FROM THE DARK


Genre : horreur, monster movie
Pays : Irlande, UK
Réalisateur : Conor McMahon
Cast : Ged Murray, Gerry O’Brien, Niamh Algar, Stephen Cromwell
Scénario : Conor McMahon
Soundtracks : Ray Harman
Producteur : Kate McColgan
Distributeur : MPI Media Group
Année : 2014


Synopsis :

Partis pour des vacances bucoliques en nââmoureux, Mark et Sarah s’embourbent très vite dans la gadoue irlandaise, alors que la nuit tombe doucement sur la lande. Juste pour emmerder Michel Delpech, nos deux lovers ne se gênent pas pour marcher dans la boue jusqu’à la ferme la plus proche, où un fermier solitaire les accueille avec la jugulaire qui goutte avant de se défenestrer sous leurs yeux. Alors, certes, les touristes ne doivent pas être légion dans le coin, mais un tel enthousiasme a de quoi décontenancer nos deux tourtereaux… Heureusement, leur hôte va bien : il revient (par la porte, cette fois), la gouaille espiègle, les incisives vachement plus pointues qu’avant, et surtout avec une énorme envie de se cravater un bon litron de sang frais. Mark et Sarah comprennent très vite qu’ils représentent les pompes à nectar du vampire, mais que ce dernier fuit la lumière comme la peste. Évidemment, c’est dans ces moments – entre le GSM quasi plat et le briquet presque vide comme seules sources de lumière – qu’on se dit que le bac à brol du Brico avec les maglites de m… à 2 euros, c’est quand même vachement pratique.

L’avis du BIFFF :

Depuis notre focus irlandais en 2013 où Conor Mc Mahon était venu présenter Stitches, on sentait que le rouquin talentueux avait tout pour être le futur taulier de l’horreur irlandaise ! Cette fois, il abandonne le ton comique de son précédent film pour une trouille viscérale où le noir devient votre pire ennemi, à l’instar d’un mètre-étalon de la flippe totale : l’incontournable The Descent !

L’humble avis d’Alexandra Clément et Olivier Nelli :

C'est l'histoire d'un couple qui tombe en panne sur un chemin de campagne et va chercher de l'aide dans une ferme.
Mais là, ils font une mauvaise rencontre.
Ce film a un début prometteur, mais il traîne beaucoup par la suite, et tarde à répondre à nos attentes…
Un vieil homme creuse la terre en Irlande et se fait happer… plus tard, un couple en panne de voiture cherche justement de l’aide dans sa ferme.
Il n’y a absolument aucun message dans ce film, c’est juste un exercice de style pour faire peur (ce qui n’est en rien un défaut, on est bien d’accord).
La réalisation peine à nous impliquer, car les personnages semblent éprouver peu d’émotions.
Les cadrages utilisent une caméra à l’épaule, mais ça reste correct, bien que basique.
On suit des personnages nets dans le cadre alors que le décor en arrière-plan reste constamment flou.
Si, au début, cela crée un malaise avec de première apparition de silhouettes fantomatiques qui se déplacent en arrière-plan, par la suite cela perd de sa signification.
De plus, étant un film plongé dans une obscurité omniprésente, la profondeur de champ est très réduite.
On a donc des pertes de point fréquentes, involontaires, qui plongent le film dans un bain d'images floues.

La photographie use d’une belle lumière crépusculaire dans l'introduction et la conclusion, mais la plupart des scènes dans la ferme sont vraiment trop sombres.
De temps en temps, la lumière accompagne de manière assez esthétique et expressionniste les apparitions spectrales tel le « Nosferatu » de Murnau.
L'une des idées les plus intéressantes concernant la lumière est que les héros sont obligés d'utiliser toutes sortes de sources lumineuses qu'ils trouvent dans leur environnement (téléphone portable, briquet, télévision) pour mettre en déroute ces apparitions ou encore mieux les transformer en pierre comme dans « Troll hunter ».
On sent facilement l'influence des jeux vidéos « Alan Wake » et « Alone In The dark 4 : A new Nightmare».
Le montage est rapide, mais suffisamment correct pour nous éviter l’ennui.
Comme décors, on peut voir de beaux paysages naturels d’Irlande au début du film, puis on reste coincé dans cette ferme banale.
Les costumes sont actuels, avec la sempiternelle nana vêtue de blanc (pantalon et débardeur) qui va se salir progressivement, un effet trop cliché des films d’horreur.
Concernant les SFX, on a des créatures bien faites, que l'on nous dévoile au fur et à mesure de l'histoire.
On regrette tout de même que lors de l'affrontement final, la créature principale reste trop souvent dans le flou en arrière-plan alors que certains plans très esthétiques nous la montrent dans un très beau contre-jour bleuté.

Il y avait matière à montrer la créature sous toutes ses coutures d'autant plus qu'elle a un look bien graphique.
Encore une fois, pour nous mettre à la place de la jeune femme et déstabiliser le spectateur, à trop vouloir jouer sur ce parti pris, intéressant sur le papier, ces flous perdent de leur sens et un bon amateur de monstres ressort un peu frustré de la séance.
Les acteurs sont insipides, leurs visages sont inexpressifs.
Pour la musique, on entend de l’ambiant, presque plus du bruitage que de la mélodie.
Cependant, chose très rare de nos jours, aucuns sons stridents ne vient accompagner les déplacement des ombres en premier-plan (ou en arrière plan) lorsque les personnages leur tournent le dos en visitant la ferme.
En conclusion, les promesses de ce film ne sont pas vraiment tenues, et on ressort frustré de la projection, alors que le film possède malgré tout un fort potentiel technique, et quelques idées de scénario bien trouvées.