BARBE BLEUE (Blue Beard)

 

France, 2009
Fantasy - Drama
80’, Colour, Beta Num
 
Director : CATHERINE BREILLAT
Producer : JEAN-FRANCOIS LEPETIT, SYLVETTE FRYDMAN
Screenplay : CATHERINE BREILLAT
Photography : VILKO FILAC
Music : STEPHANE BRUNCLAIR, ERIC BONNARD
Editing: PASCALE CHAVANCE
Special Effects: GUILLAUME BAUER
Cast: DAPHNE BAIWIR, DOMINIQUE THOMAS, LOLA CRETON

SYNOPSIS
Les contes de fées contiennent souvent des personnages qui sont des sortes de serial killer d’enfants : les ogres. Barbe-bleue en est la figure emblématique, et était dans les années 50, l’un des contes favoris des petites filles modèles. Comme c’est le cas de Catherine, qui adore faire peur à sa grande sœur Marie-Anne, en lui lisant le conte jusqu’à ce qu’elle pleure. En même temps, Catherine se projette dans le conte. Elle y devient la princesse Marie-Catherine, la dernière femme de Barbe Bleue, celle qui échappe au destin tragique de ces précédentes épouses, car elle est la princesse vierge que l’Ogre ne peut se résoudre à tuer. Le film nous montre cette fable d’une manière élégante et réservée, avec une fin surprenante ou Catherine conduit sa sœur au cœur des ténèbres.

CATHERINE BREILLAT
Catherine Breillat a commencé sa carrière à Paris en 1967, en faisant des études pour devenir actrice. Aujourd’hui c’est une réalisatrice et écrivaine mondialement connue. Elle est une iconoclaste qui a brisé les tabous sexuels, et le magazine Sight and Sound la récemment nommée parmi l’un des 50 cinéastes les plus visionnaires de tous les temps. Parmi ces films les plus connus, on retrouve Romance (1999), 36 Fillettes (1988) et A Ma Sœur (2001).

 

MON HUMBLE AVIS :
Aë aïe aïe, dés les premières images du générique, on mesure l'écart (le fossé !) entre un film fantastique français et ses contemporains des pays européens : une photo moche de chez moche (genre téléfilm en éclairage naturel), et même l'insert des titres et noms au générique fait ringuard par rapport à la sophistication actuelle...
Le propos du film, une réactualisation d'un mythe, ne peut pas faire mouche dans ses conditions puisque la forme (passéiste) ne rejoint pas le fond (qui se veut plus provocateur mais reste mièvre et sans surprise).
La mise en scène fait donc des allers-retour entre 2 époques, mais sans aucun lien réellement viscéral puisque le récit de Barbe bleue commence avant même que la petite fille ne le lise à sa soeur, et se poursuit au delà de l'arret de cette lecture ! Dans ces conditions, on a plus affaire à des interruptions (certes parfois cocasses) du récit qu'à une véritable complémentarité... ça baisse le rythme, crée des elipses malheureuses, et diminue l' "impact" (déjà léger) de nombreuses scènes.
Les cadrages sont d'une platitude incroyablement nulle.
La photographie ne fait pas le moindre effort pour souligner les ambiances, seul un plan forestier (avec lumières à travers feuillages et brume matinale) m'a titillé l'oeil, sur tout le métrage c'est bien peu.
Le montage est lent, si lent qu'on dirait une carricature de film français dans un vieux sketch des Nuls ou des Inconnus, sauf qu'ici il n'y a pas de second degré, ça se veut profond, et du coup c'est abbyssal ! :)
Seule la toute fin accèlère un peu le rythme, et atteint une sorte de vague montage alterné entre le récit et le "récit dans le récit", mais ça dure seulement quelques secondes et est immédiatement gaché par un interminable plan fixe...
L'interprétation est elle aussi catastrophique, on a l'impression d'entendre des élèves de CP clamer avec hésitation leur récitation devant la maitresse, les textes des dialogues font trop écrit, ça fait "mauvais théâtre".
Seule l'alter-ego de la réalisatrice, la gamine lisant l'histoire à sa soeur, a une gouaille rigolotte qui fait passer quelques répliques avec le sourire, tous les autres sont pesants, ils ont l'air de s'ennuyer et du coup nous aussi.
Les décors sont pas mal, il y a un vieux grenier empoussièré, un couvent, une belle foret, une maison d'époque, et un chateau, ce qui offre assez d'espaces différents pour faire vagabonder notre imagination (à condition de les filmer correctement).
Les costumes sont malheureusement aussi ringards que le jeu des acteurs, ils ont l'air de sortir d'un magasin de farces et attrappes, on voit mieux dans une partie de jeu de rôle grandeur nature ! :)
Les sfx sont inexistants, car il n'y a ni suspens ni violence pouvant en justifier l'emploi... la représentation des crimes de Barbe bleue se résume à une flaque de sang, et sa fin à une tête insérée dans le trou d'une table (sfx du niveau du grand guignol des années 20).
Je tiens aussi à préciser à ceux qui serait attiré malgré tout vers le film par la réputation sulfureuse de sa réalisatrice qu'il ne contient (malheureusement) aucune scène de sexe ! :)
La musique est... snif.. Beuheuheu...
Bon que dire pour conclure...
Ce film c'est de la crotte ! toilettes
Non, ça ne fait pas sérieux comme opinion de journaliste critique, je peux faire mieux, car n'oublions pas qu'un film ça représente beaucoup de travail, et (peut être) l'implication personnelle de son auteur...
Alors, je concluerais en vous déconseillant son visionnage si vous êtes amateur de films fantastiques qui déchirent, et si vous voulez encore garder un once d'espoir quand au renouveau d'un cinoche de genre en France... cependant si vous voulez rigoler au second degré en vous moquant des performances d'acteurs pathétiques, ou bien uniquement pour renforcer votre passion pour d'autres films en comparaison avec cet écueil, il y a là une occasion véritable de soutenir CATHERINE BREILLAT.