.
Malheureusement les acteurs sur jouent et ne sont donc pas pris au sérieux, on ne sait pas si c’est un effet voulu par le réalisateur ou s’il s’agit plutôt d’un manque d’expérience de celui-ci.
La musique est stridente au possible pendant les scènes de suspens, mais sinon elle est totalement absente de ce métrage ou bien trop discrète.

 

Finalement, cette version coréenne de « l’exorciste » est assez rafraîchissante même si elle manque un peu d’ampleur. Réalisateur à suivre…

 


Une scène mémorable qui vous donnera (peut être) envie de voir le film :
Il y a un dialogue totalement surréaliste qu’on croirait issu d’un film de David Lynch, lorsque l’inspecteur chargé de l’enquête interroge de gardien de l’immeuble. Ce dernier, complètement à côté de la plaque, lui répond comme un traumatisé de la guerre de Corée, son discours incohérent ne semble avoir aucune explication possible.