TURBO KID


catégorie : Compétition internationale
pays de production : Canada
année de production : 2015
durée : 95’
genre : horror,science-fiction
réalisateur : François Simard / Anouk Whissell / Yohann-Karl Whissell
scénario : François Simard / Anouk Whissell / Yohann-Karl Whissell
cast : Munro Chambers / Laurence Leboeuf / Michael Ironside

Synopsis :

Équipé d'un BMX et de gadgets bricolés, The Kid affronte le tyran local pour sauver Apple. Rythmé au son des synthés, ce film post-apo déborde d'idées et sent bon les 80s. Cultissime!

L'avis du FEFFS :


Turbo Kid est un film d’action futuriste doublé d’une histoire d’amour. Avec son esthétique rétro, c’est une ode aux séries B et Z du passé telles que Mad Max et Le Gang des BMX, une oeuvre gore à outrance et truffée d’humour noir.

Mon humble avis :

Développement d’un court métrage à succès en long métrage, ce film a pu voir le jour grâce à une production « Frontières » du festival canadien Fantasia, et il fait le buzz de festoche en festoche, partout où il est projeté.
Le message du film se résume à cette réplique du héros :
« Prépares-toi à prendre une turbo-charge de justice dans la tronche ! »
On peut y rajouter (pour plus de subtilité ?) la leçon de self defense de l’héroïne :
« _ Frappes toujours le premier par surprise.
_ Frappes là où ça fait le plus mal (couilles, gorge, yeux).
_ Et sois sans pitié ! »

La réalisation de ce Mad Max acidulé mets vraiment la gomme, elle cherche à divertir avant tout, et y parvient par sa passion communicative.
Les cadrages sont pourtant assez simples, il y a une bonne variation de valeurs de plans, mais sans grande originalité dans le choix des axes.
Il y a parfois des recadrages dans les poursuites, pour booster le rythme des images.
La photographie est colorée au possible, avec une lumière douce (naturelle en extérieur).
Le montage est vraiment bien dosé, entre adrénaline à fond pour les bastons, et scènes rigolotes, voire poétiques.

Les décors sont bricolés dans des ruines industrielles et des carrières enneigées.
On voit la ville des survivants, le QG des vilains avec son arène couverte de sang, un vaisseau high-tech, et les poursuites à vélos ont lieu sur des routes à l’abandon.
Les costumes font dans la caricature post-apocalyptique, avec beaucoup d’emphase (on dirait des cosplay nippons).
La copine du héros a des lentilles oculaires bleues pâles du meilleur effet.

Un bad guy porte un bras cybernétique se terminant par une scie circulaire (qu’il peut en plus projeter).
La tenue rouge du Turbo Rider est très réussie, elle fait vraiment super-héros sans trop jurer dans cet ensemble de tenues fourre-tout à la steampunk.
La plupart des vilains portent des masques à gaz customisés, et l’un d’entre eux se sert d’un nunchaku à marteaux assez amusant.
Les effets spéciaux versent dans le gore grand guignol à grand renfort d’hectolitres sanguinolents.

Ça va de la simple main coupée à l’énucléation, en passant par la tête coupée en deux, la mâchoire arrachée puis plantée dans les yeux, ou bien divers empalements, à la licorne ou au parasol !
Une belle scène de torture déroule les boyaux d’un type avec le pédalier d’un vélo.
On trouve aussi quelques SFX numériques, comme le ciel aux nuages radioactifs, ou les super pouvoirs de Turbo Kid.

Le casting est vraiment bon, Munro Chambers fait un héros fragile mais courageux, Aaron Jeffery un Indiana Jones post-atomique très viril, et Michæl Ironside un méchant borgne sadique à souhait.
L’actrice Laurence Leboeuf joue une ado robot candide avec délice, elle est vraiment très marrante, et se met rapidement le public dans la poche.
Notons qu’il y a de vrais méchants qui font peur, malgré l’humour du film.

La musique est le gros point fort du film.
C’est de la pop datée 80’s et de la techno house, qui évoque Daft Punk à ses débuts.
Il y a aussi des effets de suspens proche des bandes originales de John Carpenter.

Le groupe Le Matos a fait ici du très bon boulot, ça donne envie immédiatement de se procurer le soundtrack.
En conclusion, Turbo Kid reste une aimable parodie du genre post-nuke, qui place la barre du divertissement très haut en donnant vraiment à son public ce qu’il est venu voir, du cinoche référentiel pour les geeks, mais avec de beaux personnages, et de l’émotion, tout en s’amusant.
Je terminerai en précisant que j’ai moi-même réalisé un film en 2007 intitulé « Le Lendemain du jour d’après », avec des idées assez proches (parodie de Mad Max avec des punks qui roulent en trottinettes), bien sûr avec mes humbles moyens amateurs.