LUPIN THE THIRD

 

Genre : action, aventure, crime
Pays : Japon
Réalisateur : Ryuhei Kitamura
Cast : Nick Tate, Tadanobu Asano, Yayaying Rhatha Phongam
Scénario : Rikiya Mizushima
Producteur : Mataichiro Yamamoto
Distributeur : Splendid Films
Année : 2014

Synopsis :

Si Papy Arsène est connu pour avoir sauté de toit en toit dans le vieux Paris, le gentleman cambrioleur semble avoir sauté bien d’autres choses dans sa vie tumultueuse : il suffit de voir son petit-fils, Lupin – troisième du nom -, dont les yeux bridés trahissent les vieilles galipettes exotiques de son aïeul. Mais il ne lui a pas laissé uniquement son patronyme en héritage, il lui a également légué le goût du cambriolage fait avec classe et élégance. D’ailleurs, le dernier fait d’armes de Lupin et de son équipe est un véritable coup de maître, puisqu’ils se sont fait la malle avec le fameux collier de Cléopâtre ! Mais Pramuk, un traître un peu trop gourmand parmi ces pillards rupins, décide de faire son coming-out au moment du partage et se carapate en solo avec le gros caillou, laissant tous ses potes de maraudage sur le carreau… Même si Lupin a les bourses pleines avec ses bijoux de famille, il ne peut tolérer
un geste aussi crapuleux, quitte à prendre des risques immenses afin de pénétrer la forteresse imprenable où se planquent désormais Pramuk et ses hommes de main.

L’avis du BIFFF :

Adaptation du manga japonais éponyme, connu en français sous le titre Edgar, le Détective Cambrioleur (petit souci avec les ayants droit de Maurice Leblanc), Lupin III prend certes quelques libertés par rapport au matériau original, mais l’esprit frénétique et jamesbondesque sont bel et bien au rendez-vous de cette superproduction signée Ryuhei Kitamura (Azumi, The Midnight Meat Train, No One Lives) !

L’humble avis de Laurence Both :

Une réunion de tous les plus grands cambrioleurs a lieu pour décider d’une succession, du coup deux clans vont s’affronter, combats et poursuites sont vite de rigueur.
Qui s’emparera le premier du rubis nommé le « Cœur de Cléopatre » ?…
Lupin III est à la base une série de mangas et d'animés créée en 1967 par Kazuhiko Katô, sous le pseudonyme de Monkey Punch, dans le magazine « Weekly Manga Action ».
Le héros est présenté comme étant le petit-fils d'Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur créé par Maurice Leblanc.
Monkey Punch n'ayant pas demandé aux ayants droit de Maurice Leblanc la permission d'utiliser le nom de Lupin, un accord a finalement été conclu stipulant que le nom de Lupin ne pouvait être utilisé qu'au Japon.

C'est pour cela qu'en France le personnage s'appelle Edgar de la Cambriole (dans la série d'animation Edgar, le détective cambrioleur), Vidocq IV ou encore Rupan III (prononciation japonaise de Lupin III), alors qu'en Grande-Bretagne et parfois aux Etats-Unis il a été rebaptisé Wolf.
Le nom de Lupin s'est finalement imposé à l'international dans les années 1990 et les droits patrimoniaux de Maurice Leblanc se sont éteints en janvier 2012, ouvrant la voie à l'utilisation du nom original de la série et du héros dans le monde entier.
En dehors des séries animés, il y a déjà eu rien que 7 longs métrages d’animation, dont un par Hayao Miyazaki quand même, et même un premier film live en 1974 : « Strange Psychokinetic Strategy » (ou « Rupan Sansei - Nenriki Chin Sakusen »).
Le message du film est la description d’un monde de traîtrises, où tous les coups sont permis, ça commence par des duels dans la tradition, pour finir par le casse du siècle.

La réalisation utilise toutes les valeurs de plans possibles, tous les jeux de caméra, astuces de montage, et autres transitions originales entre 2 scènes !
Il y a une grande multiplicité des cadrages dans ce film, on y trouve beaucoup de gros plans avec des enchaînements au ralenti (très utilisé également), des travellings, des zooms avant, et des plans avec alternance d’avant et arrière plans flous lors des dialogues.
La photographie use d’une lumière jaune et or, des couleurs très chaudes même pour les scènes nocturnes, et une lumière blanche, très lumineuse pour les scènes de jour.
Il y a une très belle photo pour ce film avec des couleurs très léchées.
Le montage est dynamique, avec aucun temps mort, même s’il y a des ralentis. Le montage des scènes de préparation est très cut.
On notera également l’utilisation des images d’un précédent film d’animation de Lupin dans ce long métrage.

Dans ce film, on voyage beaucoup, on pourra visiter Singapour, Hong-kong, la Thaïlande et le Japon.
Comme décors, on peut voir un musée, une maison de maître, une usine abandonnée, des appartements, le Q.G. de la police en Thaïlande, un temple japonais avec sa forêt de bambous, une salle de spectacle, et une forteresse en plein nature Thaïlandaise.
Les costumes sont principalement des tenues noires en cuir ou en matière moderne pour les cambrioleurs, qui contrastent énormément par rapport aux tenus d’autres circonstances, comme des costumes velours, des smokings, des robes de soirées avec paillettes et strass, toujours très classe.
On remarquera la simplicité de la tenue du policier, imper et chapeau mou à la Colombo, et la tenue kimono traditionnelle du samouraï.
Il y a également beaucoup d’accessoires modernes et de hautes technologies.

Pour SFX, on trouve des scènes d’actions avec câble, des explosions avec dispersion de matières, et des effets étincelles lors des échanges de tirs, beaucoup de synthèse numérique avec des effets de fumée, de lasers et des effets technologiques de matériel informatique de pointe.
Mention spéciale à une scène de poursuite déjantée entre un 4x4 Hummer et une Fiat Mini, finalement c’est le samouraï avec son sabre qui saute de la Fiat sur le Hummer, pour lui faire faire une pirouette dantesque.
Parmi ce très jeune casting, on trouve Shun Oguri, qui surjoue Lupin, et qui effectue un florilège de mimiques et d’attitudes outrées.
Les méchants sont assez crédibles et intenses dans leur jeu.

Gô Ayano, dans le rôle du samouraï à l’ancienne, a un charisme impressionnant.
Pour la musique, on entend un groupe jouant de l’instrumentale avec basse, batterie, guitare, et cuivres (dont un saxo), un peu comme le « B Movies Orchestra ».
Le son devient plus métal lors des combats, et évidemment on a des solos de piano dans les quelques moments intimes ou émouvants, mais les cuivres, la basse et des violons se déchaînent dans les moments plus intenses.
En conclusion, ce métrage est un bon divertissement, sans temps morts, avec de l’action, de l’humour et de beaux décors.
Une scène marquante ?
Ça restera la vision subjective d’un homme dont la tête vient d’être coupée en deux dans la longueur ! ! !