MEMORIES OF THE SWORD
Genre heroic fantasy, martial arts
Première Première Internationale
Pays Corée du Sud
Audience EA
Audio Coréen
Sous-Titres Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur Park Heung-sik
Cast Jeon Do-yeon, Kim Go-eun, Lee Byung-hun
Scénario Choi Ah-reum, Park Heung-sik
Soundtracks Mowg
Production Lotte Entertainment
Distributeur Lotte Entertainment
Année 2015

L’Avis du BIFFF :

Plutôt que de lui glisser une dînette et une poupée dans les mimines, la belle-mère de Hong-yi a appris à cette dernière le maniement du sabre dès ses premières panades.
Les années passant, la jeune femme – devenue aussi redoutable qu’un Jedi avec un sabre sans piles – en a un peu marre de décapiter des tournesols alors qu’à quelques bornes de sa campagne, le général Yu-baek organise régulièrement des duels pour l’élite du cure-dent qui pique.
Forcément, l’envie est trop forte et, un beau jour, Hong-yi file en catimini se frotter aux guerriers de la ville, où elle fait un carton plein.
Devenue une véritable sensation, la jeune effrontée se lustre crânement l’ego, mais la fête va vite tourner court avec la révélation de belle-maman : elle ne l’a pas entraînée toutes ces années pour couper des courgettes plus rapidement que Cyril Lignac, mais bien pour venger ses parents, lâchement assassinés par les grands sachems de la dynastie Goro.
Et là, avec son coup d’éclat public, Hong-yi vient tout juste de faire les présentations officielles avec ses pires ennemis…
Réponse coréenne au classique Tigre et Dragon d’Ang Lee, Memories of the Sword fait partie de ces wuxia épiques, entre Lady Snowblood et les chefs-d’œuvre de Zhang Yimou, qui ne lésinent pas sur le grand spectacle !
Visuellement somptueux, le film de Heung-Sik Park peut compter sur l’équipe de The Host et I Saw the Devil pour sublimer un package de tatanes avec, notamment, Byung-hun Lee (G.I Joe, Terminator Genisys, I Saw the Devil) !

 

L’Humble Avis de Laurence :

L’action du film se situe durant la dynastie Goryeo de la Corée (918-1392).
Le royaume de Goryeo (en coréen 고려), parfois orthographié Koryo, est l'état qui occupe la péninsule de Corée du début du Xe siècle à la fin du XIVe siècle.
Le bouddhisme fut florissant à cette époque.
Sa capitale, Gaeseong, est aujourd'hui située en Corée du Nord…
Dès les débuts de l'expansion mongole, le Goryeo souffre de ses raids.
Tout d'abord ce sont les Khitans, peuple nomade, de l'actuelle région du Dongbei en Chine, qui furent refoulés dans la péninsule.
Les Jins (Empire de Chine) exigent ensuite un tribut.
Une alliance est cependant nouée avec les Mongols, ce qui permet de chasser les Khitans de Corée.
Un tribut doit ensuite être versé aux Mongols.
Les Mongols envahissent le Goryeo en 1231, et le roi signe sa reddition en 1232 : un général représentant l'empereur mongol s'installe à Gaeseong…
C’est durant ce contexte difficile que se déroule la vengeance de cette jeune fille, dont les parents ont été trahis et tués pour raisons politiques, par des traîtres marchant avec l’envahisseur…
Le titre coréen "Hyubnyeo: Kal ui ki-eok," qui se traduit approximativement par «Martial Arts Héroïne: Souvenirs de l'épée," fait allusion à King Hu «A Touch of Zen" ( "hyubnyeo" étant la prononciation coréenne Hanja de "Xia Nu", le titre chinois du classique de Hu sur une épéiste féminine avec une juste vendetta).

 

Le message du film pose une question cornélienne : la vengeance peut elle être accomplie aussi facilement que prévu, lorsqu’il s’agit de tuer la femme qui a toujours été considérée comme une mère ?

On a droit à une très bonne réalisation de Park Heung Sing qui recherche ici plus les effets pervers et les questions de fond que dans la plupart des films traitant de vengeance.

Les cadrages emploient beaucoup de plans larges dans des décors impressionnants, et des gros plans sur les expressions retenues du casting.
Il y a aussi des effets classes de travellings tournants, lents et aériens.

 

La photographie use de couleurs vives en extérieur, dans une nature jaune et verte.
En intérieur, il y a encore des tons chauds dorés, mais c’est plus sobre en valeur chromatique.
Il y a quelques teintes de rouge quand la mort est proche.
C’est plus achrome dans les flashbacks dramatiques.
On trouve toujours un beau modelé du clair/obscur.

Le montage met en avant beaucoup d’effets de ralentis, surtout lors des travellings en plein combat.
Il y a aussi une utilisation de fondus enchaînés sur des suites de plans (comme pour les ellipses de l’entraînement), et des zooms et dezooms rapides pour renforcer l’intensité des combats (une référence aux films d’arts martiaux hongkongais des années 70).

 

Les décors sont surtout naturels, des champs, des forêts (classiques ou de bambous), des grottes…
Ils donnent souvent droit à des images magnifiques qui sont un spectacle en soi, comme la forêt sous la pluie, ou le vent dans un champ de blé agitant des épis plus grands que les hommes, ces décors sont toujours arrangés avec un sens du dépouillement zen.
Les intérieurs en ville sont aussi très beaux, on y voit une maison de thé, une forteresse militaire enneigée, et surtout l’architecture interne d’un palais : sobre mais luxueux, avec des boiseries, des statues, des lanternes, dans des pièces gigantesques.

Les costumes traditionnels, les hanbok, usent beaucoup de drapés, les soldats portant des épées anciennes et des armures de cuirs sombres.
Les coiffes traditionnelles sont des Samo, des chapeaux de tous les jours, noirs et légers, porté avec le dalleyong (robe) par les dignitaires.
Notons l’originale tenue vert pomme de l’héroïne au début du film (rehaussée d’un bandeau à plume).

 

Les effets spéciaux consistent surtout en effets de câbles, et jets de faux sang, lors des fights.
On voit aussi de faux loups en synthèse, et des décors améliorés numériquement.
Certains combats nécessitent aussi des doublures numériques des acteurs.
Il y a beaucoup d’action dans le film, surtout des duels au sabre, mais aussi à mains nues.

 

Le casting mets en évidence un trio de très bons acteurs, à fond dans leurs rôles, et très intense dans le drame et les sentiments.
L’actrice d’âge mur nous change un peu des jeunes égéries, et l’acteur principal est vraiment beau gosse, par contre l’héroïne manque un peu de charisme.
Il y a un personnage de vieux maître aux cheveux et à la barbe blanches, comme dans les premiers Kung-fu comedy de Jackie Chan (seconde référence aux films d’arts martiaux de Hong-kong).

 

La musique fait dans les mélodies folkloriques, utilise beaucoup les percussions pour les combats, et des violons et autres cordes pour les moments plus calmes.

En conclusion, c’est un assez bon film médiéval corréen, certes qui ne réinvente pas le genre, mais suffisamment beau plastiquement pour mériter le coup d’œil des amateurs.

 

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