PETALING STREET WARRIORS

 

pays de production : Malaysia
année de production : 2011
durée : 106
genre : comedy,martial arts
réalisateur : Lee James Thim Heng, Yuen Sampson Choi-Hin
cast : Mark Lee, Namewee, Yeo Yann Yann

L'AVIS DU NIFFF

Kuala Lumpur, 1908. Duyao vend des nouilles sur Petaling Street et sa vie n’est vraiment pas facile. Lichun, sa sublime femme, refuse de coucher avec lui, le contraignant à porter une ceinture de chasteté; deux gangs de voyous lui cherchent constamment des noises (son stand se trouve en plein milieu de leurs territoires); et c’est sans compter sur le gouvernement colonial, inefficace dans sa gestion des conflits locaux. L’arrivée d’une experte en arts martiaux va bouleverser son quotidien.

La toute première comédie d’arts martiaux malaisienne débarque en Suisse! Bourré de blagues grivoises dignes des premiers films de Stephen Chow, cet excellent divertissement au final culte est signé par l’auteur d’Histeria (NIFFF 2009).

 

MON HUMBLE AVIS

En l’an 1402, le personnage de l’empereur chinois Jianwen, de la dynastie Ming, a réellement existé.
Renversé par son oncle Zhu Di, il est parti en exil en asie du sud est, et se serait caché en Malaisie.
L’usurpateur Zhu Di aurait alors envoyé plus de 28000 hommes à sa recherche, pendant 40 ans, ce qui constitue la plus longue chasse à l’homme de l’histoire…

Cette base mi-historique mi-légendaire permet à cet ancien réalisateur de films d’auteur intello-chiants (8 romances à son actif) de se lâcher complètement, en mettant en scène une hilarante « Kung fu comédie » (la première du pays).
Employant toutes les ficelles du genre (y compris en engageant des chorégraphes de Hong-Kong), le réalisateur ne cherche pas à renouveler le style, mais juste à s’éclater, pour le plus grand plaisir des spectateurs, et le box office local ne s’y est pas trompé.

Les cadrages sont classiques et « plan plan », lors des dialogues, souvent en plans larges, mais ils deviennent soudainement plus iconiques, usent savamment l’espace et les perspectives, en restant proche des corps, lors des scènes d’action, ce qui nous prouve l’usage d’un « action director » chinois.
La photographie montre des images brunes, légèrement surexposées, aux contrastes doux.
La péloche malaisienne nous offrait de plus un effet « grindhouse », pour une fois pas rajouté en synthèse, mais des rayures bien réelles, qui ont entraîné des réactions bien drôles des plus jeunes spectateurs : « euh… c’est quoi ces traits ??? »… véridique !

 

Le montage est tranquille lors des moments de pure comédie, il s’accélère lors des combats, qui ont dés lors le « peps » des productions de la Shaw brothers des 80’s.
Comme décor, on a une petite rue de village rural malaisien, assez rustique donc, ça n’a pas le charme exotique d’un luxueux film en costumes chinois.

Idem, les costumes sont à l’image d’un peuple humble et simple, et n’ont pas le faste d’un Wu xia pian.
Il faut attendre les combats de la fin, pour que cela se lâche vraiment, et que Michaël Jackson se batte contre un eunuque impérial ( ! ), ou qu’un grand guerrier devenu travesti vienne aider notre anti-héros.
Les SFX ne sont pas trop mal foutus, ils sont surtout là pour renforcer les chorégraphies, déjà bien sympa en elles-mêmes (car parodiques, tout en étant bien faites).

L’acteur principal est non seulement hyper marrant, entre son physique improbable, et son surjeu comique, mais il est en plus très attachant.
Entre deux rigolades, on se surprend à être ému par son histoire d’amour, et sa volonté d’épater la galerie.
De nombreux autres personnages sont hilarants, comme ce guerrier kung-fu à petite langue, dont on ne comprend pas les dialogues, ou cet eunuque chinois diabolique… à voix de châtré ridicule !

Il y a de plus une excellente BO bien moderne, remixant des mélodies bien connues des aficionados (le roi singe, Wong fei hong…) de façon rap malaisien, entraînant et fun.
En conclusion, c’est le film du NIFFF 2012 où je me suis vraiment le plus fendu la gueule.
Une bonne histoire, des personnages attachants, du bon gros délire, de la satire sociale, de l’action, que demandez de plus ?