KUNG-FU YOGA

 

Genre : aventure

 

Running time : 107'

 

Pays : Chine, Hong Kong, Inde


Réalisateur : Stanley Tong


Cast : Amyra Dastur, Disha Patani, Jackie Chan, Sonu Sood

 

Année : 2017

 

L'AVIS DU BIFFF :

Professeur d’archéologie réputé, Jack a toujours été fasciné par le trésor perdu du Royaume de Magadha.

Quand sa consoeur indienne, le docteur Ashmita, débarque chez lui avec une carte ancienne révélant des indices cruciaux concernant le fameux trésor, Jack n’hésite pas une seconde : il est temps de quitter sa petite vie d’enseignant pépère afin de reprendre la route de l’aventure, direction le Tibet et ses grottes de glace !

Mais, s’il est aussi du genre à aimer quand un plan se déroule sans accro, Jack risque d’être fort déçu : plutôt qu’une grimpette courte et revigorante sur le terrain de jeu du Yéti, l’expédition va devoir faire face à des mercenaires menés par un descendant de l’armée rebelle, qui traque lui aussi le fameux trésor…

Très vite, leur petite escapade montagnarde va se transformer en véritable chasse au trésor (et à l’homme : ça dépendra du point de vue) à travers les rues de Dubaï et les soukhs indiens, où hyènes affamées et lions féroces seront le cadet de leurs soucis !

Sixième collaboration entre le réalisateur Stanley Tong et Jackie Chan – et suite officieuse de The Myth -, Kung Fu Yoga a surtout le mérite d’être la toute première coproduction indo-chinoise jamais concrétisée.

L’ambition du film est évidemment à la hauteur des marchés que représentent ces deux pays, et il ne renie pas du tout ses influences : mélange d’Indiana Jones, de Mission Impossible et de Fast & Furious, Kung Fu Yoga est le représentant parfait du blockbuster oriental, aussi épicé qu’exotique !

 

MON HUMBLE AVIS :

En -647, des voyageurs venant d’Inde se perdent dans les montagnes, à la frontière chinoise, avec un trésor provenant d’une terrible bataille…
On est déjà dans le grand spectacle familial qui nous attend, avec cette introduction pleine de promesses.

Le « message » de Kung-Fu-Yoga déborde de bons sentiments, mais avec une fraîcheur et une sincérité déconcertante (rare sont les films où le héros parvient même à remettre le méchant dans le droit chemin).
L’introduction mélange les héros mythologiques chinois et hindous, pour tenter un pont culturel entre les deux nations.
Le film dit aussi que la vengeance peut être si tenace, qu’elle passe au travers des époques en se transmettant en héritage générations après générations…
Tout comme Indiana Jones, Jackie pense que les « trésors appartiennent aux musées » !
Son personnage connaît et respecte toutes les cultures et religions, donnant un exemple de tolérance.

 

La réalisation a une ambition démesurée.
Stanley Tong est un habitué de Jackie Chan, ils ont déjà tourné ensemble Police story 3, Jackie Chan dans le Bronx, Contre-attaque, ou The Myth !
Comme d’habitude il soigne de bons combats qui utilisent au mieux les décors et accessoires, comme par exemple les chaussures à crampons et les glissades sur la glace.
La violence est toujours atténuée, ce qui compte c’est l’aventure avant tout.
Il y a une poursuite digne de Matrix, mais dans une ambiance de comédie.
Tous les trucs de fakirs (dresseurs de cordes, de serpents, avaleurs de sabres, poudres de couleurs) sont employés dans les combats en Inde.

Les cadrages usent d’une grammaire simple et propre.
Il s’agit de cadres au pied, de champ/contrechamp, et de mouvements lents au rail.
Il y a une bonne variété de valeurs de cadres, mais en privilégiant tout de même les plans larges.

La photographie est lumineuse, l’écran déborde de couleurs, c’est en cela similaire à ce que fait Bollywood.

Le tempo du montage est calme.
Il y a peu d’action au début, avant que la chasse au trésor ne soit entravée par des bad guys (pas avant une demi-heure de métrage).

 

Les décors sont nombreux et variés :
On voit le véritable site des « terracota warriors ».
L'armée de terre cuite, ou armée d'argile, est un ensemble de près de huit mille statues de soldats et chevaux en terre cuite, représentant les troupes de Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine.
Elles représentent une forme d'art funéraire, car elles ont été enterrées dans les fosses du mausolée de l'empereur Qin, à proximité de la ville de Xi'an, dans le Shaanxi, en 210–209 av. J.-C.
Cette « armée enterrée », dont les statues ont quasiment toutes un visage différent, était destinée à protéger l'empereur défunt.
En 2007, des scientifiques de l'Université de Stanford et d'Advanced Light Source à Berkeley, ont annoncé que des expériences de diffraction de poudre combinées à une analyse dispersive en énergie et à une micro-spectrométrie de fluorescence des rayons X, ont montré que les statues de terre cuite ont été colorées avec du colorant pourpre chinois composé de silicate de cuivre et de baryum.
Ils ont également annoncé que ce colorant a été créé grâce à des connaissances acquises par les alchimistes taoïstes dans leurs tentatives pour fabriquer des ornements en jade de synthèse.
Depuis 2006, une équipe internationale de chercheurs de l'UCL Institute of Archaeology utilise des techniques de chimie analytique pour découvrir plus de détails sur les techniques de production utilisées pour la fabrication de l'armée de terre cuite, en utilisant la spectrométrie de fluorescence des rayons X !
Dans le film, on voit très bien l’équipe archéologique de Jackie employer ses méthodes sur les soldats d’argile, pour essayer de retrouver leurs couleurs originelles.
Le studio où habite Jackie a un faste multiculturel impressionnant.
Jackie Chan aime le beau, et veut que l’image en regorge.
Dans ce film, on voyage autant que dans un James Bond, pour des décors aussi exotiques que luxueux.
Les paysages de neige montrent des cascades glacées, des bonhommes de neige totalement WTF, et une grotte de glace construite sur un plateau immense (avec en plus des cènes sous-marines).
A Dubaï, on voit une course de chameaux, un hôtel fantastique au luxe tape à l’œil incroyable, et les routes pour une poursuite dans les quartiers les plus chics.
En Inde, on a droit à des palais somptueux, un marché coloré, une grotte d’où émergent des racines, et une salle au trésor brillant de 1000 feux !

 

Les costumes sont classes et distingués, les jeunes acteurs sont de vrais gravures de mode.
Jackie porte un blouson de cuir d’aviateur, avec un béret à la française.
Lorsqu’il n’est pas équipé hightech (tenue moderne d’alpiniste, drones), il semble assumer un look rétro de vieux chinois (pull beige et bonnet).
Il n’hésite pas à adopter le look local des pays visités (tenue arabe, indienne)…
Notons l’époustouflante sortie de l’eau de la jeune actrice en bikini, hommage encore à James Bond !

Les SFX sont principalement numériques.
Ils améliorent les cascades en voitures.
L’introduction du film est un véritable dessin animé en images de synthèse.
Quand le vieux Jackie est étourdi il y a des étoiles qui tourbillonnent autour de lui, comme dans un cartoon !
Beaucoup d’animaux sont animés aussi en synthèse, comme les loups, les serpents, le lion ou les hyènes, et leurs interactions avec les acteurs sont épatantes.
L’animation du lion malade qui vomit est hilarante !
L’extraction du cylindre de glace est aussi en synthèse, comme de nombreux autres SFX…

 

Le casting ajoute à Jackie Chan une équipe de jeunes hommes et femmes sympathiques et charismatiques (ils lui volent même la vedette lors de la trépidante scène d’évasion de la cage des hyènes).
Jackie Chan, reteint en brun, retrouve son personnage à la Indie de "Asian Hawk", issu de la trilogie Armour of God (Mister Dynamite - Opération Condor – Chinese Zodiac).
La doctoresse (en fait princesse) est jouée par une bombe atomique de Bollywood.
On aperçoit Eric Tsang en ingénieur sur quelques scènes.
Notons que pour une fois, lorsque Jackie est blessé, il va à l’hôpital !
Dans les scènes à Dubaï, il y a des hommes de mains arabes hyper balaises (peut être des videurs locaux).

La musique utilise des flûtes traditionnelles chinoises, et un orchestre symphonique, pour des mélodies plutôt douces.
On entend de la techno à Dubaï, et des instruments indiens lors des scènes d’action.

En conclusion, Kung-Fu-Yoga est bien le type même de divertissement auquel nous a habitué Jackie Chan, avec des moyens financiers et techniques toujours croissants.
C’est donc du grand spectacle, avec le même état d’esprit sympa, comme si l’âge n’atteignait pas l’âme d’enfant de Jackie, et son amour simple du cinoche.
Le film nous amuse jusqu’à sa danse finale à la Bollywood, où même l’équipe technique participe, du pur fun !!!

 

 

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