MOON

 

United Kingdom, 2009
Science Fiction
97’, Colour, Beta Num

Director : DUNCAN JONES
Producer : TRUDIE STYLER, STUART FENEGAN
Screenplay : NATHAN PARKER
Photography : GARY SHAW
Music : CLINT MANSELL
Editing: NICOLAS GASTER
Special Effects: CINESITE
Cast: SAM ROCKWELL, MATT BERRY, ROBIN CHALK, KEVIN SPACEY (voice)

SYNOPSIS
Sam Bell a été envoyé sur une station lunaire pour superviser le forage de l’Hélium 3, ressource énergétique nécessaire à endiguer la crise que connaît la Terre. Il a laissé femme et enfant depuis trois ans et partage sa solitude avec Gerty, son robot de compagnie. Il est sur le point d’arriver au terme de sa mission, le jour où il commence à avoir des hallucinations. Sam devient-il schizophrène ou serait-ce la société Lunar qui ne veut pas le laisser revenir sur terre ?
Hommage poignant à la SF des années 60 et en première ligne à 2001 : l’Odyssée de l’espace de Kubrick, Moon, à l’instar des grands films de Science Fiction, traite de la place de l’Homme face à la Technologie, ou plus exactement, des émotions qui nous différencient des machines.

DUNCAN JONES
Armé d’un diplôme de philosophie, il intègre la London Film School où il apprend la mise en scène. Il réalise Whistle, un court métrage de SF et dirige une campagne de pub qui crée la polémique pour la marque de vêtements au logo provocateur (« Fcuk »), French Connection. Moon est son premier long métrage. Il a fait sa première mondiale au Festival de Sundance en janvier 2009 et a reçu le prix du meilleur nouveau film anglais au Festival d’Edinbourg en juin 2009.

MON HUMBLE AVIS :

Etrange qu’un film américain de science fiction approche les mêmes thématiques qu’un animé japonais du même moment (The Sky Crawlers, de Oshii), mais plus étonnant encore qu’il parvienne à en parler avec plus de profondeur et d’humanité !
Ici aussi il est donc question de l’éthique en génétique, et des clones qui feront le sale boulot à notre place dans un proche futur…
En tout cas, quel plaisir de geek que de retrouver de la SF « hard-science » comme on en avait pas vu depuis 30 ans (du style « 2001 L’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick, ou « Silent running » de Douglas Trumbull), c'est-à-dire une SF réaliste, ne cherchant pas à épater la galerie par du spectaculaire à tout prix, mais avant tout à présenter un scénario d’anticipation plausible, basé sur des prolongements crédibles de ce que la science permet déjà aujourd’hui.
La mise en scène est donc assez académique pour accompagner ce récit à l’ancienne, elle ose même des emprunts à 2001 comme les plans sur l’œil du robot intelligent, ou le plan des lumières colorées se reflétant sur le casque du cosmonaute.
Si les cadres sont assez serrés, c’est surtout à cause du côté exigu des décors de la station lunaire, conçue pour un seul occupant, elle économise forcément l’espace vital.
La réalisation et le scénario permettent de voir ce décor (génial de réalisme) sous tous les angles.
Le directeur de la photo privilégie les tons froids, blanchâtres, pour établir une ambiance clinique, malsaine, où la frontière entre raison et folie devient plus floue…

Le film repose entièrement sur les épaules de son (quasiment) unique acteur, l’immense Sam Rockwell, qui livre encore là une performance (multiple) incroyable, du niveau d’un Christian Bale par exemple.
Les costumes sont aussi soignés que les décors, bleu de travail ou combinaisons spatiales sont à la fois joliment designés et parfaitement fonctionnels.
Les effets spéciaux « old fashion » sont heureusement réalisés devant la caméra avec des maquettes dans un décor miniature (à la façon de Gerry Anderson pour « Cosmos 1999 »), avec des moyens conséquents et des techniques modernes. Il y a certainement un peu de numérique par moment pour rehausser certains effets (poussières lunaires, faisceaux lumineux, incrustations de l’acteur, etc…), mais c’est totalement indécelable.
La musique de Clint Mansel est bizarre, cherchant à nous déstabiliser avec des accords dissonants de piano… par contre le générique, plus électro, est carrément génial, dommage que toute la BO n’est pas été conçue dans cet esprit.
Pour finir, je recommande ce film à tous les mordus de SF ou de suspens psychologique… enfin un film où l’intelligence artificielle ne cherche pas à nuire à son créateur mais reste au service des humains durant tout le film, ça aurait plu à Isaac Asimov !