BITCOIN HEIST

 

Réalisé par Hàm Trần
Viet Nam - 2016
Première suisse
avec Kate Nhung, Thành Phạm, Petey Majik Nguyễn
115’ - vietnamese st en/fr - 12 ans

L'Avis du NIFFF :

Votre mission, si vous l'acceptez : réaliser le casse ultime !
Afin de mettre la main sur « The Ghost », le hacker le plus recherché d’Interpol, un agent spécial met sur pied une équipe explosive formée des criminels les plus qualifiés : un magicien des rues, un pickpocket virtuose, un champion de League of Legends, un redoutable duo père/fille, un fan de mangas et un hacker surdoué.
Un film d’action luxuriant et survitaminé qui met la misère à Ocean's Eleven !

 

Mon Humble Avis :

L'autorisation du gouvernement communiste pour les sociétés privées d'injecter de l'argent dans le cinéma a permis à une nouvelle génération de cinéastes vietnamien de s'exprimer, comme en témoigne ce premier film vietnamien de braquage.
Le Bitcoin (de l'anglais « bit » : unité d'information binaire et « coin » : pièce de monnaie) est une monnaie cryptographique et un système de paiement peer-to-peer inventé par Satoshi Nakamoto, qui annonce l'invention en 2008 et publie le logiciel open-source en 2009.
Son unité de compte est donc le bitcoin, limitée à 21 millions d'unités et divisible jusqu'à la huitième décimale.
Toutes les transactions sont vérifiées par les nœuds du réseau et enregistrées dans un registre public et infalsifiable appelé « blockchain ».
Le système fonctionne sans autorité centrale, ni administrateur unique, mais de manière décentralisé grâce au consensus de l'ensemble des nœuds du réseau.
Bitcoin est la plus importante monnaie électronique décentralisée avec une capitalisation supérieure à 8 milliards d'euros.
Les bitcoins sont créés conformément au code source du logiciel, en rétribution du traitement des transactions.
Certains utilisateurs mettent à contribution leur puissance de calcul informatique afin de vérifier, d'enregistrer et de sécuriser les transactions dans la « blockchain ».
Cette activité, appelée minage, permet aux mineurs d'être rémunérés par des bitcoins nouvellement créés et par les frais des transactions traitées.
Les bitcoins peuvent ensuite être échangés contre d'autres monnaies, biens ou services.
Leur prix est fixé principalement sur des places de marché spécialisées, selon la loi de l'offre et de la demande...

 

Le message du film est évidemment que le crime ne paye pas.

La réalisation se veut moderne et stylée, usant de beaucoup d'effets pour l'esbroufe.

Les cadrages sont en mouvements, parfois en shakycam.
C'est de la caméra embarquée proche des corps, avec des recentrages violents au zoom, un peu fatiguant à la longue.
Globalement, c'est toujours cadré de trop près, les gros plans coupent le haut des visages.

La photographie fait ressortir les verts et les oranges, avec de forts contrastes et des ombres bien marquées.

 

Le montage est frénétique, il y a peu de temps morts.
Il y a pas mal d'action.
Lorsque les protagonistes font un plan, on trouve alors pour l'illustrer un clip en fondus enchaînés avec leurs voix par dessus.
Plusieurs romances compliquent l'intrigue, elles sont traitées avec un rythme plus calme, permettant au film de respirer.
Sur la fin, le rythme faiblit, et l'intrigue peine à se conclure...

Les décors urbains donnent à voir une prison, des buildings de haut standing, un magasin de technologie numérique dans un quartier populaire, un commissariat, des scènes de conventions pour gamers, un hôpital, une réception mondaine, etc...
C'est assez varié.

 

Les costumes contemporains ont un petit côté too much amusant.
La cambrioleuse est tout de cuir vêtue, la geekette (Suboi) a les cheveux bleu vert, les flics des uniformes bien stricts, l'assistante du magicien est en porte jarretelles...
On voit aussi des costumes d'opéra folklorique au début du métrage.

Les sfx numériques consistent surtout aux flammes des flingues et aux impacts des balles sur les murs, et bien sûr aussi à l'amélioration de quelques tours de magie (lévitation de cartes, combustion spontanée).

 

Le casting aligne quelques belles filles.
Contrairement aux films de braquages occidentaux, ici l'héroïne est bien la fliquette (Kate Nhung), et non les malfaiteurs, car elle organise le casse pour arrêter un vrai méchant, dont la morale est sauve.
Par contre mêler une enfant (Lam Thanh My) à tous ces crimes ne semble pas les gêner !
Certains personnages sont très attachants, comme le magicien prononçant son nom à la française (Petey Majik Nguyen).

La musique mélange instruments traditionnels et atmosphérique de polar moderne.

En conclusion, c'est un film sympathique, mais bien moins amusant que ce que sa bande annonce annonçait.