Stormbringer est un jeu de rôle publié par Chaosium et écrit par Ken St. Andre, également créateur de Tunnels & Trolls.

La première édition originale date de 1981 et la première traduction française date de 1987.

Fondé sur Le Cycle d'Elric, la première saga de fantasy de Michael Moorcock, Stormbringer propose aux joueurs un style de jeu moins manichéen que d'autres jeux contemporains et surtout un univers imaginaire loin des poncifs du genre fantasy largement diffusé par Tolkien et Howard.

Le héros de la saga, Elric, est l'empereur d'une race en déclin, les Melnibonéens, une race d'humanoïdes supérieurs qui régnèrent autrefois sur le monde des Jeunes Royaumes.

Sa faible constitution lui imposera de consommer des potions revitalisantes jusqu'à ce qu'il trouve un artefact extraordinairement puissant, l'épée Stormbringer, la buveuse d'âmes.

Depuis lors, la vie d'Elric ne sera qu'une lutte perpétuelle pour se soustraire au contrôle qu'exerce sur lui son épée.

Le peuple des Melnibonéens tombera dans la déchéance après sa défaite contre les sorciers de Pan-Tang, un peuple humain ambitieux.

Devenu mercenaire, à la tête des survivants de son peuple, Elric sillonnera les Jeunes Royaumes en quête de son destin, mais essayant de s'y soustraire.

La toile de fond des romans de Moorcock est la lutte qu'entretiennent des puissances abstraites et universelles.

  • Le Chaos est la force du progrès, mais aussi de la corruption.
  • La Loi est le principe de préservation, mais symbolise aussi la stagnation.
  • La Balance représente l'équilibre entre les deux tendances.

Ces trois puissances sont à l'œuvre dans le Multivers, un ensemble de mondes parallèles, les plans, entre lesquels existent des portes.

Sur chaque plan, Loi et Chaos s'affrontent.

Bien souvent, ce conflit n'a ni vainqueur, ni vaincu, Loi et Chaos restant soumis à l'équilibre mais il arrive que la lutte soit inégale.

Alors intervient la Balance cosmique qui permet à un habitant du plan de devenir l'incarnation du Champion Eternel, chargé de rétablir l'équilibre Loi-Chaos.

Elric est l'incarnation du Champion Eternel dans le plan des Jeunes Royaumes, chargé, malgré lui, de combattre les forces de Pan-Tang affiliées au Chaos aux côtés des représentants de la Loi, les souverains des Jeunes Royaumes.

 

Stormbringer utilise une version simplifiée du système de règles de RuneQuest pour la création des personnages et la résolution des actions (jets de pourcentage).

Pour respecter le style des romans, les règles de pouvoirs magiques sont fondées sur l'invocation et le contrôle de créatures surnaturelles (élémentaires ou démons) qui proviennent d'autres plans.

À l'époque, ce système était une "révolution" comparé aux systèmes de magie classique comme AD&D ou Rolemaster.

En effet le sorcier ne possède pas de liste de sorts mais des capacités d'invocation.

Par exemple, il ne lance pas une boule de feu mais invoque et contrôle un élémentaire du feu pour qu'il crache un jet de flammes...

De même, les objets magiques sont en fait des démons liés à ces objets, exactement comme l'épée Stormbringer.

Ainsi une armure magique est une armure normale dans laquelle le sorcier a lié un démon de protection.

L'invocation et le contrôle de créatures puissantes est dangereux, donnant un aspect unique à la magie de ce jeu.

Les combats sont simplifiés par rapport à RuneQuest, plus rapides mais toujours dangereux pour les personnages, avec un redoutable système de blessures critiques.

Il en ressort un jeu aux règles simples, originales et facilement assimilables mais qui peut contribuer à promouvoir les personnages très puissants au détriment des autres, car il n'y a pas de règle artificielle pour équilibrer les personnages et certains paramètres sont déterminés par le hasard (ou le Chaos...).

 

Les Melnibonéens sont une race humanoïde fictive qui occupe une place centrale dans le Cycle d'Elric de Moorcock.

C'est de ce peuple qu'est issu Elric de Melniboné.

Bien que Moorcock n'emploie jamais ce terme, les Melnibonéens semblent être des Elfes, et plus précisément des Elfes noirs (race qui n'avait pas été inventée lorsque Moorcock écrivit Elric des dragons).

Ils sont grands, fins, graciles, agiles, avec des sens et un esprit cent fois plus aiguisés que ceux des humains.

Ils ressentent leurs émotions bien plus intensément que ces derniers et se laissent facilement guider par leurs envies.

Les Melnibonéens ne sont pas originaires du monde de Melniboné, mais d'une autre réalité du Million de Sphères.

Ils sont venus alors que les hommes de ce plan n'étaient que des bêtes, et il a fallu longtemps avant que d'autres races (comme les hommes ailés de Myrrhyn ou les biologistes Dharzis) ne se dressent contre eux.

Ils s'installèrent sur un archipel dont la plus grande île, Melniboné, leur donna leur nom actuel.

Au début, les Melnibonéens adoraient la Balance, la force d'harmonie qui leur garantissait des vies riches et paisibles.

Mais à mesure que leur empire croissait, certains voulurent plus de défis et se tournèrent vers l'adoration du Chaos, la force du changement (qui n'est pas foncièrement mauvaise, mais qui demande beaucoup de précautions pour la manipuler).

Pour finir, il y eut une guerre civile entre les adorateurs du Chaos et de la Balance.

Grâce aux dragons, créatures du Chaos, les premiers gagnèrent et les seconds fuirent vers l'Est.

À la suite de cela, l'Empire de Lumière s'étendit par-delà les plans.

De nombreux pays furent conquis ou devinrent les alliés du Trône des Princes Dragons.

Mais la puissance de Melniboné décrut à mesure que ses sujets devenaient de plus en plus décadents et faisaient de moins en moins d'enfants.

Pour finir, les pays sujets se revoltèrent et l'empire se réduisit à la seule ville d'Imrryr, sa capitale.

Lorsque commence le Cycle d'Elric, le vieil empereur Sadric 86 va bientôt passer la main à son fils Elric.

Cela attise la jalousie de son cousin Yyrkoon qui causera la chute de Melniboné, puis (indirectement) du monde.

les Melnibonéens sont décadents et hédonistes.

Ils passent leurs temps à trois sortes d'occupations :

  • l'art, sous toutes ses formes, de la peinture à la sculpture sur humains vivants ;
  • la magie, qu'ils poussent à l'extrême ;
  • les drogues, qu'ils possèdent par milliers et dont ils composent des cocktails explosifs.

Pour permettre ce train de vie, les Melnibonéens se reposent sur des esclaves humains et sur des démons serviteurs.

Seuls quelques-uns d'entre eux revêtent malgré tout l'armure de leurs ancêtres et partent au combat sur les navires, de puissantes nefs magiques en forme de tours noires, ou sur les dragons.

Ces derniers sont les frères des Melnibonéens, une race qui leur a juré une alliance éternelle.

Ils dorment dans des cavernes et ne se réveillent que quelques jours par décennie ; on peut alors les monter et leur donner des ordres dans une langue oubliée, que les Melnibonéens apprennent par des songes qui leur apportent un savoir ancestral.

 

Mon PJ se nomme Varen Slöm.

C'est un melnibonéen de 31 ans, brun à la peau mate, 1m90, 75 kg, un noble guerrier-sorcier, un seigneur dragon des plus prestigieux.

Avec son frère Arleck Slöm, et ses deux cousins, Annakin Tvar & Turin Tvar, ils forment un quatuor de privilégiés portant les fameuses "armures-dragons", des armures enchantées avec chacune différents pouvoirs fabuleux adaptés à la personnalité de leurs porteurs.

{Ce concept était déjà l'adaptation des "chevaliers du zodiaque" dans un jeu de rôle très éloigné de cette idée, comme on le refera plus tard en méga...}

Varen est ainsi "le dragon de la passion", avec des pouvoirs liés au charisme et à la séduction.

Très beau au début de ses aventures, il finira défiguré (ablation du nez), et complètement fou, à cause d'une histoire d'amour tragique.

Amoureux de sa cousine, il la séduit et ils vivent ensemble un moment, mais son cousin Turin l'assassine en son absence, par jalousie, et il n'a de cesse de chercher à se venger de ce crime odieux.

Reniant Arioch, le seigneur démon melnibonéen, Varen devient vite un paria, recherché par tous, nulle part chez lui, en guerre avec sa propre famille, un peu comme Elric le seigneur en exil, mais en pire puisque adversaire des dieux eux-mêmes !!!