ESTHER

 

(The Orphan)
Nationalité: Américaine
Année : 2009
Director : JAUME COLLET-SERRA
Producers: JOEL SILVER, SUSAN DOWNEY, JENNIFER DAVISSON KILLORAN, LEONARDO DiCAPRIO
Executive Producers: STEVE RICHARDS, DON CARMODY MICHAEL IRELAND
Screenplay: DAVID LESLIE JOHNSON
Story by: ALEX MACE
Director of Photography: JEFF CUTTER
Music: JOHN OTTMAN
Editing: TIM ALVERSON
Visual Effects Supervisor: RICHARD YURICICH

FICHE ARTISTIQUE
Kate : VERA FARMIGA
John :PETER SARSGAARD
Esther : ISABELLE FUHRMAN
Soeur Abigail : CCH POUNDER
Daniel : JIMMY BENNET

 

SYNOPSIS
Après avoir perdu l’enfant qu’elle attendait, la fragile Kate (Vera Farmiga) voit ressurgir les douloureux souvenirs d’un passé qu’elle préférerait oublier.
Hantée par des cauchemars récurrents, et décidée à retrouver une vie de couple équilibrée, elle fait le choix, avec son compagnon John (Peter Sarsgaard), d’adopter un enfant. A l’orphelinat voisin, Kate et John se sentent étrangement attirés par une fillette, Ether (Isabelle Fuhrman).

Mais Kate ne tarde pas à découvrir la face cachée de la « douce » enfant. Autour d’elle, personne n’a rien remarqué, et nul ne semble partager ses doutes et ses inquiétudes…


JAUME COLLET-SERRA (Réalisateur)
Jaume Collet-Serra est né à Barcelone en 1974. Au début des années 90, il s’établit à Los Angeles pour suivre les cours de cinéma du Columbia College. Diplômes en poche, il fait rapidement son entrée dans le cinéma comme monteur avant de réaliser des vidéos musicales, puis des pubs pour de grandes marques comme PlayStation, Budweiser, MasterCard, Miller Lite, Pontiac, Smirnoff Ice, Renault, Verizon et 7-UP sous la bannière d’agences comme McCann-Erickson, J. Walter Thompson, BBDO et TWBA:Chiat/Day. Son imagerie stylisée, d’inspiration surréaliste et de tonalité fréquemment noire, séduira le producteur Joel Silver, qui lui confiera en 2005 son premier long métrage : LA MAISON DE CIRE. En 2007, ce réalisateur passionné de foot reviendra dans son pays natal pour réaliser GOAL II : LIVING THE DREAM.

MON HUMBLE AVIS :
J'ai absolument détesté ce film, mais je vais essayer d'en faire malgré tout un compte rendu "objectif"...
Il est trés difficile d'en résumer le contenu sans déflorer le (pitoyable) twist final, donc je n'essayerais pas, d'autant plus que le patron de Warner France est venu en personne sur scène nous quémander de ne rien spoiler ! :)
La thématique générale du film est globalement si stupide, que je peine à trouver les mots justes pour décrire exactement la répulsion énorme que me provoque ce genre de spectacle décérébré et irresponsable.
Faussement "politiquement incorrect" l'histoire nous donne à voir des violences commises sur des enfants, par d'autres enfants, ou par des adultes, mais retombe dans une hypocrite morale tout-public par son ahurissant twist à 2 balles... le nivellement par le bas typiquement ricain s'enfonce aussi loin que possible : par exemple, il est possible de jouer avec le caractère malsain d'une scène incestueuse et pédophile si on dédramatise ensuite par des justifications imbéciles (que je ne peux vous spoiler, donc)...
Rien ne nous ait épargné en matière d'excuses débiles afin de donner au public les "sensations fortes" qu'il est venu chercher : elle est psychopathe ? C'est normal, elle n'est pas une vraie américaine, elle est étrangère, russe en plus ! Les institutions (asile, orphelinat) sont incapables de faire leur boulôt correctement ? C'est normal, c'est pas la faute à la zentille bonne soeur américaine, mais à ces ploucs étrangers du tiers monde, des arrièrés cherchant à se débarrasser de leurs malades dans notre beau pays !

Vraiment, à ce niveau de connerie, j'ai beaucoup de mal à conserver un peu de "cerveau disponible" pour faire une analyse cinématographique critique, mais par contre c'est surement parfait pour que Mougeotte me vende de la lessive durant les pauses publicitaires... :)
La réalisation du film est trés efficace, le metteur en scène prend le temps d'exposer ces personnages correctement, la tension monte progressivement, et tout fonctionne vraiment bien, si le film avait été mal fait techniquement il ne m'aurait rien fait ressentir, et le fait qu'il m'ait (réellement) mis en colère prouve que JAUME COLLET-SERRA a bien fait son boulôt.
Les cadrages sont savament réfléchis et composés, ça change de tous ces films qui agitent la caméra portée n'importe comment. Ils jouent beaucoup avec le hors-champ, la suggestion d'une menace, et parfois ça donne des effets classiques un peu éculés, comme le fameux coup du miroir de salle de bain par exemple (le tout trop appuyé par une musique ringarde, mais j'y reviendrai).
La photographie est trés belle, et offre de nombreuses ambiances différentes, chaleur réconfortante du foyer, menace de la nature hivernale, suspens nocturne, érotisme contrarié, etc... que les gammes de couleurs et les lumières lisibles renforcent avec goût.
Le montage est lui aussi assez classique, ce n'est ni trop découpé, ni trop lent, c'est un juste milieu parfaitement fonctionnel (bien que sans originalité ou changement de rythme).

L'interprétation est le point fort du film, et même si comme moi on n'arrive pas à adhèrer à un tel scénario, on peut tout à fait apprécier le film pour le jeu des acteurs, tous excellents dans des rôles parfois difficiles, avec des scènes d'émotions extrêmes. Entre le rôle titre où ISABELLE FUHRMAN est géniale, la mère fragile, la petite soeur muette, ou le père dépassé, il y a beaucoup de personnages interressants, et la psychologie est suffisemment dévelloppée pour offrir des compositions tout en subtilité.
Le décor de la maison est bien trouvé, isolée dans les bois, avec le moins de cloisons possibles pour pouvoir cadrer facilement, il a certes été pratique pour le tournage, mais ne montre pas grand chose de passionnant au public, il en est de même évidemment pour les costumes contemporains quelconques, exception faîte des tenues anachroniques d'Esther qui entretiennent l'étrangeté du personnage.

Les SFX sont vraiment quelconques, ne vous attendez surtout pas à un film gore et trash, vous serez profondemment déçu... c'est juste un simple thriller, et les quelques meurtres ou blessures n'offrent que des plans rapides d'effets spéciaux rarement filmés correctement (toujours de loin ou dans le noir, encore une fois on veut faire de la violence mais sans vraiment l'assumer).
La musique est le maillon faible du métrage, pourtant j'admire beaucoup JOHN OTTMAN d'habitude, mais là il faut bien reconnaître qu'il est complètement à côté de la plaque, on se croirait dans une vielle série Z où on essaie péniblement de nous faire sursauter avec des "Tin-Tin!!!" bruyants quand il ne se passe... rien ! :) Tout simplement minable...
En conclusion, Esther est un film techniquement trés correct (musique exceptée), qui fonctionne parfaitement en termes de suspens... il peut aussi fonctionner trés bien comme palliatif à du bromure, car il ne donne qu'une vision négative à tout ce qui est liè à la sexualité et à la reproduction.
Si les messages dans les films vous indifèrent, et que ce que vous cherchez avant tout c'est à vous "faire peur" mais en étant absous de votre péché à la fin (oui comme à la messe), alors ce film est fait pour vous !
Ouf, j'y suis arrivé, ça y est je l'ai faîte cette critique, j'ai tenu bon, j'ai même pas dit que c'était un film tout pourri... Oups ! Mr. Green