TRIANGLE

 

United Kingdom - Australia, 2009
Psychological Thriller
95’, Colour, 35mm

Director : CHRISTOPHER SMITH
Producer : JASON NEWMARK, JULIE BAINES, CHRIS BROWN
Screenplay : CHRISTOPHER SMITH
Photography : ROBERT HUMPHREYS ACS
Music : CHRISTIAN HENSON
Editing: STUART GAZZARD
Special Effects: IVAN MORAN
Cast: MELISSA GEORGE, JOSHUA MCIVOR, JACK TAYLOR, MICHAEL DORMAN

 

SYNOPSIS
Jess, mère d’un enfant autiste, confie son fils à une baby-sitter, et décide de passer la journée à faire de la voile avec des amis. Mais dès le départ, elle se sent mal à l’aise et anxieuse pour des raisons qu’elle ne peut expliquer. Quand le bateau se retourne après une violente tempête, le groupe réussit à monter sur un navire qui passait par là. Une fois à bord, ils se rendent compte que le navire est pratiquement désert, et le groupe se retrouve coincer dans un vortex de violents événements qui défient notre notion du temps et de l’espace. Seul Jess comprend ce qui se passe réellement….enfin presque.

CHRISTOPHER SMITH
Il se fait remarquer par Dan Films grâce au court métrage The Day Grandad Went Blind. Suite à cette rencontre, il écrivit et réalisa son premier long métrage pour cette société, un film d’horreur qui se déroule dans le métro de Londres, appelé Creep, avec Franka Potente et Sean Harris. Il réalisa son deuxième film en 2006, une comédie horrifique appelée Severance.


MON HUMBLE AVIS :
Christopher Smith s'est tellement fait remarqué avec ces 2 films précédents (2 réussites, en plus dans des styles trés différents) qu'il était forcément attendu au tournant.
Son troisième film aura un impact légèrement inférieur sur les fans, mais il reste suffisement original et bien foutu pour garder sa place sur le podium ! :)
Smith est venu présenter son bébé et répondre aux questions du public, d'ailleurs de nombreux fans (dont moi) en ont profité pour lui faire dédicacer des DVD, merci aux "Films du Spectre" pour cette occasion appréciable.
Malheureusement, il fut regretable de constater que Smith est incapable d'expliquer la plupart de ses choix cinématographiques... confus et rigolard, il ne répondait que par des approximations donnant l'impression finalement que ses réussites sont dues au hasard... mauvais orateur, mais bon réalisateur malgré tout ?
Bizarre quand même, par exemple, de ne même pas pouvoir expliquer le choix saugrenu du titre du film... choisi pour un premier jet du scénario auquel il s'appliquait davantage, il a été retenu quand même aprés que l'écriture soit partie dans une autre direction... c'est donc le titre d'un autre film qu'on ne verra jamais finalement ! :)

Peu importe, la mise en scène est efficace et tendue à souhait.
La photographie par contre est assez laide : pour les scènes extérieures en pleine mer, on privilégie un étalonnage surexposée de couleur bleu (logique pour la mer, mais trés moche car tout le monde à du coup l'air malade). Pour les scènes à l'intérieur du paquebot, c'est un étalonnage plus chaud, faussement rassurant donc, avec des lumières jaunes et des boiseries dorées... du coup ça donne une image orange... on se retrouve avec des alternances d'images bleues et oranges, or ce sont des couleurs complémentaires. C'est donc une association extrémement désagréable à l'oeil. ce genre de choses peut être utilisé avec parcimonie par un directeur de la photo talentueux pour renforcer une impression de dégout dans une scène par exemple, mais sur toute la durée d'un film c'est assurément trop moche. Quelque soit la qualité du reste, ça gâche tout d'avoir tant de laideur visuelle.
Les cadrages sont savamment utilisés pour multiplier les points de vues sur les mêmes évènements tout au cours de ce récit en boucles multiples, c'est du grand art, tout est utilisé avec intelligence (caméra sur pied, steady, grue, travellings, etc... il y a les moyens). C'est d'autant plus un exploit que filmer dans un bateau aux couloirs exigus n'a pas du être toujours évident.
Le montage est bien speed, mais pas épilleptique pour autant, juste assez pour suivre un récit nerveux et énergique.
Les qualités déjà observées dans "Creep" et "Severance" sont donc encore là, et bien là.

L'interprétation est excellente, l'actrice principale porte tout le film sur ses épaules (et porte si bien le mini-short et le marcel mouillé !).
Les effets spéciaux sanglants sont canons, encore un fois une marque de fabrique des films de Smith aimant les beaux maquillages, mais il y a en plus cette fois des trucages numériques stupéfiants visant à démultiplier la présence des personnages dans certains plans, c'est du déjà vu bien sûr mais c'est bien foutu.
La musique est fonctionnelle, elle manque cruellement de style, dommage...
Même si on peut regretter les similitudes troublantes du script avec celui du récent chef d'oeuvre espagnol "Chronocrimes" (jusqu'au masque du tueur), le métrage a sa propre identité par son cadre maritime original (bien que pas du tout justifié par le reste du scénario), et sa conclusion ouverte, laissant à chacun son interprétation.
Je conseille donc ce film, loin d'être excellent à cause de certains choix artistiques bancals, mais suffisement distrayant pour mériter le coup d'oeil des aficionados.