Jesters the Game Changers

 

Le roi Seto ayant besoin de redorer son image, il fait engager une troupe itinérante d’illusionnistes qui a pour mission de convaincre la population que son règne a la faveur des dieux.

Bientôt, on voit des arcs-en-ciel et des bouddhas géants dans le ciel partout où il va.

La nouvelle de ces miracles éclatants se répand comme un tweet dans le pays et, acceptés par la multitude, mensonges et illusion deviennent « vérité ».

Au cœur de ce film hilarant, notre crédulité et nos croyances rarement remises en question.

Comédie satirique se déroulant au 15e siècle, Jesters vise avec justesse nos médias numériques, marqués par le pouvoir grandissant des infox et de la retouche d’images.

Pays : Corée du Sud

Année : 2019

Durée : 1h45

Version : Coréen, sous-titré en anglais et français

Réalisation : Kim Joo-ho

Production : Lim Ji-young

Scénario : Shin Dong-ick, Kim Jin-wook

Acteurs : Cho Jin-woong, Son Huyn-joo, Park Hee-soon

MON HUMBLE AVIS :

 

Pour présenter le film, Bastian Mairesonne nous fait l’historique de la fake News, des armes iraquiennes de destruction massive a l’élection de Trump, en passant par les mensonges du FN et les nouveaux médias dans les réseaux sociaux... mais la manipulation des masses par l’information a de tout temps existé, comme nous le rappelle encore ce film traitant du roi Jeso et de ses ministres employant des saltimbanques pour diffuser des rumeurs.

 

Le message traite donc de la manipulation de l’information même au 15ieme siècle durant la dynastie joseon en Corée.

 

La réalisation est classique mais efficace, très pro techniquement, et jouant avec les effets spéciaux pour représenter la vision des crédules.

 

Les cadrages sont variés et souvent larges, il y a des plans de grue, et même au drone.

 

La photographie est très colorée et naturelle. 

La lumière éclate et les ombres sont profondément noires, ce qui renforce l’idée d’une opposition entre réalité et mensonge, entre honnêteté et tricherie, ou entre bouffon et artiste engagé.

 

Le montage est énergique mais pas trop speed, se laissant porter par l’intrigue et les dialogues.

 

Les décors naturels sont nombreux et magnifiques, mais il y a aussi une bonne reconstitution historique de ville d’époque et de village traditionnel.

 

Les costumes sont représentatifs de la Corée de cette époque, colorés et chatoyants pour les bouffons, en loque pour les paysans, froids, sombres et rigides pour la cour.

 

Les sfx numériques sont nombreux et bien exploités, puisqu’il s’agit avant tout de magnifier ce que s’imaginent les victimes des canulars et autres mises en scènes dignes de l’équipe de Mission Impossible.

 

Le casting est un point fort du métrage, le méchant est crédible et humain, ce qui accentue le courage des anti-héros qui se dresseront face à lui, eux mêmes attachants de vulnérabilité (cf les nombreuses scènes où ils se pissent dessus de peur) !

 

La musique est épique, jouant avec les instruments traditionnels coréen, notamment les tambours très présents.

 

En conclusion, ce film est une réussite flamboyante, parvenant à mêler du grand spectacle divertissant, amusant par moment, avec un message d’actualité diffusé avec pédagogie mais sans sermon assommant.