THE WIZ

 

pays de production : USA
année de production : 1975
durée : 134
genre : musical
réalisateur : Sidney Lumet
scénario : William Brown, Frank Baum, Joel Schumacher
cast : Michael Jackson, Diana Ross, Nipsey Russell

L'AVIS DU NIFFF

Un Michael Jackson en épouvantail écervelé et une Diana Ross en afro-américaine introvertie cherchent le magicien d’Oz sur une musique signée Quincy Jones. Que demander de plus ?

 

 

MON HUMBLE AVIS

Ecrit par Joël – Batman – Schumacher, produit par Rob – Dragonheart – Cohen, dirigé par Sidney Lumet, connu plutôt pour ses polars sérieux, « The wiz » est une relecture moderne (si, si, mais il y a longtemps !) du film de Victor Fleming en 1939, mais façon blaxploitation.
L’histoire et le message universel fonctionnent toujours : tout l’esprit, le cœur et le courage dont tu peux avoir besoin sont déjà en toi, alors ais la foi en toi, et ne te caches pas derrière des apparences, ou ce que les autres voudraient que tu sois.
La réalisation est classique pour le genre comédie musicale, même un peu mollassonne (on est loin par exemple de la folie des « Blues brothers » de John Landis).
On sent bien que Lumet n’a jamais réalisé un clip…

On trouve beaucoup de plans larges, pour visualiser les chorégraphies de groupe, dans leur ensemble.
La photographie utilise des tons gris-bleus, ou un camaïeu de bruns, avec des pointes de jaune d’or (en rappel de la route de briques jaunes).
La lumière douce donne une image peu contrastée.
Le montage est assez mou finalement, il ne suit pas assez le rythme de la musique, même quand « ça bouge bien » (attention, selon les normes de l’époque).

 

Certains chants sont interminables, et l’intrigue n’avance pas pendant les chansons (contrairement à dans un film de Bollywood), de plus parfois, ils sont filmés en plan séquence.
On trouve de gigantesques décors, de type music hall, en plateaux.
Ils sont complètement surréalistes, mais sur le thème urbain d’un New York onirique stylisé.

On voit des ruines à la Harlem, des amoncellements exagérés de poubelles, des gratte-ciels, un parc d’attraction, le métro, un parking, et tous ces lieux normalement familiers deviennent des métaphores tour à tour enchanteresses ou cauchemardesques.
Les costumes sont réalistes au début, pour mieux opérer une opposition avec ceux, plus fantaisistes et multicolores, du monde d’Oz.
Notons les Munchkins originaux, car issus de tags, où la sorcière les avait intégrés au mur, donc ils ont des looks bardés de traits néons, vraiment cool.

Comme SFX, il y a surtout les maquillages et déguisements des trois compères de Dorothée : l’épouvantail est fait de vieux journaux, le robot vient d’une fête foraine, et le lion d’une statue d’esplanade de musée.
Ils sont très bien faits, ces effets ne font toujours pas ringard de nos jours, grâce au soin apporté.
De même, les « singes volants », intégrés à leurs motos, ont un design original, que ne renierait pas un Tim Burton par exemple.

Diana Ross en fait un peu de trop (surtout dans les larmes ou la peur), mais elle a une pêche incroyable pour la danse, et son chant final fout vraiment la chair de poule, tant elle y met une intensité inconcevable.
Michaël Jackson est par contre impeccable, comme beaucoup d’autres, qui se donnent à fond.
Dommage tout de même que Richard Prior n’est pas au moins une réplique drôle, ou un gag à jouer…

La musique de Quincy Jones fait dans la pop des 80’s, le disco, le funk, le blues, et surtout le motown.
Il y a des chants, et des numéros de danse bien chorégraphiés, et superbement interprétés, qui sont trop longs, vis-à-vis des standards actuels, même pour un amateur de Bollywood comme moi !
Sinon, on remarquera un passage de la BO qui est digne d’un film d’horreur, pour la scène du métro.
Finalement, même si le film a un peu vieilli, il a toujours un certain charme rétro, par le professionnalisme de ses danseurs, et la solidité du mythe sur lequel il est construit.