COMPETITION EUROPEENNE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE FANTASTIQUE



- Achéléide de Nicola Baldini (Italie)

Réinvention du trio de théâtre de boulevard (le mari, la femme, la maitresse) dans une version fantastique, ce film souffre d'une réalisation banale, et d'une qualité d'image qui fait trop vidéo. Les acteurs ne m'ont pas paru très investis dans leurs rôles, et la chute attendue n'est pas à la hauteur.

- Ashes to ashes : Batman fan film de Julien Mokrani et Samuel Bodin (France)

Très graphique, cette vision destroy de Batman est encore plus noire que celle de Nolan ou de Miller (ça va d'ailleurs trop loin à mon gout), les sfx et le travail de ré-étalonnage à la "Sin city" sont très impressionnants, malheureusement c'est plus un excellent trailer qu'un vrai film qui raconterait une bonne histoire.

- Cold and dry de Kristoffer Joner (Norvège)

Original, très drôle, truculent à souhait, satirique et tragique à la fois, cette histoire de médecin ayant trouvé un procédé révolutionnaire de cryogénisation fut mon court préféré. Récit d'anticipation à échelle humaine, son message universel parvient à nous toucher en nous amusant, ça c'est du cinéma !

- Dead bones de Olivier Beguin (Suisse)

J'ai déjà dit beaucoup (de mal) sur ce film lors du NIFFF, mais le festival m'a donné une bonne occasion de dire tout ça de vive voix à Olivier Béguin, présent pour défendre son œuvre, et croisé dans un bar. Je me suis senti moins salop qu'en écrivant ici mon avis "par derrière", de pouvoir lui dire tout ça en face. j'ai essayé de me montrer diplomate, en cherchant à ce qu'il m'explique ses choix de mise en scène qui m'aurait échappé, mais il n'a pas su le faire, prétextant qu'il a agi par instinct, incapable de mettre des mots sur ces intentions. A la deuxième vision, il faut avouer que le film mieux terminé passe mieux (étalonnage réussi, mixage amélioré), par exemple la longue fusillade est plus regardable avec de vrais bruitages. Peut être qu'il y aurait de l'espoir, avec le scénario d'un autre, qui sait ?

- The Girls de Sebastian Godwin (Angleterre)

Très malsain, c'est l'histoire dérangeante de 2 gamines qui s'en prennent tout à coup violemment à leur père, pour jouer ! Proche encore de "Funny Games", ce court a le mérite d'avoir la photo la plus pro de toute la compétition (du genre, toutes proportions gardées, des films de Peter Greenaway) mais je n'ai pas apprécié sa provoc' gratuite (qui en plus ne débouche que sur une fin ouverte)...

- L’insomniaque de Mathieu Mazzoni (France)

Pas mal du tout, cette comédie plus onirique que fantastique (avec une hommage à la "Mouche noire"), filmée tout en noir et blanc et en muet, nous raconte le périple douloureux d'un insomniaque qui finit par ne plus distinguer le rêve de la réalité. La fi satirique achève nos zygomatiques, il y a de l'avenir pour ce réal s'il continue avec des films aussi énergique et inventif que celui-ci.

- Monsieur Méchant de Fabrice Blin (France)

Bof, beaucoup de bonnes intentions, au final pas assez approfondies, le fameux monstre qui mange les enfants pas sages, sort réellement de sous le lit mais pour manger le père adultère et... c'est tout. On reste sur sa fin (faim ?), malgré un maquillage d'ogre gothique des plus réussis du talentueux David Scherer.

- Scary de Martijn Hullegie (Pays Bas)

Encore une bonne comédie avec des effets gores, on suit les mésaventures d'un couple jouant à se faire peur (pour s'exciter sexuellement), qui vont être pris dans une surenchère de farces qui vont évidemment finir par mal tourner ! Ils jouent tous bien, on ne sait jamais si les personnages jouent la comédie entre eux ou sont sérieux, et cette mise en abîme du jeu de comédien est un défi brillamment relevé, grâce à une habile réalisation sans effets inutiles.

- Vincent le magnifique de Pascal Forney (Suisse)

Vincent le magicien tente inlassablement de réussir le numéro de la femme coupée en deux. Une apparition onirique lui révèlera les astuces du tour. Ca c'est du cinoche, tout de suite une belle photo gothique (entre la Hammer et Tim Burton), de bons acteurs (Dreyffus), et surtout une vraie histoire (çà change du surréalisme artistico jmlapéte)...
C'est drole, gore, absurde, et super beau, donc j'ai adoré, c'est le meilleur court de cette sélection selon moi . A ne pas rater si vous en avez l'occasion...


Je sais que faire des films c'est très très dur, je sais bien qu'un apprenti réal tient beaucoup à son projet, et j'espère ne blesser personne en écrivant ce qui n'est que mon humble avis. je fais moi même des films bien plus pourris que le pire de ceux là, aussi j'espère que les éventuels réals qui viendraient me lire ici ne me tiendront pas rigueur de ces textes qui leur font malgré tout une bonne publicité gratuite !