A HARD DAY

 

Réalisateur(s) : Seong-hun Kim
Producteur(s) : Dong-Yoon Lee
Scénariste(s) : Seong-hun Kim
Photographie : Tae-sung Kim
Montage : Chang-ju Kim
Musique : Young-jin Mok
Interprète(s) : Sun-kyun Lee, Jin-woong Choi
Pays : Corée du Sud
Année : 2014
Durée : 1h51

L’avis du FEFFS :

De retour de l’enterrement de sa mère, Gun-su, détective à la police criminelle, tue un homme dans un accident de voiture. Pour se couvrir, il décide de cacher le corps dans le cercueil de sa mère. Lorsque l’affaire apparaît sur la base de données de la police, on nomme son partenaire pour mener l’enquête. La tension monte au fur et à mesure que Gun-su voit l’enquête avancer au rythme des détails révélés de l’accident. Les choses vont empirer lorsqu’un témoin de l’accident menace Gun-su.
Une fois de plus les coréens se montrent talentueux dans la maîtrise du polar survolté et teinté d’humour noir, rappelant le parfait équilibre entre humour et tension d’un Memories of Murders de Bong Joon Ho.

L’avis du BIFFF :

Très remarqué à la dernière Quinzaine des Réalisateurs de Cannes, ce second film de Kim Seong-hoon apporte un peu d’air frais dans la valse des polars coréens avec un scénario aussi finaud que haletant ! Pas un pet de gras, que du muscle dans ce thriller frénétique multi-primé qui court-circuite toutes les conventions du genre avec, notamment, Jo Jin-woong (également à l’affiche de The Admiral).

Mon Humble Avis :

« A Hard day » est une sorte de version coréenne d’ « After hours » : comme dans le film de Martin Scorcese, le héros commet une erreur, et enchaîne ensuite les mauvais choix qui vont l’enfoncer de plus en plus dans une situation inextricable.

Le message du film traite de la corruption et la violence de la société coréenne, le tout arrosé d’un humour noir permanent.

La réalisation nerveuse illustre le stress du personnage principal, présent dans tous les plans (ce qui renforce l’indentification du spectateur).

On trouve une bonne variation de cadrages, souvent en mouvement, parfois même en reflets.
De nombreux plans larges isolent le anti-héros dans un univers écrasant.
Les arrières plans flous concentrent l’attention du public sur les émotions des personnages.

La photographie est quasi-achrone de nuit avec des ombres bien noires, de jour c’est à peine plus coloré, avec des tons bruns jaunes.

Le montage est très énergique, dégraissé au maximum, du moins durant le premier tiers, mais c’est plus tranquille ensuite.

Les décors urbains donnent à voir des rues, un funérarium, les bureaux de la police, une planque dans un hangar, et l’appartement de l’inspecteur.

Rien à signaler question costume, ils sont réalistes mais sans style particulier.

Les effets spéciaux se contentent d’explosion et d’effets de blessures lors des brutales bastons.

Le casting nous offre un acteur principal solide, celui qui interprète la némésis du héros est excellent aussi, et le reste des seconds rôles sont crédibles.

La musique est très rare dans le film, mais elle a de bonnes montées en puissance dans les scènes de fort suspens.

En conclusion, ce scénario malin est passionnant à suivre, malgré son amoralité caractérisée.
Je conseille donc à tous les amateurs de polar cette descente aux enfers aussi hilarante que trash !