HOUSEBOUND

 

Réalisateur(s) : Gerard Johnstone
Producteur(s) : Luke Sharpe
Scénariste(s) : Gerard Johnstone
Photographie : Simon Riera
Montage : Gerard Johnstone
Musique : Mahuia Bridgman-Cooper
Interprète(s) : Morgana O’Reilly, Cameron Rhodes, Millen Baird
Pays : Nouvelle-Zélande
Année : 2014
Durée : 1h49

L’avis du FEFFS :

Lorsque Kylie est assignée à résidence, elle est forcée d’affronter à la fois son côté antisocial, sa mère qui jacasse sans répit et un esprit hostile qui n’apprécie pas la nouvelle cohabitation. Elle se moque d’abord des superstitions de sa mère, mais certains événements et l’apparition d’un effrayant nounours la feront changer d’avis. Un agent de sécurité, amateur de surnaturel et obsédé par les fantômes, ne tardera pas à venir en aide à Kylie.
Housebound est un mélange décalé et rafraîchissant d’horreur gothique et de thriller comique qui se déroule au cœur d’une famille en proie à de sérieux problèmes. La combinaison d’humour pince-sans-rire et d’adrénaline de série B devrait séduire un public bien plus large que les seuls amateurs du genre.

Mon Humble Avis :

« You can’t kick an ectoplasm !!! », quelle meilleure accroche que cet extrait de dialogue (j’espère qu’il est dans la bande annonce) ?

Le message du film parle légèrement de la réinsertion, et des problèmes familiaux de conflit de générations, mais ce n’est pas son ambition première, c’est avant tout un humble divertissement qui veut mélanger les genres, et d’ailleurs pas du tout un film fantastique au sens propre…

Effectivement, la réalisation ménage à la fois le suspens et l’humour, les mélangeant subtilement, ce qui est un art très difficile.

Les cadrages utilisent souvent des hyper-gros plans sur des détails, et globalement une bonne variation de valeur de plans.
Il y a aussi des plongées pour écraser les personnages et renforcer leur impuissance, des plans mobiles élégants, et les cadres jouent aussi beaucoup sur le hors champ.

La photographie présente des ombres profondes, avec des tons chauds, souvent jaunes.
Il y a beaucoup de scènes nocturnes, et même une scène complètement dans le noir, vraiment comique.

Le montage est tranquille, pour laisser le temps à la peur de s’installer, de plus la comédie est aussi une question de rythme ayant besoin de « respirer ».
Par contre, ça devient carrément speed dans l’incroyable scène d’action finale, plus survoltée que jamais.

Les décors sont ceux d’une vieille maison à la déco ringarde, un brin effrayant, « creepy ».

Les costumes sont réalistes, sans que rien ne sorte de l’ordinaire.

Les effets spéciaux sont très rares : un ours en peluche fantôme est animatronique, quelques giclures de sang sont réalisées en live, un type se fait racler la tronche à la râpe à fromage, et on a même droit à une explosion de tête bien extrême !

Le casting est d’une grande qualité, les acteurs savent sortir les dialogues les plus spirituels, et jouer les gags de situation les plus extrêmes, tout en gardant une crédibilité subtile.
Le personnage principal est au départ bien antipathique, malgré son côté de looseuse patentée, mais heureusement ça s’améliore au fur et à mesure du récit.
Seul l’acteur qu’il joue Eugène manque de quelque chose d’indéfinissable, peu être pas assez « décalé »…

La musique est bien effrayante, et use de tons bien graves.
Il y a une hilarante scène où le bruitage d’un pipi est alterné au montage son avec la musique de suspens, comme si elle se retenait à chaque fois qu’elle croit avoir entendu quelque chose de bizarre, qui restera dans les mémoires !

En conclusion, au final, c’est bien plus qu’une simple ghost story, ce film est vraiment très amusant et flippant à la fois, son scénario solide est un plaisir rare.