LIMAH'S GHOST GOES HOME

 

pays de production : Malaysia
année de production : 2010
durée : 95
genre : comedy, gore
réalisateur : Mamat Khalid
scénario : Mamat Khalid
distribution : Awie, Ummi Nazeera, Johan Raja Lawak…

AVIS DU NIFFF

Suite de l’hilarant Zombie from the Banana Village présenté au NIFFF en 2008, Limah’s Ghost goes Home, nous replonge dans les turpitudes tragi-comiques d’un village reculé de Malaisie. Nul besoin d’avoir vu le premier opus pour savourer ce film d’horreur décalé, qui grouille de références au genre. A ne pas manquer!

MON HUMBLE AVIS

De « Zombie from Banana Village » on ne retrouve que Hussein qui revient dans cette séquelle, semblant moins argentée que le film précédent, qui était pourtant déjà bien fauché !

Hussein revient dans son village natal après plusieurs années passées à Singapour. Mais sa voisine a un comportement étrange. Elle est constamment immobile à sa fenêtre et ne prononce pas un mot. Il passe d’ailleurs une nuit très agitée lorsqu’elle apparaît tel un fantôme dans son lit. C’est sûr, la dame est possédée! En concertation avec les villageois, tout d’abord sceptiques, Hussein tente d’exorciser ce mal.

Dans cette « ghost-story » avec twist, le seul message serait de mettre en évidence les superstitions exagérées dans les villages reculés des zones rurales de Malaisie, ainsi que les problèmes de compréhension entre les générations (ce qui est déjà plus universel !).

La réalisation est molle, il y a beaucoup de longueurs, et on adhère ou pas à l’humour potache extrêmement lourdingue qui nous est proposé (pets, apparition fantomatique aux WC, gars non torché qui s’enfuit, etc…), ainsi qu’à la peur hallucinante des protagonistes, les acteurs ne reculant devant aucune grimace ridicule !

Les cadrages simples usent de « plans poitrines » de vielle série télé pour les dialogues, et de plans larges pour montrer la foule (les malaisiens semblent tout faire en groupe) ou les décors.

Il n’y a pratiquement aucun travail de photographie, tout est trop sombre : les scènes nocturnes ont bien sûr des ombres très noires, souvent pour cacher la misère des décors, et les scènes de jour sont tout simplement en lumière naturelle.

Le montage est lent, trop lent, il y a des scènes entières sans coupe.

Les décors se résument à 3 fois rien, une baraque en ruines, et une cabane paillote sur le bord de la route (le fameux village de Limah lui-même n’est jamais vraiment montré à l’écran).

Pour les costumes, quelques uniformes ou déguisement (gardien de nuit, ambulancier, rocker,…) caractérisent des personnages, rien à signaler pour le reste.

En SFX, il y a bien un fantôme volant à la toute fin du film, et quelques maquillages « Z » (la vielle femme suspectée d’être un fantôme, et des parodies de zombies), mais le plus sympa reste les lettrages des génériques, parodiant eux aussi le style épouvante rétro des années 50, avec un charme décontracté assez fun.

Question interprétation, on nage évidemment en plein surjeu total, par des acteurs sûrement non professionnels (du moins on l’espère).
Le pire étant atteint par la caricature énorme du gay en chaise roulante, faisant du même coup autant une basse moquerie des homos que des handicapés, avec un talent comique proche du néant, totalement horripilant… curieusement c’est pourtant ce personnage qui a la meilleure scène du film (le flash back expliquant son improbable accident).
Quelques personnages sortent du lot, les « Medecine Man » (et oui, nommés ainsi dans le film comme mon pseudo du Forum !), des sorciers étrangers appelés en renfort, qui permettent au public malaisien de se moquer gentiment des indonésiens ou des indiens.

La musique fait dans le hard rock extrême à grosse voix grave, ou le rock glamour (lors d’un clip romantique digne d’une comédie musicale, ou lorsque la foule en colère se met subitement à danser).
Il y a aussi de la pop très années 80 (Elton John, Boney M), et de vagues mélodies aux airs fantomatiques qui sont plus des ambiances que de vraies compositions mélodiques.

En conclusion, cette petite (minuscule même) production est tout de même originale, car son histoire possède un twist étonnant, basé sur la relation entre les protagonistes, et donc échappe in extremis à la simple « potacherie » dont elle avait l’air à la base (et qu’elle aurait pu se contenter d’être à en juger par la comparaison avec les parodies contenues dans ses génériques).
Une bonne surprise donc, mais pas exemptes de longueurs génératrices d’ennui…
Vous voilà prévenus !