CHARLIE'S FARM



Genre : gore, serial killer, slasher
Pays : Australie
Réalisateur : Chris Sun
Cast : Bill Moseley, Kane Hodder, Nathan Jones, Tara Reid
Scénario : Chris Sun
Soundtracks : Mark Smyth
Distributeur : Shoreline Ent.
Année : 2014

Synopsis :

Ah, les lieux de vacances… tous rivalisent à coups de brochures qui dégueulent du rêve sur mesure, demi-pension ou all in, mer ou montagne, cul ou culture. Pourtant, certains nids douillets échappent aux sirènes mercantiles et se construisent uniquement sur une réputation forgée pendant des dizaines d’années. Prenez la ferme des Wilson, entreprise familiale par excellence, devenue célèbre avec une rumeur tenace : tous les randonneurs de passage y sont restés pour le repas… Pas une seule plainte en trente années de cannibalisme, mis à part les locaux qui en ont marre de collectionner des Eastpack et des gourdes sans propriétaires. Pourtant, depuis que le petit Charlie a repris le commerce, les cochons semblent avoir moins de fémurs à grignoter et le lustre d’antan s’écaille au rythme des randonneurs qui passent et reviennent en un seul morceau. Charlie aurait-il succombé à cette mode du végétarisme bobo ? Naaan : on a juste inventé le congélo, entretemps… Mouhahahaha !!!

L’avis du BIFFF :

Avec un prénom qu’il doit en hommage à Christopher Lee, Chris Sun était prédestiné à trifouiller les entrailles du genre ! Après Daddy’s Little Girl, torture urbaine de pédophile, il revient dans l’outback australien en compagnie de Tara Reid, Kane Hodder (Ze Jason Voorhees de Vendredi 13, oui oui !) et Bill Moseley (The Devil’s Rejects) pour une version grandeur nature de « Où est Charlie ? » Mais, pour le coup, vaut mieux pas le trouver…

L’humble avis d’Olivier Nelli :

Expliquer les origines du boogeyman en détails dans la première partie est une bonne idée, ça change des standards du genre où on se contente le plus souvent du simple récit d’une légende urbaine.
Il n’y a absolument aucun message dans ce film, simple slasher pour amateurs, entre « Détour mortel » et « Massacre à la tronçonneuse 2 », c'est l'histoire de quatre jeunes qui décident d'aller camper dans le bush australien à la recherche de la ferme d'un certain Charlie. Ce lieu a abrité une famille de dégénérés et à donné lieu à la légende urbaine Charlie's farm.
La réalisation est classique, mais bien exécutée.

Les cadrages utilisent de nombreux plans très larges où les personnages sont perdus au milieu de la nature australienne.
La photographie use d’une lumière naturaliste le jour, et de clair/obscur subtil la nuit, conférant à l'image un aspect fantastique.
Le montage fonctionne bien, sans plus.
Comme décors, on peut voir le bush australien.
Plus on avance dans le récit, plus le lieu se dévoile, à l’aide de gros plans de coupe sur des détails inquiétants, ce qui est inhabituel dans le genre : dans le remake de « La colline à des yeux » par exemple, Alexandre Aja pose son décor au début, à l'aide de gros plans étrangements mêlés à des plans plus larges, puis n’y reviens plus.
Dans notre cas, c’est plus distillé.
Régulièrement, les gros plans détaillants les lieux viennent nous rappeler que la ferme de Charlie n'est pas un endroit aussi calme qu'il n'y paraît.

Ce qui fait monter la tension progressivement, en rappelant régulièrement la présence d’une menace indicible.
La lumière et les décors remplissent donc pleinement leur rôle.
Les costumes sont actuels, rien à signaler de particulier.
Pour SFX, on trouve des cadavres bien réalisés, et des visuels gores hardcores, surtout dans les 20 dernières minutes.
Les mises à mort sont brutales, à la limite de la gratuité, mais bien réalisées techniquement.
Rapide, efficace et sanglant, l’affrontement final est donc plaisant, sans être culte non plus.

Notons la bonne séquence de la poursuite d’une femme dans un couloir entre des palissades de bois, réservées aux vaches, comme une bête menée à l’abattoir.
Parmi les acteurs, on trouve Kane Hodder (Jason dans les « Vendredi 13 », mais surtout un caméo dans le film « Le Poubelloïde » de Laurent Gonel) !
Dans ce film, nous retrouvons aussi Nathan JONES dans le rôle de Charlie, un personnage lui collant parfaitement à la peau.
Du haut de ses 2.05m pour 160 kilo, caché sous un maquillage le rendant méconnaissable, il incarne à merveille le "petit" Charlie.
Son jeux légèrement outrancié par moment, ne le dessert nullement et par moment on pourrait voir l'ombre d'un Freddy Kruegger planer au dessus de lui, tant il prend plaisir à tuer ses victimes.
Même si on retrouve également Tara REID dans le rôle principal (c'est elle qui affronte Charlie à la fin), son personnage est vraiment en retrait.
Comme souvent dans le genre, les parents du boogeyman sont horribles avec lui, on retombe donc dans le stéréotype du personnage victime de la violence de parents alcooliques, et vivant dans une famille consanguine.

Les personnages des victimes ne sont pas inintéressants, pour une fois ils ne pensent pas qu’à fumer et à baiser, et ils ne se baignent même pas à poil !
Il y a plus de justesse psychologique, de par la subtilité des rapports humains représentés.
Par contre, l'arrivée d'un second couple au sein de la bande ne sert à rien.
C'est dommage, ils ne sont que de la chair à canon, un prétexte pour des meurtres supplémentaires.
On n’a pas le temps de s’attacher à eux qu’ils sont déjà massacrés…
Quand à l’héroïne, elle devient une wonder-woman en un claquement de doigts à la fin, ce qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.
Pour la musique, on entend des sons stridents et des cordes passe-partout, mais ces quelques mélodies sont suffisamment intéressantes pour coller aux différentes situations.
On a même droit à un adagio dépressif cherchant à nous attendrir lors des scènes sur le passé du tueur.
En conclusion, ce long-métrage est un slasher de bonne facture, à réserver aux inconditionnels du genre.