Dual

 

Pays : Etats Unis

Année : 2022

Durée : 1h34

Réalisation : Riley Stearns

Acteurs : Karen Gillan, Aaron Paul, Beulah Koale

 

Une jeune femme condamnée par la maladie décide de laisser un clone pour la remplacer et soulager sa famille.

Elle guérit pourtant et ne parvient pas à se débarrasser de ce double qu’elle va devoir se résoudre à affronter.

 

Riley Stearns livre un nouveau film à la frontière des genres, entre la comédie amère, le drame détaché et la science-fiction…

 

Mon Humble Avis :

 

Le message film semble vouloir montrer que notre instinct de survie peut nous pousser à tout, même quand on a une vie de merde !

 

La réalisation est assez télévisuelle, elle ne témoigne pas d’un style très personnel.

 

Les cadrages sont ainsi plutôt classiques, des champs/contre-champs, des plans américains, rien de surprenant ou qui parviendrait à renforcer les émotions du scénario (mis à part quelques gros plans sur l’héroïne pleurant au volant par exemple)…

 

La photographie fait dans les tons orange et bleus, dans une ambiance morne.

Encore une fois, pour raconter le crépuscule d’une vie, user des couleurs de la « nuit américaine » est un procédé stéréotypé.

 

Le montage est tranquille, il suit surtout les dialogues, mais plusieurs problèmes de rythme atténuent l’humour de nombreuses scènes.

 

Les décors sont ordinaires, on y voit une maison de banlieue, des chambres d’hôtel, un hôpital… rien de bien dépaysant.

Le choix d’un stade de football pour les duels « originaux versus clones » est assez ironique.

 

Les costumes sont tristounets, ce qui est surement un choix (l’ensemble étant assez dépressif).

 

Les SFX se résument à quelques blessures, mais surtout à la présence en double de l’actrice principale dans de nombreux plans.

C’est plutôt efficace, ce sont des effets invisibles.

 

Le casting n’est pas le point fort du métrage : Karen Gillan, sur qui tout repose, ne semble pas à l’aise avec ses dialogues, elle a un débit de paroles trop rapide, comme si elle voulait se débarrasser de ses lignes, ce qui ne fait pas naturel.

Elle est plus réaliste dans les scènes muettes, et parvient (presque) à nous émouvoir lorsqu’elle pleure sur son sort.

Aaron Paul, de la série Breaking Bad, s’en sort beaucoup mieux, il a un sens de l’autodérision parfaitement maîtrisé.

 

La musique est peu présente, on entend surtout de la musique diégétique dans les scènes de club de danse (et dans ce cas du hip hop pourrave).

Lorsqu’il y a une bande originale, ce sont des sons dissonants cherchant à accentuer le malaise.

Notons une blague sur les pires styles musicaux, l’héroïne citant le country et le métal, ce qui fera peut-être grincer des dents une partie du public, et est plutôt hypocrite lorsque la BO n’hésite pas à employer de la guitare comme dans des intros ou des solos de hard rock !

 

En conclusion, je ne peux conseiller ce film qu’aux amateurs d’humour noir.

Il en contient suffisamment pour distraire.

En dehors de cet aspect, il a peu d’atouts, frustrant le spectateur du combat final pourtant annoncé par son titre, par sa scène d’intro, et par tout son déroulement avec son entrainement de film sportif…

C’est un peu comme si on retirait le combat final d’un Rocky et qu’on le remplaçait par un doigt d’honneur à la salle !

Au final, le réalisateur est surement un cynique qui se moque de plaire, mais quand il se rendra compte que personne n’aime son film, il n’aura plus qu’à chialer comme son héroïne…