THE GO GO BOYS : The Inside Story of Cannon

 

Réalisateur(s) : Hilla Medalia
Producteur(s) : Roy Lev, Yariv Horowitz…
Scénariste(s) : Hilla Medalia
Photographie : Oded Kirma
Montage : Daniel Sivan
Musique : Jonathan Bar Giora
Interprète(s) : Sylvester Stallone, Chuck Norris, Charles Bronson
Pays : Israël
Année : 2014
Durée : 1h30

L’avis du FEFFS :


The Go-Go Boys : L’histoire des studios Cannon vue de l’intérieur est un documentaire retraçant l’épopée de deux cousins israéliens, Menahem Golan et Yoram Globus, qui dans leur poursuite du rêve américain ont révolutionné Hollywood, produisant plus de 300 films et devenant la société de production indépendante la plus puissante au monde. Ce film explore la relation complexe entre deux personnalités opposées dont la combinaison a été à la fois le moteur de leur succès et la raison de leur chute.
Célébrés, condamnés, adorés ou méprisés, les 2 cousins dont l’impact et l’héritage culturels sont indéniables, ont crée une pop culture bien particulière qui a influencé et continue d’influencer des cinéastes contemporains.

Mon Humble Avis :

C’est amusant de constater que lorsque Mehalem Golam réussit à se propulser au sommet, et à conquérir Hollywood avec des séries B nanardesques, c’est un super héros en Israël, mais si on prend une situation comparable en France, comme celle de Luc Besson par exemple, qui agit en indépendant, créée sa propre société de production, et atteint la distribution internationale, il est totalement conspué par ses pairs et par la critique hexagonale !
Pourtant aucun des films de Europacorp, aussi beaufs que soient les « Transporteur » et autres « Yamakazi », n’est aussi nanar que les produits Cannon des années 80…
Ils sont techniquement irréprochables, et artistiquement plus ambitieux, et sont toujours d’énormes succès public, mais seulement en France avoir du succès reste honteux, scandaleux, et les jalousies du milieu sont finalement plus « bêtes et méchantes » qu’ailleurs !

Le message de ce documentaire parle évidemment de la réussite dans cette industrie du divertissement, et de la place des ambitions artistiques dans cela.
Cette course au succès se heurte forcément aux critiques et aux jaloux, après l’ascension au sommet, il y a toujours la chute, quelle que soit la puissance d’un empire, et la Cannon n’échappe pas à la règle.

La réalisation est enlevée, on ne s’ennuie pas une seconde, grâce au portrait des caractères, au travers d’interviews d’époques, et de témoignages plus récents.

Les cadrages sont forcément simples, en dehors des nombreux extraits de films, il s’agit de plans fixes, cadrés à la poitrine pour les interviews.

La photographie est hétérogène, puisque le documentaire utilise des images d’archives des années 60 à nos jours, et des extraits variés de films, parfois en noir et blanc, d’autres fois en couleurs, plus ou moins de bonne qualité, avec souvent du grain…

Le montage est dynamique, mélangeant les propos réels et les extraits de films, obtenant ainsi une mise en abîme renforçant la portée des déclarations.

Les décors passent des modestes bureaux des débuts, aux splendides propriétés finales.

Rien à signaler question costumes, à part quelques tenues ringardes des années 70 et 80.

Les effets spéciaux sont absents, sauf dans les extraits de films, où sévissent principalement des fusillades et des explosions !

Les protagonistes s’expriment à 90% du temps en hébreu, de plus certaines images d’archives ont du souffle sur la bande son, il faut quand même s’accrocher pour suivre.
Ce qui est marrant, c’est que tout le monde se sent obligé d’imiter la voix de Golam à chaque anecdote, ça ne rate jamais, quelque soit la personne interrogée !

La musique use d’extraits des bandes originales des films, mais le score propre au documentaire est aussi assez émouvant, avec des violons bien employés.

En conclusion, on trouve non seulement beaucoup d’informations captivantes sur l’envers du décor, dans « Go Go Boys », mais aussi de la nostalgie, et même de la réelle émotion, lorsqu’il est question des enfants et des familles sacrifiées dans la course au succès, ou de la fameuse dispute finale entre les (jusque là) inséparables cousins.