THE SUBSTITUTE

Vikaren de Ole Bornedal

 

Denmark, 2007, Science Fiction / Comedy
93’, Couleur, 35mm
Director : OLE BORNEDAL
Producer : MICHAEL OBEL
Screenplay : OLE BORNEDAL / HENRIK PRIP
Photography : DAN LAUSTSEN
Music : MARCO BELTRAMI
Editing : THOMAS KRAG
Special Effects : DANIEL SILWERFELDT
Cast : PAPRIKA STEEN, ULRICH THOMSEN, JONAS WANDESCHNEIDER

SYNOPSIS :

Dans l’école d’une petite ville danoise, la nouvelle institutrice sort quelque peu de l’ordinaire… D’apparence charmante, elle ne ménage pas les élèves qui finissent par découvrir la vérité : c’est une extra-terrestre ! Seulement, reste à convaincre les parents qui sont sous le charme de la belle blonde au sourire rassurant et même ravageur pour Jesper, le papa de Carl.

OLE BORNEDAL :

Né en 1959 au Danemark, il commence sa carrière à la radio et à la télé et joue un rôle clé dans le renouveau d’émissions satiriques à la télé danoise. Il écrit et met en scène des pièces de théâtre et connaît du succès avec ses séries télé. Son premier long métrage, Le veilleur de nuit lui confère une place importante dans la nouvelle vague danoise des années 90. Son troisième film Dina, connaît un grand succès en Europe. En 2007, il réalise aussi Just another love story, sélectionné au Festival de Sundance. Il travaille actuellement sur un thriller.

MON HUMBLE AVIS :

Dans un registre complètement différent de son premier long, Bornedal parvient une fois encore à nous surprendre agréablement.
Cette comédie avec teenagers en conflit de génération avec leurs vieux est un délice d'humour, de rebondissements, de science fiction, et d'effets spéciaux, plutôt un bon cocktail, non ?

L'histoire est géniale, on est à fond pour ces ados que personne ne croient, et la vilaine de service est un vrai régal, PAPRIKA STEEN (vue auparavant dans "Festen" le premier film du dogme) s'en donne à cœur joie dans le registre de la salope hypocrite humiliant les gosses, avec des dialogues savoureux à l'appui.
ULRICH THOMSEN, vu auparavant dans "Adam's apple", joue le papa du héros avec beaucoup de réalisme, comme de nombreux autres acteurs secondaires, ce qui donne un contexte très crédible à cette aventure invraisemblable.
La réalisation est dynamique à souhait, même si le scénario donne plus de consistance à ses personnages que dans un blockbuster américain, le montage est nerveux, et même si ça ne fera pas vraiment peur à des spécialistes du genre, on s'amuse beaucoup à voir ce film.
Belle photo efficace, mais avec encore une dé-saturation des couleurs qui s'apparente plus à un effet de mode qu'à une vraie justification émotionnelle de mise en scène.
La musique de Beltrami ("Scream") est étonnamment agréable, le sujet à semble-t-il donné des ailes à ce compositeur que je trouve d'habitude peu inspiré, il y a vraiment de belles mélodies, quand par exemple le groupe d'ados décide de se souder contre l'adversité.

Dommage que dans sa toute dernière partie le récit semble s'embrouiller un peu dans les paradoxes temporels et autres re-montages dus surement à des projections tests : on assiste en effet à un final un peu dé-structuré, contenant beaucoup de faux raccords, mais ça ne gâche pas totalement le plaisir pris à suivre le film jusque là.
Les sfx numériques sont impressionnants (trou dans le ciel, planète inconnue, bulle de métal vivant protéiforme, tentacules sortant de tous les orifices du visage, humain rapetissés, etc...), mais la meilleure scène est l'effet le plus simple, lorsque la prof se retourne le visage maculé de sang et de plumes après avoir dévoré une poule vivante ! :)
Je conseille donc vivement ce film que j'aurais personnellement fait gagner (même si c'est un moins bon film que "Shiver"), rien que pour le plaisir procuré par cet esprit fun de série B assumée, qui ne renie pas pour autant un discours sous jacent sur l'éducation et la communication entre générations.