THE CRAZIES


a Breck Eisner film
Screenplay: Scott Kosar & Ray Wright
Based upon 1973 motion picture "The Crazies" by George A. Romero
Cast: Timothy Olyphant, Radha Mitchell, Joe Anderson, Danielle Panabaker, Christie Lynn Smith,
Brett Rickaby, Preston Bailey, John Aylward, Joe Reegan, Glenn Morshower, Larry Cedar, Gregory
Sporleder, Mike Hickman, Lisa K. Wyatt
Running time: 101 min.
Contries : U.S.A.

L'avis du BIFFF :

Décidément, les petites villes de l’Amérique profonde ont la vie dure dans les scénarios hollywoodiens. À croire qu’il s’agit d’une incitation déguisée à l’exode rural pour palier les désertions dues aux subprimes parce que, franchement, Ogden Marsh a tout du patelin vraiment sympa : preuve en est, David Dutten est le shérif du coin et ses missions périlleuses se limitent à déloger un opossum d’un garage ou verbaliser un fangio du déambulateur qui traverse en dehors des clous. Mais ses notes de frais, qui se limitaient jusqu’alors au café et au dentifrice ultra-bright, vont soudainement gonfler quand ses gentils citoyens au casier vierge et à la pelouse bien tondue vont se mettre à péter les plombs, poussés par une brusque frénésie meurtrière. L’origine du mal s’avérera d’autant plus vicieuse qu’elle touche une denrée précieuse : l’eau, infestée par une toxine inconnue. Evidemment, les GI Joe’s du gouvernement vont rapidement débarquer pour imposer une quarantaine dignes des observateurs de l’ONU : entretuez-vous, on compte les points…

Eisner a lâché les dunes de Sahara afin de s’attaquer au remake éponyme de Romero. Pourléchez-vous les babines car c’est une franche réussite : en s’entourant de Scott Kosar (The Machinist) pour le scénario, notre Maxime Alexandre national à la photo et une charge politique remise au goût du jour (Irak, Afghanistan, Guantanamo, faites votre choix), Eisner réhydrate enfin un genre lyophilisé et cartonne au box-office.

MON HUMBLE AVIS :

Le film original de George Romero était brouillon et imparfait, mais contenait les germes de tout ce qui allait faire le succès de « La nuit les morts vivants »… dans ce sens, cette dernière en était déjà une sorte de remake, alors comme elle a été remakée ensuite par Tom Savini, et que Romero en est déjà à 4 suites, était-ce bien la peine de faire un remake littéral de « The crazies », alias « La nuit des fous vivants » ? ? ?
Empoisonné par une arme biologique mêlée à leur réserve d’eau potable, la population d’un patelin paumé pète un boulon, et s’entre-tue, tandis que l’armée tente de contenir la propagation du virus…
Le pitch est le même, mais le traitement radicalement différent, ici il ne s’agit plus d’un modeste film indépendant à la limite de l’amateurisme, mais d’une grosse production ne reculant devant aucune dépense (scènes de foules, hélicoptères, explosions, maquillages en tout genre, etc…), question spectacle pur, ça en jette 100 fois plus.
La mise en scène est à l’avenant, oubliez le calme pastoral du film initial, pour rentrer dans des montagnes russes de suspens et d’action, menées tambour battant.
La photographie très propre est lisible même dans les nombreuses scènes nocturnes, on regrettera quand même ce sempiternel étalonnage virant au bleu en renforçant les contrastes… merde un peu d’imagination, tout les films se ressemblent maintenant !

Le montage est trépidant, il y a beaucoup de moment énervés très réussis.
Les décors nous montrent la traditionnelle petite ville américaine, constituée de fermes, de supermarchés et autres stations services, au milieu desquels la base militaire s’improvise rapidement.
On ne voit pas de costume particulier à signaler, si ce n’est que les combinaisons étanches des militaires sont passées du blanc du film original à un noir plus réaliste question camouflage de combat.
Alors que le premier film était avare en SFX, celui-ci en regorge, avec en tout premier lieu des maquillages très réussis des contaminés, des effets gores à la pelle, mais aussi des explosions et autres incendies spectaculaires, allant jusqu’à la représentation osée de la bombe atomique sur le sol américain !
Les acteurs sont charismatiques, on s’attache suffisamment aux personnages pour suivre les péripéties avec intérêt, y compris pour les seconds rôles.
La musique est quelconque, elle illustre correctement, mais il s’agit de « mickey-moussing » symphonique pompier, sans thèmes avec suffisamment d’âme pour marquer.

En conclusion, cette nouvelle version, produite par Romero lui même, ne fera pas rougir de honte les fans de la première, même si son contenu politique est finalement édulcoré, et sa portée amoindrie par cette débauche d’action inutile.


Une scène mémorable qui vous donnera (peut être) envie de voir le film :
La scène la plus aberrante est celle où les héros sont soulagés d’avoir survécu à une explosion atomique !… visiblement ils ne sont pas conscients qu’ils sont irradiés au plus haut point, et qu’ils vont mourir dans d’atroces souffrances d’un cancer généralisé. De l’humour involontaire particulièrement décérébré.