THE VIRGIN PSYCHICS

 

Genre black comedy, cult, fantasy
Pays Japon
Audience ENA
Audio Japonais
Sous-Titres Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur Sion Sono
Cast Elaiza Ikeda, Erina Mano, Ken Yasuda, Megumi Kagurazaka, Motoki Fukami, Shota Sometani
Scénario Shinichi Tanaka, Sion Sono
Soundtracks Tomohide Harada
Production At Movie Inc
Distributeur Gaga Corporation
Année 2015

 

L’Avis du BIFFF :

Comme tout ado un peu gauche, Yoshihiro est un véritable ninja du plaisir solitaire : ses cinq fées épousent quotidiennement le noble manche pour un polissage discret, inspiré d’une bibliothèque mentale bien achalandée.
Mais un soir, alors qu’il est sur le point d’atteindre le Valhalla de la jouissance, des rayons cosmiques l’arrosent tel un bukake extraterrestre et l’imprègnent d’un super pouvoir : la faculté de lire dans la pensée des gens…
Ce qu’il ignore encore, c’est qu’il n’est pas le seul dans ce cas : 4 autres personnes ont également chopé cette chtouille surnaturelle.
Leur point commun ?
Tous puceaux et tous obsédés par le chauve ou la mandoline.
Mais lorsque leur petite ville paisible va se transformer en épicentre du braquemart surprise et de la libido suintante, nos télépathétiques héros vont vite comprendre qu’ils ont, bien malgré eux, une mission de la plus haute importance à mener : combattre cet empire du sexe rampant, mené par une voyante lesbienne frustrée, qui gangrène les rues de crimes érotiques et d’attentats à la pudeur avec une armada de poupées pour adultes…
Soyons clairs, si vous êtes potes avec Christine Boutin ou Civitas, n’hésitez pas à ne pas les inviter : ils passeront une très mauvaise soirée !
Toujours biberonné à l’outrance (tout comme TAG, également au BIFFF), Sion Sono s’amuse cette fois à astiquer le puritanisme nippon avec un croisement culotté (au sens littéral) entre L’Empire des Sens et le portnawak d’Ed Wood.
Avis, donc, à ceusse qui pensaient que seul Netflix était transgressif : z’avez encore rien vu !

 

Mon Humble Avis :

Le héros obtient des pouvoirs psychiques en se masturbant durant le passage d’une météorite…
Où un tel point de départ peut-il bien nous emmener ?
Et bien dans le délire le plus débile !

C’est difficile de rechercher un quelconque « message » dans un tel film, où le scénario fantastique est juste un prétexte à des scènes érotico-comiques, néanmoins comme le dit un des protagonistes « la valeur d’un homme n’est pas juste dans son pénis »…
Les deux personnages principaux entendent les pensées, et il s’avère que bien sûr tout le monde ne pense qu’au cul !!!
Le message semble donc alors être : l’ESP et autres pouvoirs psychiques peuvent-ils servir à s’envoyer en l’air ?...
Et plus sérieusement, y a t il une limite à la liberté sexuelle ?

 

La réalisation de Sono Sion distille savamment son exubérance au milieu d’un académisme aussi tranquille que trompeur.
Ce réalisateur a toujours mêlé l’érotisme à d’autres genres (le social, le polar, l’épouvante, etc…), ici c’est à la comédie adaptée (avec infidélité) d’un manga (Minna! Esper Dayo! de Kiminori WAKASUGI), qui avait déjà fait l’objet d’une série télé lié à Sono Sion en 2013.

Les cadrages nous délivrent le lot attendu de « plans culotte » de style manga, privilégiant par ailleurs les plans américains, ou les gros plans (surtout sur les poitrines), avec parfois des ralentis (pour renforcer l’érotisme de pin-up en pleine course, ou de tee-shirts mouillés sous la pluie).
Sono Sion use de zooms speed et autres travellings brutaux pour insister sur des situations comiques inattendues.
Bien entendu, les contre plongées sont surtout utilisées pour viser sous les jupes !

 

La photographie emploie une lumière douce, elle est bien colorée de tons pastels, qui donne une atmosphère guimauve à l’ensemble.

Le montage est tranquille, suivant surtout le rythme des gags, et usant de fondus au blanc entre les séquences.
Un rêve revient sans cesse, avec les mêmes images réemployées à chaque fois, c’est plutôt soûlant.
Il y a des arrêts sur image pour insister sur des grimaces stupides, et des plans assez longs dans l’ensemble.
Au final, ce film de deux heures aurait certainement gagné à être raccourci d’une bonne demi-heure, car il est beaucoup trop long pour la blague !
Avec un tel argument de départ, difficile de développer quelque chose de passionnant, aussi comme le film n’est pas non plus un vrai film érotique, on finit vite par s’ennuyer, malgré la plastique superbe des actrices.
Le film n’arrive pas à conclure, et s’enlise dans une situation interminable où le rythme du montage diminue lui aussi, comme pour tester notre résistance !

 

Les décors nous montrent des appartements japonais avec des chambres d’adolescents, le lycée, et différents aspects d’une charmante petite ville fluviale nommée Toyohashi, avec son parc à dinosaures multicolores (une nympho n’hésitera d’ailleurs pas à se caresser sur la queue d’un diplodocus comme sur un gode géant).
A un moment, il y a un énorme tas de poupées gonflables dans une classe du lycée, une image d’un surréalisme délicieux.
On voit aussi quelques scènes dans un bar décoré de posters érotiques de la mère du héros.
Notons encore le beau bâtiment de la mairie, et des cellules en forme de ventres de femmes enceintes !

Les costumes sont au départ contemporains et réalistes, pour évoluer rapidement vers des tenues exagérément sexy pour les filles (uniformes d’écolières, bondage cuir SM, cosplayeuses, etc)…
Bientôt, toute l’école, puis toute la ville, est à moitié à poil (grâce aux suggestions hypnotiques maléfiques de la vilaine et à un gaz aphrodisiaque) !
Dans un autre registre, il y a aussi le robot mascotte de la ville, Toyocky, qui propose un costume gonflable rigolo.

 

Les effets spéciaux sont surtout des manipulations numériques, nous offrant un festival d’érections géantes spontanées, de la télékinésie de magazine porno (et même pour se branler sans les mains !), de la téléportation (nu bien entendu), des incrustations après tournage sur fond vert, des explosions, ou la diffusion du fameux gaz aphrodisiaque…
Cependant, les transformations subites des nymphos en poupées gonflables (un des pouvoirs surnaturels d’une protagoniste) sont réalisées par de simples cuts au montage, la bonne vieille méthode de Méliès !

 

Le casting joue vraiment de façon caricaturale, sans aucune subtilité.
Il y a une galerie de bimbos aux voix de chaudasses, peu avares de leurs plastiques irréprochables, et en face d’elles des mecs aux tronches pas possibles de nerds loosers.
Sortant du lot, il y a le couple plus âgé des chefs de la section psy qui jouent de façon super sérieuse les moindre situations, même les plus barrées, offrant un décalage amusant.
Le héros est particulièrement naze, et joue comme une savate sans attirer notre sympathie.
Parmi les pin-up, on trouve deux filles qui ont l’air d’être métissées occidentales, avec des personnages vraiment bizarres.
C’est dommage de ne pas avoir finalement de personnages auquel on puisse croire, c’est la grande faiblesse de ce film (en plus de son rythme dégressif).

 

La musique mélange guitare sèche, piano romantique, et pop rock nippone sympatoche.
Il y a même une super mélodie sur le plan où l’équipe de l’ « ESP Force » est enfin réunie.
La chanson du générique de fin est rigolote, bien qu’un peu ringarde.

En conclusion, la libération de la libido est représentée comme un danger pour la société nipponne pétris de frustrations… étrange de la part de ce réalisateur, qui part ailleurs n’a pas du s’ennuyer sur le tournage ce vieux cochon !
Cette morale hyper réac (avec la difficulté à conclure en plus) prouve qu’il est dur de faire un long métrage sur un concept aussi mince… en tout cas un bon !

 

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