SEXYKILLER

 

Director: Miguel Marti
Genre: Comédie, Fantasy
Countries: Espagne
Year: 2008

Writer: Paco Cabezas
Actor: Javier Ambrossi, Angel de Andres, Jimmy Barnatan, ...
Producer: Jamue Roures and Tedy Villalba
Executive producer: Juan Carlos Caro and Javier Mendez
Distributor: Imagina Intl Sales
Special FX: Helmuth Barnert and Ferran Piquer
Costums: Paco Delgado
Make-up: Pedro Raul De Diego
Composer: Fernando Velazquez
Photo director: Carles Guzi
Editor: David Pinillos
Version: OV st En, Fr, Nl
Length: 100
Format: 35 mm


L'AVIS DU BIFFF :

Depuis toute petite, Barbara n’a qu’une seule ambition : ressembler trait pour trait à Cindy Superstar, sa poupée favorite. Et, jusqu’à présent, il faut bien avouer que c’est plutôt réussi. C’est pourtant là que les problèmes commencent pour Barbara. Maintenant qu’elle s’est dotée d’une tête de pouffe plastifiée, qu’elle a augmenté le P.I.B. de la Chine d’un point rien qu’avec sa garde-robe, il ne lui manque plus qu’un petit détail. Il lui faut un Glen, le compagnon de Cindy Superstar. Ce qu’elle croit avoir trouvé en la personne de Tomas qui, en plus d’avoir tous les critères requis - à savoir être beau et fermer sa gueule - a l’énorme avantage de travailler à la morgue universitaire. De quoi assouvir l’esprit d’Hannibal Lecter qui se cache sous ses atours de Paris Hilton. Si ce n’est que Tomas est aussi l’inventeur d’une drogue qui permet de découvrir les dernières images vues par un mort, ce qui risque de révéler les agissements coupables de Barbara.
S’engouffrant dans la voie de la comédie noire ouverte par son compatriote Alex de la Iglesia, Miguel Marti y ajoute un argument de poids : Macarena Gomez, la prêtresse bombastica de Dagon, qui joue ici à merveille la bitch sans complexe, obnubilée par son look et sa cote de popularité auprès de la gent masculine. Une sorte de Jason Bateman au féminin. Et drôle, elle. Débitant du gag à un rythme que même Judd Apatow et autres tenants de la nouvelle comédie américaine ne pourraient pas tenir, Sexykiller vous assure une sérieuse aération de la glotte.
 

MON HUMBLE AVIS :

Sexykiller, voilà enfin un film qui a fait réagir la salle du BIFFF.

En effet, au bout d’un moment les spectateurs participaient tout autant que les acteurs aux dialogues de l’histoire, à base de hurlements, de blagues potaches, et même de cornes de brumes dans les moments phares. Finalement cette histoire n’est qu’un prétexte pour mettre en valeur la plastique agréable de son actrice principale dans les tenues les plus improbables. C’est aussi le vrai film fantastique que nous avons vu de la journée dans le sens où enfin des éléments surnaturels se déroulent à l’écran, un fantastique totalement assumé par son réalisateur car si une simple histoire de serial killer, voir même de technologie permettant de faire parler les morts n’est que du domaine du polar et de l’anticipation, dans son troisième temps, l’histoire dégénère en un zombie flick décérébré, on assiste à un vrai spectacle de fan fait par des fans pour les fans.

La mise en scène est très clipée, elle a un rythme de publicité moderne. Les valeurs de plans sont très variées et le montage fait tout ce qu’il peut pour accélérer le rythme dès que c’est nécessaire pour le film. Peut-être trop pour certains dans sa dernière partie complètement folle où on ne compte plus les jump cuts, et les faux raccords car seul compte pour le réal l’énergie des images. Le mélange des genres explosif lui permet de multiplier les références et il ne s'en prive pas, entre l’introduction à la Scream et ses meilleurs répliques revenant au cours de l’histoire, on a également droit à l’évocation d’un tube lié à l’image des poupées barbie ainsi qu'à un final digne des meilleurs Roméro de la grande époque.
La photo est mise en avant avec des couleurs bien pétantes qui chatouillent l’œil. Les scènes de laboratoire évoquent Réanimator par leur aspect clinique, tandis les séquences fétardes entre étudiants se rapprochent plus des clips sur MTV.
La musique est donc tout aussi entraînante sur le plan instrumentale je n’ai pas retenu grand-chose mais les moments clés sont bien rythmés par des tubes pops comme bien entendu le Barbie Girl du groupe Aqua.

Avec un style visuel aussi flamboyant, il fallait une interprétation décomplexée et c’est le cas. L’actrice principale donne beaucoup d’elle-même pour nous faire rire avec son personnage plutôt sordide. Le rôle principal masculin est tout aussi intéressant car très original, effectivement il est rare de voir le médecin légiste chargé d’autopsier les corps prendre le premier rôle dans une enquête... Doublé d’un caractère de savant fou, légèrement looser, ce personnage devrait plaire à tous les geeks que nous sommes. Il y a notamment cette scène fameuse dans un grand restaurant où il essaie d’apitoyer un autre geek pour qu’il lui prête son costume, afin de séduire l’héroïne, allant jusqu’à l’amadouer en lui parlant de Star Trek.
C’est aussi un film qui n’hésite pas à faire dans le gore, malgré son humour, les meurtres sont biens violents et justes crades comme il faut… avis aux amateurs. Donc ce film sera une bonne détente pour tous ceux qui veulent se fendre la gueule sans se prendre la tête, avec ses personnages funs, ses situations trash et décalées et un plaisir communicatif de faire un film de genre. D’ailleurs le réalisateur a brillamment répondu aux appels de la foule en présentant son film, car il est de coutume au BIFF d’hurler soit « à poil ! », soit « une chanson ! », et notre vaillant réalisateur hispanique à relevé ce défi en chantant à capella tel un mariachi endiablé, ce qui est tout à son honneur.