HOWL

 

Réalisateur(s) : Paul Hyett
Producteur(s) : Ed King, Martin Gentles, Lee Brazier
Scénariste(s) : Mark Huckerby, Nick Ostler
Photographie : Adam Biddle
Montage : Agnieszka Liggett
Musique : Paul E. Francis
Interprète(s) : Ed Speelers, Holly Weston, Elliot Cowan
Pays : Royaume-Uni
Année : 2015
Durée : 1h33

Synopsis :

Une poignée de voyageurs qui n’ont rien en commun se trouvent bloqués dans un wagon, en proie à des loups-garous féroces. Immobilisés en rase campagne, leur calvaire durera toute une nuit.

L’avis du FEFFS :
Paul Hyett, spécialiste des effets spéciaux dont le nom figure au générique des plus grands succès de l’horreur de cette dernière décennie, passe à la mise en scène pour nous offrir un film de lycanthropes aussi classique que résolument efficace. Outre ses créatures saisissantes et particulièrement réussies, la grande qualité de Howl tient sans doute au parti pris du récit en huis clos. Peu à peu, les personnages perdent pied, et le danger nait des tensions au sein même du groupe.

 

L’avis du BIFFF :

Empereur des effets spéciaux au pays du pudding, Paul Hyett a un pedigree à faire hurler de joie le fidèle bifffeur : The Descent, Wilderness, Doomsday, The Cottage, Mutant Chronicles, ou encore Citadel. Pour sa seconde réalisation (après The Seasoning House), il s’éclate avec un concept qui a pas mal nourri la machine de la frousse bien velue et délivre une petite pépite horrifique en filiation directe avec Le Loup-Garou de Londres !

Mon Humble Avis :

Ce film est à déconseiller à ceux qui souffrent de sidérodromophobie (la peur de voyager en train) !

Le message semble être sur la force du groupe contre l’adversité, largement atténué par le comportement individualiste de certains jusqu’au bout, et le goût du cynisme tragique.

La réalisation est celle d’un film de monstres classique, ça suit les recettes du film d’action mâtiné de survival, avec le stéréotype du looser devenant un héros.

Les cadrages usent d’une bonne variation de valeurs de plans, avec surtout des gros plans et des plans américains (coupés à la taille).
Il y a de la caméra portée pour insister sur la panique.


La photographie est bleue-grise avec des pointes de rouge, et une jolie lumière très professionnelle (qui évoque le cinoche coréen).
Par contre les extérieurs nocturne, en plein brouillard anglais, sont un peu trop sombres, mais permettent de beaux effets à la lampe torche (faisceau, ou illumination vers la caméra).

Le montage est assez nerveux, après une courte exposition efficace des personnages.
C’est parfaitement bien dosé entre les moments d’attente (où l’on approfondit les relations entre les personnages) et les attaques brutales et rapides.
Les combats sont réalistes et violents, montés de main de maître.

Les décors nous montrent une gare, puis essentiellement un train (certainement reconstitué en studio).
Il y a quand même quelques extérieurs en campagne forestière.

Rien à signaler sur les costumes, ils sont réalistes (et vite tâchés d’hémoglobine).

Les effets spéciaux présentent une vue aérienne du train stoppé en image de synthèse.
De la fausse pluie coule à l’extérieur des vitres du décor de train.
Le gore est extrêmement bien fait, réaliste et généreux.
On voit un mollet arraché, de nombreuses morsures, des giclures de sang repeignant les murs, ou coulant en flaques épaisses, des coups de haches, des perforations au pied de biche, et même un crâne écrasé.
Les loups garous ont un beau design, ils sont plus humains que loups.
C’est un maquillage original à l’ancienne, mais amélioré parfois en synthèse.
Les jambes ont trois articulations, ils ont des griffes, des crocs mais dans une bouche humaine, sans museau, des yeux brillants de loups, et de la masse musculaire en plus.
En forêt, de nuit, les loups garous sont parfois juste des silhouettes en ombres chinoises réalisées en images de synthèses.

Le casting nous offre un jeu d’acteur crédible, sans exploit invraisemblable, mais privilégiant des comportements réalistes.
Le personnage principal est attachant dans son spleen professionnel, c’est plutôt rare pour un héros (ça change des winner passionnés par ce qu’ils font).
Les différents protagonistes ont des personnalités à plusieurs facettes, ce ne sont pas juste des stéréotypes.
On a donc peur parce qu’ils ont peur…
Par contre, la mamie loup garou en fait un peu des tonnes !

La musique est bonne, prenante, distillant une atmosphère effrayante, avec les sons parfaits pour nous faire sursauter.
La tension est alors à couper au couteau !
On trouve aussi quelques airs étranges plus planants.
La scène finale avant l’aube dispose d’un thème musical super intense, grâce à qui l’émotion et le suspens est au maximum.

En conclusion, ce film de loup garou qui n’invente rien a le mérite de produire un suspens incroyable en offrant aux fans de beaux SFX, ses loups garous sont magnifiques, avec leur physique bizarre quelque part entre un Gollum sous stéroïdes et les démons du Demoni de Lamberto Bava !