LA SANTA

 

Pays de production : Italy
Année de production : 2013
Durée : 90
Genre : thriller, drama
Réalisateur : Cosimo Alemà
Scénario : Cosimo Alemà, Riccardo Brun
Cast : Francesco Siciliano, Massimiliano Gallo, Gianluca Di Gennaro

L’Avis du NIFFF :

Quatre Napolitains planifient le vol d'une relique dans une bourgade des Pouilles. Le casse devait se passer sans encombre, mais les villageois ont eu vent du larcin et ils n'abandonneront pas leur sainte statue sans répliquer. Avec ce portrait sans pitié de la société italienne actuelle, Cosimo Alemà livre un sublime film à la croisée des genres. Ce puissant thriller survivalesque vous fera réfléchir plus d'une fois avant de vous attaquer à la Vierge !

Mon humble avis :

Ce film italien est une petite production, surfant sur plusieurs modes, tout en dressant un portrait peu flatteur de l’Italie rurale.

Le message du film prônerait la liberté de pécher, en opposition à un intégrisme religieux de moutons coincés, mais semble au final donner raison aux adeptes de la self-defense… bizarre, c’est ce qui s’appelle avoir le cul entre deux chaises !

La réalisation suit les codes d’un survival, avec sa chasse à l’homme, mais en y mélangeant de la critique sociale, d’où certains problèmes de tempo.

Les cadrages utilisent beaucoup d’avant plans, et d’arrière plans, flous, mais comme ils sont cadrés à l’épaule, le steadycamer visiblement peu expérimenté est sans arrêt entrain de chercher le point, tout en tremblotant, autant dire que c’est vite fatiguant pour les yeux.
Il y a aussi beaucoup de gros plans, d’autres en diagonales pour insister sur le malaise ou la folie, et des champ / contre-champ classiques pour les dialogues, mais avec un mouvement constant, et des maladresses de mise au point !

La photographie de nuit est jaune pâle, avec des contrastes doux, de jour elle passe aux bleus, mais toujours avec une lumière naturaliste.

Le montage est d’abord tranquille, puis plus serré pendant le casse et l’action qui s’en suit, mais il demeure de longs passages mollassons durant le métrage (argh… tous ces personnages qui se sentent obligés de raconter leurs vies, les uns après les autres)…

Les décors sont ceux d’un petit village à l’architecture blanchâtre et délavée, usée par le temps.
Ces demeures permettent aussi des plongées sans grue, pour les scènes automobiles du début.

Les costumes sont réalistes, rien à signaler sur ce point.

Les effets spéciaux gore sont minimalistes : une balle dans une jambe, quelques giclures de sang, un passage à tabac assez brutal, et une balle dans une tête…

Le casting est plutôt crédible, il y a une mignonne jeune femme fatale, un intriguant personnage de boulanger à contre-courant du village, et c’est globalement un festival de trognes italiennes du terroir.
Notons que les dialogues nous offrent quand même un très convaincant discours anti-religieux, par le bandit qui prend en otage une école catho de jeunes filles !

La musique développe une techno avec plusieurs couches de percussions, et parfois des chansons au style industriel.
Pendant la poursuite, on a droit à un air de samba, avec des sifflements stridents, et parfois, durant les passages plus mélodramatiques, des mélodies au piano moins originales.

En conclusion, le message de ce film est douteux, puisqu’il passe d’un certain anarchisme à un twist du style « le crime ne paye pas », qui fait que par conséquent la morale est sauve !
Hypocrite ou réac ?... on est en droit de se poser la question, néanmoins ce film mineur a certains atouts, comme des personnages attachants, mais malheureusement il contient trop de passage longuets.
C’est comme de faire du tourisme dans pareil village : on s’y ennuie vite !!!