MY WAY

 

pays de production : South Korea
année de production : 2011
durée : 143
genre : action,drama
réalisateur : Je-gyu Kang
scénario : Byung-in Kim
cast : Dong-dun Jang, Jô Odagiri, Bingbing Fan

L'AVIS DU NIFFF

Depuis leur plus jeune âge, Jun-shik et Tatsuo sont en compétition. Différenciés par leur nationalité (l'une coréenne, l'autre japonaise), ils se battent pour un objectif commun, celui de remporter une médaille aux Jeux Olympiques. Mais la guerre éclate, les forçant à abandonner leur rêve pour s’enrôler. Malgré ceci, ils vont nourrir leur rivalité à travers le conflit; un fil rouge qui va les lier au cours de nombreuses batailles épiques.

Véritable spectacle à la grandiloquence assumée, My Way est une épopée des temps modernes, s'adonnant à une surenchère scénaristique et artistique. Les combats, gores et esthétisants, offrent des séquences impressionnantes et soulignent la beauté technique de ce chef-d’œuvre du cinéma coréen.

MON HUMBLE AVIS

4ème réalisation de Kang Je-Gyu, « My way » est aussi son second film de guerre (après le magnifique « Frères de sang »), et Kang Je-Gyu fait preuve d’une surprenante maîtrise du genre, malgré les soucis d’un budget revu à la baisse (40 millions de dollars prévus à la base).
Comme le scénario est fondé sur une histoire vraie, le réalisateur a voulu que les personnages de différentes nationalités soient interprétés par des acteurs véritablement de ces origines.
Il en résulte autant de traducteurs que d’acteurs durant le tournage !
Kang Je-Gyu connaît bien le genre, et ça se sent.

Il rend hommage à ce qui s’est fait de mieux, tout en créant à son tour des scènes d’anthologie, sur des aspects moins montrés du conflit, qui serviront sans nul doute de références aux générations futures de cinéastes.
Les cadrages abusent de la caméra portée, dans les scènes d’action on le comprend, pour leur conférer un aspect documentaire, mais pourquoi l’utiliser encore dans les dialogues ?

Mais heureusement, il y a une excellente variation de valeurs de cadre, des plans aériens à la grue, des plans d’ensemble très larges, et des cadrages d’action très immersifs…
La photographie emploie des couleurs sable, si désaturées qu’elle tire parfois vers le monochrome, avec des contrastes renforcés au maximum (une photo incontournable dans le genre, depuis le « Soldat Ryan » de Spielberg).

Le montage ultra-speed en est presque fatiguant, l’action s’enchaînant sans temps mort, on passe en effet du film sportif, au film de prison, avant d’enquiller de multiples batailles de film de guerre, qui pourraient chacune d’elles être le climax final d’un film moyen.
Les décors nous font découvrir la Corée sous l’occupation japonaise, le front russo-nippon en Mongolie, un goulag au fond de la Sibérie, le front russo-allemand dans une ville en ruines, les montagnes germaniques, et enfin le débarquement en France, en Normandie… une longue liste de décors naturels, de reconstitutions en plateaux géants, et d’extensions en images de synthèses.

Les costumes font preuve de réalisme, et d’un souci maniaque du détail historique.
Uniformes des 4 nations, comme tenues civiles d’époque, sont parfaitement rendus, et la photo s’harmonise avec les tons des groupes militaires.

 

Avec ses 26 millions de dollars de budget, ce blockbuster « maousse costaud » fait dans les SFX spectaculaires à grande échelle : que ce soit pour les reconstitutions de l’époque, les déploiements militaires (troupes, chars, avions, bateaux, etc…), les extensions de décors, ou les destructions massives, les CGI sont imperceptibles, et le montage très cut fait le reste.

Pour obtenir l’émotion recherchée, sans tomber dans le pathos, il fallait des acteurs solides, et le duo vedette a le talent et le charisme requis.
Le scénario fait preuve d’une grande justesse psychologique, évolution des caractères, remises en question des valeurs, traumatismes de la guerre, tout ça est rendu à merveille.

 

Il y a une incroyable BO symphonique, à la puissance émotionnelle phénoménale, qui utilise une orchestration à base de cordes et de cuivres, évoquant parfois « Lord of the ring » d’Howard Shore, avec des chœurs puissants et émouvants.

J’ai personnellement trouvé le film bouleversant, bourré d’action brutale, sans être inutilement trop violent (peu de gore, mais attention il y en a quand même).
Intelligent, racontant le conflit du point de vue d’un déserteur, il est original, distrayant, et riche en péripéties.
« My way » est clairement un authentique chef d’œuvre du film de guerre.