ONCE UPON A TIME IN VIETNAM

 

Director: Dustin Nguyen
Genre: Arts Martial, Fantasy
Countries: Vietnam
Year: 2013
Writer: Dustin Nguyen
Actor: Van Hai Bui, Jason Ninh Cao, Ngoc Diep, Nguyen Hau
Producer: Quang Minh Do, Dustin Nguyen and Ngoc Hiep Nguyen
Distributor: Vietnam Media Corp. and Splendid Films
Special FX: Stoffel Gaetan
Composer: Rajan Khanijaon
Photo director: Wych Kaosayananda
Editor: Vance Null

SYNOPSIS PAR LE BIFFF

Bao, c’est le genre de mec à qui on ne cherche pas de noises.
Tu le vois arriver sur sa bécane, en soulevant des nuages de poussières, tu penses plus à Mad Max qu’à un moine qui va te parler bonzaïs et réincarnation.
Pourtant, c’est un moine mercenaire (M&M pour les intimes) qui parcourt le pays afin de filer l’extrême-onction aux déserteurs : ceinture noire en confessions sanglantes, le bonhomme !
Là, il débarque avec ses santiags sanctifiées dans un petit village métastasé par des mafieux pas sympas, et on sent bien que ces derniers vont ramasser entre deux positions du lotus.
Pourtant, la vraie mission de Bao, c’est de se farcir la femme du boulanger (et il va de soi qu’on ne vous parle pas du film de Marcel Pagnol) : elle s’intitule Anh, et c’est une jeune maman carrossée comme une brindille…
Pourtant, dans une autre vie, on la considérait comme la veuve noire de l’armée des moines, une véritable machine à tuer qui bouddha rarement son plaisir à exterminer du mécréant…

L’HUMBLE AVIS DU BIFFF

Grands habitués des moines trappistes et du cinéma d’auteur vietnamien, on était loin de se douter du choc !
Dystopie fantastique, à mi-chemin entre Sergio Leone et Yojimbo, réalisée par Dustin Nguyen (un indice : Harry Ioki dans la série 21 Jump Street, oui oui !) ; voici venu le plus gros budget du cinéma vietnamien : visuellement bluffant et rivalisant de maîtrise avec les plus grands films de tatane HK, OUATIV (c’est le film en raccourci, suivez un peu !) va en faire saliver plus d’un. Par contre, on n’a pas prévu de bavoir à la sortie.

L’HUMBLE AVIS DE LAURENCE

Un commandant mercenaire d’une ancienne armée de moines, maître en arts martiaux, recherche des soldats déserteurs, et tombe sur son amour de jeunesse, également ancien soldat de cette armée, et qui a entre-temps fondé une famille…
Le message du film est simple, mais toujours aussi efficace, c’est toujours l’éternel dilemme, faire le difficile choix entre le devoir et les sentiments.
La réalisation est excellente, Dustin Nguyen (Harry Loki dans la série 21 Jump Street) retourne aux sources, il écrit et réalise cette histoire, qui semble classique au départ, mais qui est finalement très originale, dans le cumul de genres, et le mélange de la tradition asiatique, du western italien et du steampunk.
Les cadrages sont souvent très serrés, beaucoup de gros plans, en hommage aux duels des westerns, des fondus et des plans américains.

A noter plusieurs plans de caméra vus du dessus, en plongée totale, lors des combats, qui donnent une vision originale des chorégraphies martiales.
La photographie est principalement dans les tons aux couleurs chaudes, jaune, orange, rouge, ocre et doré, c’est un festival pour les yeux, et la lumière naturelle, aux contrastes doux, apporte une certaine pâleur.
Le montage prend son temps, pour poser tous les éléments de l’histoire, il y a également beaucoup de ralentis, dans les scènes de combats, mais il n’y a aucun temps mort.
On notera le montage alterné des combats finaux, pour rendre le suspens encore plus pêchu.
Les décors sont surtout naturels, comme des déserts, un village très western haut en couleurs, avec des maisons en bois sur pilotis, et des boutiques traditionnelles, dont l’éternel bar-saloon, il y a également des décors en synthèse de montagnes improbables.

Les costumes sont la principale originalité du film, c’est un mélange de costume traditionnel, avec le moderne au niveau des matériaux (côte de maille, latex, cuir, métal), et avec le style steampunk, très à la mode, avec son côté rapiécé.
Une attention toute particulière est à noter pour les bottes du héros, entièrement affublées de rouages et d’engrenages en métal, ainsi que les motos et les épées totalement improbables.
Les SFX sont assez nombreux, surtout dans les scènes de combats, avec les destructions des matériaux et des décors, il y a également des explosions et des feux en synthèse, des épées de feux, et des « kaméaméa » insolites.
L’utilisation avec parcimonie de la synthèse pour les décors est présente, on notera des couchés de soleil, et des nuits de pleines lunes somptueuses.

Les acteurs sont très bons dans l’ensemble, et Dustin Nguyen prend toute son ampleur, en maître de technique de combat, toujours solitaire et taciturne.
L’enfant est très touchant, ainsi que l’actrice principale.
La musique est un mélange d’instruments traditionnels asiatiques, et de musique de western.
Elle offre beaucoup de variations, car on retrouve de la musique d’orchestre symphonique, à base de violons, pour les scènes intenses, et de la musique rock, pour les scènes du bar.
Il y a même une petite allusion à Ennio Morricone, et à son score pour « Il était une fois dans l’ouest », lors du duel final.
En conclusion, c’est un très bon film, avec une bonne histoire, et même une bonne surprise à la fin, beaucoup de bons combats, certes pas aussi intenses que dans les films chinois ou thaï, mais très honorables.