MANBORG

 

pays de production : Canada
année de production : 2011
durée : 60
genre : out of control SF
réalisateur : Steven Kostanski
scénario : Steven Kostanski
cast : Adam Brooks, Jeremy Gillespie, Matthew Kennedy

L'AVIS DU NIFFF

C’est l’Enfer sur Terre! Le cruel Compte Draculon et ses vampires nazis sèment la terreur. Mais un groupe intrépide de héros fait face, menés par le cyborg destructeur au grand coeur Manborg, et ses trois potes aux looks aussi ravageurs que leurs noms (Number One Man et Justice en tête). Pastiche original des films des 80s, Manborg se distingue par ses effets volontairement old style et ses dialogues brefs et inspirés.

 

MON HUMBLE AVIS

Nanar autoproduit, Manborg force le respect, devant le résultat obtenu, festival de SFX improbables, et d’action débridée, qui ne se prend pas au sérieux.
Je sais bien, en tant que vidéaste amateur, comme c’est dur de faire un film, aussi je suis d’autant plus impressionné par la détermination et la volonté qu’il a fallu à Steven Kostanski, pour parvenir à mettre en boite, avec cette équipe réduite (il fait presque tout lui-même sur le film), une telle débauche de références assumées, débordante de passion cinéphile, à chaque photogramme de la pellicule.

Chapeau bas, Mr Steven Kostanski.
Les cadrages font très BD, avec beaucoup de poses avantageuses bien cadrées, comme ses contre-plongées le long de la perspective des armes.

La photographie est ringarde, bien évidemment, malgré un tournage sûrement en vidéo HD, quelques effets d’éclairages colorés, et surtout un ré-étalonage numérique qui fait le reste.
Le montage est ultra speed (tant mieux vu la durée courte de 60 minutes du métrage).

C’est un vrai bonheur, Steven Kostanski s’assure que nul ne peut s’emmerder en matant son humble film de fan.
Presque tout est filmé devant des écrans verts, et incrusté ensuite dans des décors, soit en maquettes, soit en 3D, ou en 2D bidouillée sous photoshop.
Cela retranscrit un monde futuristico-postapocalyptique, fait de bric et de broc (ruines, champs de batailles, arène high-tech, laboratoire…).
Le ringard assumé des costumes revisite les stéréotypes des films d’action SF des 80’s.

 

Il y a de simples masques de type halloween pour les monstres, mais ils ont des designs intéressants (mélange des cénobites d’Hellraiser et de zombies SS).

 

Les SFX font très amateur, cependant ils sont très nombreux et généreux : il y a même de l’image par image pour animer des méchas géants, des composites complexes à caches multiples, et tout plein de tirs lasers, d’explosions, de robots, d’engins volants, ainsi que de combats de manga ou de jeux vidéos…

Quand à l’interprétation… hem, hem… les copains du réalisateur font ce qu’ils peuvent, comme dans tout film de potes, il faut « caster » chacun selon la gueule de l’emploi, ce qui est correctement réalisé ici.
Reste la trop grande jeunesse des acteurs, par rapport aux personnages qu’ils sont censés incarner.
Notons tout de même la performance de l’asiatique à la GROSSE voix grave, hilarant !
La musique est de la techno « faite maison » par le réalisateur et son pote Jeremy Gillespie (co-auteur du script, et jouant même le Draculon).

Il y a malheureusement un problème de mixage son, la musique s’affaiblissant lors des combats (qui manquent aussi de bruitages puissants).
En conclusion Nanarland va pouvoir en faire ses choux gras !
Voici venu Steven Kostanski, le Ed Wood canadien, en salles dans les festivals, et c’est bien sympathique.
Félicitations, vivement son prochain délire…