THE BONE MAN

 

a Wolfgang Murnberger film
Screenplay : Wolf Haas, Josef Hader & Wolfgang Murnberger
Based upon: Wolf Haas' novel
Cast: Josef Hader, Josef Bierbichler, Birgit Minichmayr, Christoph Luser, Pia Hierzegger, Simon
Schwarz, Dorka Gryllus, Stipe Erceg, Ivan Shvedoff, Edita Malovcic, Gerti Drassi, Oliver Stern, Petr
Meissel, Kathrin Resetarits
Running time : 117 min.
Contries : Autriche

L'avis du BIFFF :

Recette du Wiener schmä (petite plaisanterie viennoise) pour les bedides azazins gastronooomes:
-Envoyez un ex-inspecteur blasé du genre humain dans une auberge paumée pour retrouver un gars, dont la seule mention du nom rend les autochtones aussi bavards qu'un légume sous temesta.
-Ajoutez-y un taulier qui, pour d'obscures raisons, tape allègrement dans la caisse et un fiston suspicieux dont le sens de la famille est aussi développé que celui d'un schnitzel faisandé.
-Relevez la préparation avec une serveuse blonde pulpeuse très encline à faire des extras (conjugaux, principalement...).
-Saupoudrez enfin le tout avec deux maquereaux slovaques bas-du-front, bien plus teigneux que les Bratisla Boys, qui n'ont rien trouvé de mieux que de faire chanter le proprio d'un broyeur d'os (destiné d'abord à ses poulets mais le goulash customizé à la chair humaine va vite faire des émules dans les alpages). Vous laissez ensuite tous ces personnages se bourrer le mou dans un foutoir enneigé: une boîte de Ricola est conseillée pendant la dégustation visuelle. Guten appetit !

Cette troisième adaptation des mésaventures de Brenner, antihéros par excellence créé par Wolf Haas (le Stieg Larsson local), est un des plus gros succès du cinéma autrichien. Murnberger, déjà coupable des deux premiers volets, explique ce plébiscite populaire de façon très simple : éviter le calibrage aseptisé du prime-time de vingt heures. Résultat : une avalanche de prix (dont le Festival du Film Policier de Liège), ce qui tombe plutôt bien pour un gars de la montagne.


L'HUMBLE AVIS DE LAURENCE :

Ce film est le troisième volet d’une adaptation des mésaventures de Brenner, l’antihéros par excellence qui se trouve confronté sans le vouloir, à des situations croquignolesques.
Cet ex flic, blasé par la vie et qui a été détective privé, fini par rechercher des mauvais payeurs pour son ami.
Il atterri dans une auberge, en pleine morne saison, et fait la connaissance des habitants locaux….. Rencontre truculente.
Il s’en suit des situations si cocasses qu’on ne peut rester indifférent à ce personnage.
Une telle originalité scénaristique est si rare, on se demande jusqu’où cela peut aller et on est toujours surpris par les choix effectués et les réactions des personnages.
La mise en scène est diabolique, elle nous fait rentrer dans le film.
Ce film nous offre un vaste panel de cadrage, des gros plans sur la mine patibulaire du héros qui nous touche forcément, ou encore sur le passage des os dans la fameuse machine à broyer les os du désosseur, des plans larges, des cadrages obliques originaux…. Tout y passe.
La photographie est assez terne et froide, mais elle est de mise avec l’ambiance générale du film et correspond parfaitement au décor naturel et paumé de l’endroit.
Une nature très morne, très isolée, au climat peu engageant et neigeux.
Le montage ne laisse aucun temps mort au spectateur, il est net et précis, une grande réussite.
Les costumes sont communs, seul la scène du carnaval local permet de trancher avec les habits ternes de tous les jours.
Quelques effets spéciaux gores intéressants comme un mac accroché à un crochet de boucher par son tendon d’Achille, un doigt coupé, une défenestration, certes pas très originaux pour des fans de gores, mais de bonne qualité.
Les acteurs sont parfaits, la performance de Josef Hader dans le rôle de Brenner est magnifique, quel plaisir de retrouver ce personnage après « Silentium ».

La musique est très discrète, elle varie avec des ambiances flippantes lors des scènes de poursuites ou de meurtres, qui tranchent avec des tubes autrichiens des années 80 et 90 …. Si si ça existe….
Ce film donne envie de revoir les deux premiers volets et d’attendre avec impatience la suite.
Ce personnage de Brenner et l’acteur qui lui prête ses traits sont si complémentaires, si réalistes et touchants à la fois…. Un véritable plaisir.
L’idée scénaristique est également le point fort de ce métrage, autant d’originalité, c’est tellement rare de nos jours où le reboot et le remake sont rois.

Une scène mémorable qui vous donnera (peut être) envie de voir le film :
Petit conseil, ne jamais ouvrir une capote de voiture en roulant, ne jamais accepter de faire du patin à glace quand on ne sait pas en faire…