COURTS METRAGES MADE IN FRANCE

 

L’accouchement de Wendy

de Eizykman Lewis


Comédie horrifique d'un format très court, ce film est très efficace : il atteint son but, nous faire marrer avec son contexte décalé (le premier enfant de Peter Pan !) et sa chute ridicule. Les acteurs sont à fond, les costumes sont un peu kitsch mais on s'en fout, ça fonctionne. Des cadrages serrés et une photo travaillée démontrent que même une bonne grosse blague doit être réalisée sérieusement.

Bloody Current Exchange
de Romain Basset


Casting de luxe (Phillipe Nahon), pour ce court un peu trop "art et essai" à mon goût. La photo est belle (et l'étalonnage lui donne une atmosphère onirique et sensuelle idéale pour le récit), mais le rythme est trop contemplatif (comprenez lent) pour une chute finalement assez attendue. Le montage (de mon pote Matthieu Berthon) est propre mais pas assez dynamique pour me plaire totalement. Reste un soupçon d'érotisme qui peut valoir le détour, puisque cela raconte une passe entre une call-girl et un client un peu étrange... les sfx de maquillage du passionné David Scherer sont juste ce qu'il faut de sanglant, mais n'apporte rien de neuf au genre.


Survivor 

de David Luchini


Ce film est une sorte de best of de tous ce que les auteurs ont aimé dans les survivals qu'ils ont vus. Rien de neuf donc, mais des tas de références plus ou moins digérées, unifiées par un style visuel très appuyé : très gros plans, cadrages sans cesse en mouvement, clair-obscur très contrasté, beaucoup de zones d'ombres... en gros ça bouge dans tous les sens et ça perd beaucoup en lisibilité. Certes il y a de l'énergie à revendre dans ce montage épileptique, mais on a du mal à rentrer dans l'histoire, et donc à s'intéresser à ce qui arrive aux personnages. de plus, ce n'est finalement pas très gore (une fois de plus, les sfx de David Scherer, encore lui, ne sont pas vraiment mis en valeur) ! Il y a de très bons moments, comme le générique de début qui fait très hollywoodien (au bon sens du terme), ou les scènes érotiques jouissives de gratuité, mais c'est plus un très long clip qu'un bon film.

Fusible
de Pierre Guillaume


Une autre comédie horrifique, un peu trop longue (elle perd en intensité au fur et à mesure au lieu de gagner en férocité comme le voudrait le script), où les dialogues sont parvenus à me faire rigoler, même dans les scènes de torture ! :) Un sale beauf se tape l'incruste à dîner chez un type qui n'est pas à prendre avec des pincettes, il devient de plus en plus lourd et on sent vite que ça va mal finir... une idée toute simple pour faire du "torture porn" à la maison, malheureusement gâchée par un twist final totalement inutile. C'est dans le film qui cherche le moins à faire peur que j'ai trouvé les sfx (de... devinez qui ? et oui encore lui) les mieux utilisés. Encore bravo à l'acteur qui s'en donne à cœur joie en interprétant ce gros connard qui cherche les ennuis, il m'a offert les meilleurs moments de cette soirée de projection.

Roches Rouges
de Rodolphe Bonnet


C'est le film d'un bon ami, donc je peux plus difficilement être objectif pour en parler. Je vais essayer malgré tout (Rod, si tu veux me "taper avec un nain de jardin" après cette critique, je comprendrais :) )... Il s'agit encore d'une "ode au survival", genre décidément apprécié des apprentis réals en mal de financement, mais plutôt que de décalquer ces modèles, le film s'invente de vrais personnages (avec un background en quelques répliques pour leur conférer de l'épaisseur psychologique) et des vilains au look stylisés : "Papa" et "Maman" sont 2 cinglés psychopathes qui cherchent juste à se reproduire ! Seulement pour pallier aux "problèmes de santé" de Maman, Papa doit trouver des mères porteuses parmi les djeuns qui ont la mauvaise idée de tomber en panne d'essence près de leur repaire !... Tortures, mais aussi véritables affrontements (c'est tellement rares de voir les victimes essayer réellement de s'en sortir), le film est violent, mais les sfx gore (de... vous savez déjà, il est partout celui-là) sont plus suggérés que montrés plein cadre. La caméra mobile (décidément à la mode) reste lisible, car il s'agit de valeur de plans assez larges, la photo est bien foutue (elle sera encore améliorée par un étalonnage), et la musique fout bien une ambiance des plus glauques. Les amateurs apprécieront je pense, mais personnellement, moi ça me gave un peu tous ces films de massacre... Vite une idée de scénario !