STRAIT JACKET

 

Director: Shinji Ushiro
Genre: Fantasy, Manga
Section: Japanimation Day, Première Européenne, Sélection Officielle
Countries: Japon
Year: 2007
Writer: Ichiro Sakaki
Actor: Steve Blum, Lara Jill Miller, Nerin Simmons, ...
Producer: Yui Shibata
Distributor: T.O. Ent. Inc.
Composer: Takei Yanagawa
Photo director: Takeshi Kuchiba
Art director: Hiroki Matsumoto
Editor: Takeshi Seyama
Version: Eng. V. st Bil.
Length: 76
Format: Beta

L'AVIS DU BIFFF :

A notre époque, le commerce récupère tout. On a beau être à la pointe du progrès, il y a même des scientifiques superstitieux. Alors la sorcellerie… Une bonne affaire (comme on dit chez Harry Potter), pourquoi ne pas l’utiliser de façon industrielle ? Abracadabra : c’est fait. Mais, coquin de sort, comme avec les ogm, on n’avait pas pensé aux effets pervers. Trop de magie provoque une mutation. On crée donc une armure spéciale, une sorte de camisole de forces occultes, pour palier cet inconvénient. Problème si le vêtement subit une altération ( Hé ! Fais gaffe avec ton chocolat !), le porteur se transforme en Mazoku. Non, il n’attrape pas des grosses fesses : il devient un démon. Allons, bon. Ce n’est pas encore désespéré : il y a Layot, sorcier tacticien breveté, qui vous en débarrasse si vous mettez le prix.

La réputation des animés made in Japan n’est plus à faire. Donc autant, dans celui-ci, l’industrie récupère la magie, autant les Américains aiment exploiter un bon filon. Faut-il y voir une métaphore ? En tout cas, T.O. Entertainement s’est donc associé avec la société Studio Feel pour la production de Strait Jacket. Références des Japonais : Jinki:Extend et Futakoi Alternative. Aussi dans le coup : Manga Entertainment, grand distributeur de dvd aux Etats-Unis. Ils annoncent une nouvelle avancée de l’animation dans le genre. Le récit est basé sur un manga qui s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. Bref, une chose semble évidente : le réalisateur, Shinji Ushiro, ne doit pas être du genre à retourner sa veste.

MON HUMBLE AVIS :

Strait Jacket est donc un film qui mélange les genres, hard science et sorcellerie de dark fantasy se côtoie dans une savante formule très élaborée.

La nécessité d’une technologie pour contrôler et amplifier les pouvoirs des sorciers est une excellente idée qui permet de jouer sur tous les tableaux. Les fameuses camisoles ressemblent à des mechas tandis que les manifestations de leurs pouvoirs permettent des rayons d’énergie dignes de combat à la dragon ball. Les démons ont un design extrêmement original auquel n’aurait pas renié le Rob Bottin de l’époque The Thing. Il est a noté qu’en plus de leur apparence bizarroïde faite de mélange improbable d’organes humains et d’éléments végétaux ou animaux, leur personnalité est elle aussi inattendue, en effet ces démons détruisent tout en répétant comme des malades mentaux des notions qui semblent les obséder, fleurs, amour, bonté… des notions positives que ces démons se lamentent peut-être d’avoir perdues. Cela créée un décalage malsain très original. La magie des héros l’est tout autant, ils utilisent des mots clés et ensuite hurlent « existe » pour que cette incantation prenne effet.

On est devant une mise en scène de long-métrage et plus dans la série ou l’OVA, elle est plus élaborée, plus posée aussi, il ne s’agit pas d’un rythme trépidant, mais plutôt d’un savant mélange de valeurs de plans très larges, présentant les décors d’une ville originale, dont la civilisation uchronique serait restée coincé dans une technologie du début du siècle, en tout cas sur le plan architectural, vêtements et accessoires du quotidien, tandis que l’armement et les moyens de locomotions sont des plus modernes.
La photo oscille entre des scènes nocturnes dans des tons froid, mais où la chair des démons et le feu des combats ne tardent pas à réchauffer l’atmosphère visuelle, et des scènes plus paisibles de jour, où les enjeux narratifs se dévoilent progressivement, relations entre les personnages, backgrounds mêlés etc….

La caractérisation des personnages est bien faite, tous ont un physique facilement identifiable, correspondant impeccablement à leur personnalité, certains sont assez attachants comme la petite fonctionnaire du bureau des affaires magiques, ou encore la métis démone qui accompagne le héros.
L’animation est fluide et de bonne qualité pour un long métrage, n’attendez cependant pas d’innovation ou moment de bravoure qui serait à noter pour les amateurs du genre.
La musique est sombre et gothique à souhait, parfois trop enjouée dans les scènes de jour.
Bien qu’il s’agissent encore d’un manga où le héros doit affronter des adversaires de plus en plus puissants et paraissant finalement invincible, il y a quand même des enjeux narratifs assez dramatiques et un retournement de situation que je ne dévoilerais pas, qu’il lui donne un certain intérêt scénaristique, je le conseille donc aux amateurs de fantastique et d’action, car il déménage bien et assure le spectacle.