NIGHT ON THE GALACTIC RAILROAD


Pays de production : Japan


Année de production : 1985


Durée : 113


Genre : animation


Réalisateur : Gisaburo Sugii


Scénario : Minoru Betsuyaku


Cast : Junko Hori, Chika Sakamoto, Mayumi Tanaka

Mon humble avis

Vous avez des problèmes d’insomnies ?
J’ai trouvé le film pour vous !
Le message de « Night on the Galactic Railroad » est onirique et surréaliste, ce train des rêves qui voyage à travers la galaxie, dans l’espace et les dimensions, fait penser fortement au Galaxy Express 999 de Leiji Matsumoto…
En effet, l’idée du train à vapeur voyageant dans les étoiles a inspiré Leiji Matsumoto et son fameux manga Galaxy Express 999, dont le titre japonais (Ginga Tetsudō 999) fait référence à celui de la nouvelle originale dont est tiré cet animé (Ginga Tetsudō no Yoru).
Train de nuit dans la Voie lactée (traduction de « Ginga Tetsudō no Yoru » donc) est une célèbre nouvelle japonaise écrite par Kenji Miyazawa en 1927, elle a été plusieurs fois adaptée : en film d’animation en 1985, en comédie musicale et en pièce de théâtre.
Kenji Miyazawa a été très affecté par la mort de sa sœur en 1922 et, l’âme en peine, il fit peu de temps après un voyage en train jusqu’à Sakhaline.
Cet épisode serait le point de départ de sa nouvelle, qu’il commencera réellement à écrire en 1924.

Il y travaillera régulièrement jusqu’à sa mort, en 1933, ce qui fait qu’une partie de l’histoire n’a jamais été complétée au milieu – n’empêchant cependant pas la publication.
On trouve plusieurs références religieuses dans la nouvelle, mais la principale question que se pose l’auteur est : « Qu’est-ce que le vrai bonheur ? »…
Honorer ceux qui se sacrifient pour les autres est aussi un thème récurrent dans cette nouvelle, et selon Hasebe (en 2000), cette dernière illustre les propres réflexions et préoccupations philosophiques de Kenji Miyazawa sur les notions de sacrifice et de don de soi – sujet qui apparaît déjà dans ses œuvres de jeunesses comme Yodaka no Hoshi et Gusukōbudori no Denki.
Par contre, Suzuki (en 2004) interprète quant à lui la nouvelle comme une vision « holistique » de la nature.
Le holisme est la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l'évolution créatrice.
Le holisme se définit donc globalement par la pensée qui tend à expliquer un phénomène comme étant un ensemble indivisible, la simple somme de ses parties ne suffisant pas à le définir…

La nouvelle de Kenji Miyazawa a donc été adaptée en ce film d’animation « Night on the Galactic Railroad» en 1985, réalisé par Gisaburō Sugii et scénarisé par Minoru Betsuyaku.
La plupart des membres de l’équipe de réalisation sont d’ailleurs très réputés, comme Kōichi Mashimo qui fondera plus tard le studio Bee Train.
Mayumi Tanaka et Chika Sakamoto ont respectivement doublé les personnages de Giovanni et Campanella.
Enfin, c’est Haruomi Hosono (membre de YMO) qui s’est chargé de composer la bande-son.
Les deux œuvres présentent cependant des différences, la plus importante étant que les personnages principaux sont des chats dans le film (bien que certains restent humains, comme les enfants du bateau naufragé).

On peut noter que les sous-titres ou les textes incrustés tout au long du film sont en espéranto, une langue pour laquelle Kenji Miyazawa s’est passionné.
Par exemple, on trouve dans cette langue les écritures sur le tableau de classe ou encore les paroles du choral « Plus près de toi, mon Dieu », qui figurent dans le journal évoquant le naufrage.
L’histoire du film est donc en fait tout simplement celle d’un rêve prémonitoire, précédant un drame…
La réalisation du film est très « auteurisante », c’est étonnant pour un animé, et ça a le mérite d’exister, mais n’en fait pas un spectacle divertissant pour autant.
La grammaire des cadrages est fort simple, il y a beaucoup de plans larges, avec des personnages perdus dans des décors immenses.
Les couleurs sont vives pour les héros, mais sombres pour les personnages secondaires, ce qui provoque une grande nostalgie, une tristesse ressortant de ce contraste, insistant sur leur solitude.

Le montage de l’ensemble est trop, trop, trop lent, des scènes où il ne se passe quasiment rien sont étendues jusqu’à l’infini…
Les décors ne sont pas vraiment chiadés en détails (à la Miyazaki par exemple), mais ils vont plutôt à l’essentiel, ils sont finalement très symboliques, épurés.
De même, le design des personnages est simpliste, les chats sont très stylisés, avec un trait clair (genre Hello Kitty mais en mieux quand même !).
L’animation est minimaliste, mais fluide.
Il y a tellement de plans extatiques ne nécessitant qu’un mouvement lent de caméra, sur une image fixe, qu’on ne peut pas toujours parler d’animation.
Le doublage des voix est monocorde et monotone, cette absence d’humour ou de charisme particulier ne joue pas en faveur du film : de conte, il passe à berceuse !
Le travail sur le son est malgré tout un élément majeur, qui donne à ce film une ambiance singulière et onirique.
Par exemple, les mécanismes du train qui se font entendre à un intervalle de temps régulier finissent par être assimilé par le spectateur à un morceau de trip-hop obsédant.

La musique elle-même est beaucoup moins impliquante, c’est du piano insupportable et répétitif, du mystique nippon bizarre, ou carrément des chants chrétiens et autres bondieuseries… bof !
Considéré par beaucoup de spécialistes de l’animé comme un conte spirituel et merveilleux, « Night On The Galactic Railroad » est une œuvre qui peut être envoûtante pour certains spectateurs, c’est assez subjectif en fait...
En tout cas, je n’ai jamais entendu autant de ronflements au cours d’une séance diffusée en début d’après midi, à s’en décrocher les mâchoires (d’ailleurs, certaines ont certainement dues être ramassées en fin de projection !).