ELFIE HOPKINS

 

Réalisateur(s) : Ryan Andrews
Interprète(s) : Jaime Winstone, Ray Winstone, Aneurin Barnard
Scénariste(s) : Ryan Andrews, Riyad Barmania
Producteur(s) : Michael Wiggs, Jonathan Sothcott
Musique : Jordan Andrews
UK • 2011 • horror • 1h31 • colour

SYNOPSIS

Elfie Hopkins, punkette hippie, est flegmatique mais rêve de devenir détective.
Déçue par la vie et frustrée par la disparition de sa mère, tuée par une balle « perdue » de chasseur, elle déteste sa nouvelle belle mère et son père qui est devenu une chiffe molle.
Elfie cherche du réconfort et de l’inspiration auprès des détectives old school du Faucon Maltais et de Chinatown, avec son meilleur ami légèrement geek, Dylan.
Ils enquêtent auprès des villageois, cherchant des crimes non-existants à résoudre.
Leur banale existence va être bouleversée par l’arrivée de nouveaux voisins, les Gammons.
Branchés, sophistiqués et fascinants voyageurs à travers le monde, ils organisent sur mesure des vacances exotiques pour les villageois.
Mais après avoir été éblouie, Elfie sent rapidement que quelque chose ne tourne pas rond quand un des enfants laisse échapper un indice sur leur passé.
Les Gammons s’avèrent avoir des goûts culinaires un peu particuliers.


L’AVIS DU FEFFS

Filmé dans un magnifique village isolé de Pays de Galles, Ryan Andrews signe une histoire de détective aux tonalités baroques.
Elfie Hopkins est son premier long métrage.
A côté de travaux pour la TV, il a réalisé les courts métrages Little Munchkin, Jerusalem and Family Picnic.

MON HUMBLE AVIS

Une sorte de film noir, à tendance gore, avec une enquêtrice grunge, fumant de la marihuana, assitée d’un binoclard, et de son ordinateur, ça peut être sympa, nan ?
En fait, l’enquête s’avérera très prévisible, et l’intérêt est à chercher ailleurs, dans le style, ou la romance douce amère, entre ces deux adolescents tourmentés.
C’est la première réalisation d’un auteur de clips et de pubs, donc il y a beaucoup d’attention accordée au visuel, mais pas assez au scénario : par exemple, des personnages meurent, sans qu’on est pris le temps de nous les présenter assez, pour que ça nous touche…
Malgré une bonne variation de valeurs de cadre, il n’y a rien de bien original, question cadrages, beaucoup de gros plans, et de champ / contre champ de dialogues.
Par contre, il y a une très jolie photographie aux teintes pastels automnales, et douces, avec des touches de couleurs plus vives, pour le look « hippie grunge » de l’héroïne.

Les lumières sont peu contrastées, ce qui permet à une mélancolie agréable de s’installer.
Le montage est tranquille, et devient plus speed dans la toute dernière partie (trop courte) de l’affrontement avec les coupables.
Le montage sert avant tout aux dialogues et à l’exposition des caractères, mais il contient quand même quelques bons passages de montages alternés, savoureux.
Le déco se situe dans un petit village rural du pays de Galles (où il n’y a rien à faire pour les jeunes, à part fumer des pets !).

On y voit des demeures BCBG, ainsi que la campagne et la foret anglaise en automne, ce qui fournit de beaux extérieurs, trop peu utilisés.

Le fameux look « hippie grunge » de l’héroïne, évoqué plus haut, donne les costumes les plus élaborés du film, ainsi que la jeune Gammon en poupée « geisha gothique ».
Le look légèrement décalé, tout en restant plausible, des autres Gammons est assez subtil.

Le reste est réaliste, dans un style, hem, disons « rétro-plouc », à la Deschiens, mais en plus anglais !
En guise de SFX, on a juste quelques mises à mort sanglantes, à la fin, mais ça ne fera pas kiffer les spécialistes, on a vu beaucoup mieux ailleurs.
Jaime, la fille de Ray Winstone (Beowulf, Indiana Jones et le crâne de cristal), est intéressante, elle compose un personnage avec des failles, et reste charismatique, de bout en bout.

Le second role du geek est charmant lui aussi, et les vilains Gammons sont biens stéréotypés, mais interprétés par des acteurs un peu en « roue libre »…
De son propre aveu, le réalisateur n’est pas encore un spécialiste de la direction d’acteurs, aussi le jeu des comédiens est moins contrôlé que le visuel, sur ce film.
La musique use de quelques tubes électros, mais surtout une BO effacée, avec aucun thème mémorable, c’est dommage, car avec un bon score ça aurait booster le ryhtme (et un réal de clip devrait le savoir) !
En conclusion, ce film inégal a du potentiel.
Il a un coté « Twilight » en moins cul-cul, avec le plaisir du polar en plus…
Mais, il passe à coté de la réussite totale, la faute en incombant à son script bancal.