YOUNG DETECTIVE DEE : RISE OF THE SEA DRAGON

 

Director: Tsui Hark
Genre: Action&Aventure, Fantasy
Countries: Chine
Year: 2013
Writer: Chang Chia-lu, Chen Kuo-fu and Tsui Hark
Actor: Angelababy, Mark Chao, Kun Chen, Shaofeng Feng, Dong Hu
Producer: Chen Kuo-fu, Nansun Shi and Tsui Hark
Distributor: Huayi Brothers Pict.
Special FX: Mark Garbarino, Marina Huang, Ralis Kahn, Eddie Lu
Composer: Kenji Kawai
Photo director: Sung Fai Choi
Art director: Kenneth Mak

SYNOPSIS PAR LE BIFFF

Tout démarre en 665 avant J.C., bien avant la mode des pyjamas en flanelle.
Le jeune Dee n’est encore qu’un bleu-bite parmi les fins limiers quand il débarque dans une capitale en crise : la flotte de l’impératrice Wu a été décimée par un monstre marin et Yuchi, chef de la police, a dix jours pour élucider le mystère.
Pendant ce temps, la courtisane Yin est envoyée dans un temple sacré comme vestale, histoire de calmer les dieux et la populace un peu bigote.
Dee, quant à lui, son petit baluchon à peine posé, flaire déjà du gros dossier : un infâme complot contre la courtisane !
Pensant naïvement que ce ne serait que l’affaire de quelques baffes, Dee se retrouve au centre d’une affaire explosive mêlant trahisons, empoisonnements de masse, hommes lézards qui vous réconcilient avec les cuisses de grenouilles au beurre persillé et, surtout, un dragon des mers qui - vu sa gueule - explique probablement la désolation de Smaug…

L’AVIS DU BIFFF

Tsui Hark est de retour avec son Sherlock impérial !
Préquelle de son Detective Dee and the Mystery of the Phantom Flame (BIFFF 2011), ce nouvel opus fait de nouveau la part belle aux intrigues mystérieuses et au wuxia, tout en rajoutant une très généreuse lampée de fantastique !
Angelababy (Tai Chi Zero) et Kun Chen - inséparable de Tsui Hark et également présent au BIFFF avec Painted Skin : the Resurrection - vont s’assurer que vous en preniez plein les mirettes !

 

L’Avis du NIFFF :

Sous la dynastie Tang, le détective Dee mène l’enquête suite à la destruction de la flotte de l’impératrice Wu par un mystérieux monstre marin. Prolongeant son adaptation d’un classique littéraire, l’inégalable Tsui Hark nous revient plus magistral que jamais. Dans ce prequel à la mise en scène ludique, il marie un récit fantastique à des expérimentations formelles d’un dynamisme inimitable. Une épopée flamboyante aux ambitions mythologiques.

MON HUMBLE AVIS

Préquelle du succès de 2012, fut déjà mis en chantier pendant son exploitation en salles, ce qui prouve la confiance du réalisateur en son personnage et son univers, tiré des romans :
Le juge Dee (ou Ti), est un personnage historique, magistrat sous la dynastie Tang, qui a vécu au VIIe siècle de notre ère, avant de passer au rang de légende en Chine.
Il n’est pas pour autant méconnu en Occident, où les lecteurs du Néerlandais Robert Van Gulik le connaissent bien, ce diplomate sinophile ayant consacré aux enquêtes du juge Ti une série de vingt-cinq romans publiés entre 1949 et 1968.
Le (léger) message du film parle de la corruption du pouvoir, et des systèmes de répression (avec l’irrévérence satyrique de Tsui Hark), ainsi que de l’idiotie de la guerre, des superstitions, tantôt infondées, tantôt vérifiées, et de l’amour comme solution à tout ça !
La réalisation est grandiloquente, mégalomane, et aussi auteurisante qu’à l’époque de ses petits budgets !
Les cadrages sont fous, il s’agit souvent de mouvements impossibles en synthèse, suivant les chorégraphies martiales, et d’exagérations de perspectives.

 

La photographie use de lumières savamment agencées, et de couleurs délicates, dans les tons pastel.
Il y a beaucoup de plans qui pourraient être des estampes dignes de musées !
Le montage passe allégrement de plans longs contemplatifs, à une rapidité à la limite de la visibilité (surtout en 3D), lors des fights.
Les décors sont nombreux et variés, avec des extensions totalement en 3D, et du mouvement pour le prouver : la capitale de la dynastie Tang, entièrement numérisée, la flotte chinoise, un gouffre infini, etc…
On trouve aussi des constructions en plateau très détaillées, de temple, de palais, de prisons de l’inquisition chinoise, de bateau, etc… ainsi que des décors naturels, quand même, pour les jardins ou les rues.

Les costumes oscillent de même entre reconstitution détaillée et fantasy de manwua : ils restent sobres pour les héros, mais deviennent splendides à la cour, ou pour les tenues de la courtisane, et présentent des accessoires déments (surtout les armes).
Les SFX sont numériques à outrance, mais avec une étonnante efficacité de blockbuster ultime : chevaux, océan, monstres marins, doublures numériques, etc…

Il y a juste un effet de maquillage de Kappa (créature mi-humaine mi-batracienne, des légendes asiatiques) qui est réalisé à l’ancienne.
Les acteurs sont quasiment des inconnus (à part Corina Lau, interprétant encore l’impératrice), mais tous sont très bons.
Le héros est sympa, il y a beaucoup de rôles comiques, et les acteurs combattants sont excellents.
La musique de Kenji Kawaï fait comme d’habitude dans l’épique, et le « monstrueusement grandiloquent », Hans Zimmer peut aller se rhabiller !
En conclusion, Tsui hark reste aussi fou et expérimental que jamais, essayant toujours de pousser le média aussi loin que possible.