ABSOLUTELY ANYTHING

 

Genre black comedy, science-fiction
Pays UK, USA
Audience EA
Audio Anglais
Sous-Titres Français, Néerlandais
Réalisateur Terry Jones
Cast John Cleese, Kate Beckinsale, Robin Williams, Sanjeev Bhaskar, Simon Pegg, Terry Gilliam
Scénario Gavin Scott, Terry Jones
Soundtracks George Fenton
Production Absolutely Anything Plc, Bill and Prods
Distributeur Gfm Films
Année 2015

L’Avis du BIFFF :

En tournant à droite juste après le dernier anneau de Saturne, un conseil d’extraterrestres est en train de débattre de leur nouvelle trouvaille : une planète bourrée à craquer d’êtres primaires et de sombres imbéciles qui ne sont, de toute évidence, d’aucune utilité pour l’expansion du cosmos.
Alors que le bon sens appellerait à la destruction pure et simple de ce caillou parasite, la procédure impose un droit de réponse aux habitants de cette planète.
Nos vénérables bigorneaux de l’hyperespace décident donc de choisir arbitrairement une personne qu’ils doteront de pouvoirs infinis et qui aura pour difficile tâche de prouver que les êtres humains ne sont pas tous des bourrins égoïstes.
Après avoir hésité sur une certaine Sarah Palin, ils finissent par jeter leur dévolu sur Neil Clarke, un enseignant fadasse pas près de remporter le Nobel.
Et quand ce dernier se rend compte qu’il peut absolument tout faire, vous croyez qu’il va régler la paix dans le monde ?
Nan : il va faire parler son chien et augmenter la taille de sa b…
Dire que l’humanité est mal barrée est désormais un euphémisme.
Terry Jones au scénario et à la réalisation, Terry Gilliam, John Cleese, Michael Palin et Eric Idle, ses quatre complices des Monty Pythons, en extraterrestres revanchards.
Môôssieur Simon Pegg (Shaun of the Dead, Mission Impossible : Rogue Nation) et la délicieuse Kate Beckinsale (Underworld, Total Recall) en plein univers « montypythonesque » et le regretté Robin Williams en chien.
Un tel menu ne se discute pas : il se déguste avec les yeux, alors hop !
Tout le monde en salle, et que ça saute !

Mon Humble Avis :

Terry Jones explique qu'il s'est inspiré de l'œuvre de d'H.G. Wells : « L’homme qui pouvait accomplir des miracles », une courte nouvelle résolument humoristique dans laquelle on suit l'histoire d'un homme ordinaire qui reçoit subitement un pouvoir absolu et qui, après l'avoir expérimenté, ne souhaitera que s'en défaire.
Cette nouvelle est parue pour la première fois dans le London Illustrated News en juillet 1898 et fut ensuite reprise dans le recueil Tales of Space and Time.
A noter également qu'elle a déjà fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 1936 par Lothar Mendes !
Le triomphe des films de la Universal incite le célèbre Alexander Korda à se lancer lui aussi dans l’aventure du cinéma fantastique.
L’homme fait une première collaboration avec le non moins célèbre écrivain H.G.Wells qui scénarise lui-même une de ses nouvelles pour ce qui deviendra au cinéma « La Vie Future », réalisé par William Cameron Menzies en 1936.
Les deux hommes décident de collaborer à nouveau la même année et adaptent un autre récit de Wells, qui le scénarise à nouveau.
Mais des tensions apparaissent entre les deux hommes et Korda fait remanier le scénario par Lajos Biró.
Sous la direction de Lothar Mendes, mais aussi avec des prises de vues exécutées par Korda lui-même, « L’Homme qui pouvait faire des Miracles » sort également en 1936 et se révèle être une petite comédie fantastique sans prétention autre que de divertir, tout en ayant néanmoins un discours un tantinet philosophique et moral derrière son propos, à même de faire réfléchir les spectateurs.

Avec cette critique du pouvoir, « L’Homme qui pouvait accomplir des miracles » se montre donc plus intelligent qu’il ne veut le faire paraître.
Ce qui ne l’empêche pas de remplir sa fonction primaire, à savoir celle de nous faire rire et de nous faire passer un bon moment devant notre écran.
Les miracles qu’accomplit ce brave monsieur jouent admirablement bien sur le comique de situation et si on ne rit pas à gorge déployée, on sourit souvent devant ces facéties fantastiques, qui bénéficient en outre d’effets spéciaux de bonne facture.
« Absolutely anything » est donc bien un remake, pourtant il n’est pas vraiment annoncé clairement comme tel…

De plus notons que l'idée de ce scénario est aussi la même que dans un épisode de la quatrième dimension ( Saison deux Épisode 19 "M.Dingle"), ou celui de la plus récente comédie "Bruce tout puissant"...

Terry Jones confie également que l’immense Douglas Adams (l'auteur du cultissime « Le guide du routard galactique ») aurait lu le scénario, et fournit quelques idées, car le film est en développement depuis les années 90 (et Douglas Adams est décédé en 2001).

Le message est le même qu’en 1936, le pouvoir absolu corrompt-il absolument ?
Que ferait-on nous-même avec ce pouvoir ?
Hésitant à détruire la Terre et l’humanité entière, les extra-terrestres reconnaissent que néanmoins les chiens semblent bien !

La réalisation est académique, elle fait un peu rétro (en clair on sent bien que c’est réalisé par un vieux).

Les cadrages sont variés, mais plutôt larges, avec des champs/contrechamps en plan américains assez télévisuels.

La photographie est pro mais quelconque.
Elle est bien colorée, mais n’a rien d’original, encore une fois ça fait télévisuel.

Le montage est plutôt endiablé, les gags savoureux s’enchaînent sans temps morts.

Les décors se résument à un lycée anglais, un appartement d’écrivain bordélique, un plateau télé, et Londres en général…
Le plus intéressant reste l’intérieur du vaisseau spatial, même si c’est du numérique.

Les costumes sont contemporains et plutôt élégants, mais ils jouent trop sur les stéréotypes pour caractériser les personnages.
Heureusement qu’avec ses pouvoirs, le héros amène quelques fantaisies, travestissements, grandes oreilles, pieds de canards, ou uniformes de flics roses !

Les effets spéciaux sont très propres, on a droit à un vaisseau spatial au look de méduse géante, les extra-terrestres tous différents ont des super looks originaux, on voit une merde de chien qui marche, des OVNI, des explosions, une bouteille qui sautille, des morts vivants, des changements de corps, un squelette d’anatomie qui se défenestre, des fleurs poussant sur les murs, des vêtements qui s’habillent tout seul, et un gus collé au plafond !

Le casting de folie permet au moins d’entendre les Monthy Python, à défaut de les voir.
Simon Pegg tient le film tout seul sur ses épaules, pratiquement constamment à l’écran.
Kate apporte l’indispensable touche de charme.
Ce film marque aussi la toute dernière prestation de Robin Williams, qui prête sa voix au chien Dennis.
L'acteur apparaît même au générique de fin, lors des séances d'enregistrement.

La musique est assez ringarde, elle fait dans le comique ce qui est redondant avec les images, plutôt que de souligner les émotions sous-jacentes au scènes…
Seuls les moments de suspens ont la gravité nécessaire.

En conclusion, on rigole bien, l’humour non-sens plein de philosophie des Monthy Python fonctionne toujours, c’est l’essentiel.

 

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