RED 11

 

Rob, jeune réalisateur indépendant, perd les 7 000$ de ses investisseurs et découvre au même moment qu’il s’agit de la Mafia.

Pour rembourser sa dette, il accepte de servir de cobaye dans un centre de recherche médicale.

Rebaptisé Red 11, il réalise que rien ne sera simple : l’influence des médicaments brouille ses perceptions et la frontière entre réalité et fiction s’amenuise.

A la fois comédie, thriller et film d’horreur, le film est adapté d’un scénario écrit il y a 25 ans par Robert Rodriguez et basé en partie sur son expérience personnelle.

Pour célébrer les 25 ans d’El Mariachi, Robert Rodriguez s’est imposé les mêmes contraintes de production pour la réalisation de Red 11.

 

Pays : USA

Année : 2019

Durée : 1h17

Version : Anglais, sous-titré en français

Réalisation : Robert Rodriguez

Production : Robert Rodriguez, Racer Rodriguez

Scénario : Robert Rodriguez, Racer Rodriguez

Acteurs : Roby Attal, Lauren Hatfield, Carlos Gallardo

MON HUMBLE AVIS :

 

A partir de souvenirs autobiographiques, Rodriguez construit un scénario original et référentiel, mais qui oublie malheureusement d’être logique et cohérent.

 

Le message aborde en fin de compte l’importance de se sacrifier pour les autres, plutôt que de ne penser qu’a soi, mais d’une façon si artificielle que ça ne tient pas la route : on voit un gars ne penser qu’a sa propre survie, trahissant en boucle tous ses alliés, avant qu’il ne change radicalement après une seule réflexion de sa Némésis, ridicule et totalement creux.

 

La réalisation est vraiment hideuse, on a l’impression de voir un film amateur mis en scène par un ado épileptique, ça tremble, c’est filmé comme on peut, sans plans signifiants, les quelques effets de style sympatoches étant totalement noyé dans une improvisation brouillonne.

 

Les cadrages sont donc approximatif, et hasardeux, c’est de la caméra à l’épaule qui cherche au pif ce qui pourrait être cool, donnant l’impression de ne jamais refaire une prise c’est censé représenter le stress du héros et ses pertes de repères, mais c’est juste pas assez réfléchi et travaillé pour être du cinoche correct.

 

La photographie est d’une laideur à vomir (parfait pour le thème du film ?), trop contrastée, étalonnée avec une désaturation des couleurs dans le but de donner un air maladif aux acteurs, mais aboutissant surtout à une mocheté globale vite lassante.

 

Le montage est pire encore, jump cuts, ellipses foireuses, scènes de dialogue télévisuelles, encore de l’amateurisme et de l’a peu près inacceptable.

 

Les décors montrent des salles d’hôpital, un parking, un sous sol, rien de bien folichon !

Notons tout de même le culot de Rodriguez qui détourne les décors d’Alita, super production hollywoodienne, pour les filmer vides dans des scènes oniriques de sa série B... c’est totalement WTF dans ce contexte narratif, mais il n’ y a pas de petites économies !!!

 

Les costumes sont réalistes, rien à signaler d’exceptionnel, si ce n’est encore le mauvais choix visuel de ces tee shirts à couleurs vives dans cet étalonnage.

 

Les sfx consistent uniquement en faux vomi, fausse diarrhée, et quelques impacts de balles sur des bagnoles, bref rien de transcendant.

 

Le casting est un des nombreux points faibles du film : le fils Rodriguez en fait des tonnes et se ridiculise, le héros est inconsistant, la nana dans Alita joue mieux en images de synthèse que celle-ci en vrai...

Seul le sidekick comique Score qui joue la BO du film en direct s’en tire avec notre sympathie, l’idée est bonne, originale, et fonctionne bien.

 

La musique est pas mal du tout, elle a des accents à la Carpenter, sonne parfois un peu trop synthéwave Bontempi, mais l’intention est bonne, faire du bon son rétro pour évoquer la période des souvenirs du réal.

 

En conclusion, ce film raté contient tout de même quelques bonnes idées, mais en l’état il est à la limite du regardable... comme le fauché Mariachi ensuite suivi d'un potable Desperado, faudra-t-il attendre un remake à plus de 7000 dollars ?

Personnellement, j’ai bien peur que le problème ne soit pas là...