KILL LIST

 

UK • 2011 • horrific thriller • 1h35 • colour • 35mm • VO Eng/ST Fr
Director: Ben Wheatley • Cast: Neil Maskell, MyAnna Buring, Harry Simpson

AVIS DU FEFFS

Huit mois après une mission désastreuse à Kiev l’ayant laissé physiquement et mentalement marqué, Jay, ex-soldat devenu tueur à gages, est poussé par son co-équipier, Gal, qui l’embarque dans une nouvelle tâche. Alors qu’ils plongent dans le sombre et perturbant monde des contrats, Jay craque à nouveau : il est frappé par une peur et une paranoïa qui l’enfoncent au cœur des ténèbres.

Kill List est une histoire complexe qui met en évidence, autant les nuances des comportements humains et la vie quotidienne de ses personnages, que le monde obscur des contrats de mise à mort. Avec une attention minutieuse aux détails, nous faisons un plongeon « réaliste » dans le monde des tensions matrimoniales, du doute de soi et des relations humaines troublées. Le film met du temps à révéler sa vraie nature: il navigue entre ces deux pôles, divulguant des indices permettant d’entrevoir que quelque chose d’autre se prépare. Mais quand tout cela se matérialise à la fin, Kill List se déploie en un véritable film d’horreur, comme un coup de massue sur la tête venu de nulle part.

Ben Wheatley a réalisé un premier long métrage intitulé Dawn Terrace. Il a réalisé précédemment des émissions TV telles qu’Ideal pour BBC3 ou Modern Toss et Wrong Door pour Channel 4. Kill List est son deuxième long métrage.

MON HUMBLE AVIS

Après une engueulade avec sa femme sur la liste des courses ( ! ), le héros reçoit sa « liste à tuer », contenant 3 cibles, pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille après 8 mois de chômage (et surtout 8 mois à se farcir les remontrances de son acariâtre bonne femme donc).

Il y a-t-il un quelconque message dans ce film ?... je l’ignore, car franchement je n’ai pas tout compris !

La réalisation mélange dogme à la Lars Von Trier et ambiance gothique à la Hammer, mais nous saoule surtout en secouant la caméra en permanence.

Les cadres suivent l’évolution psychologiques des personnages au plus près possible (en abusant des gros plans), tandis que la photo fait dans le naturalisme absolu (ce qui est parfois illisible la nuit, et souvent moche de jour).

Le montage est bien speed, coupant des plans séquences (improvisés ?) au beau milieu, pour les raccourcir, mais tous ces jump-cuts finissent par faire l’effet de faux-raccords.

Les décors sont variés : la maison de banlieue du héros, les hôtels de son périple d’assassin, une église, les bouges infâmes des réalisateurs de snuff movie, une forêt ténébreuse, un château gothique, et même un souterrain médiéval, on suit une lente descente en enfer…

Rien de particulier pour les costumes, si ce n’est les masques en paille de la secte satanique, qui rappelle les rites païens de « The wicker man », de la Hammer justement.

On trouve quelques effets spéciaux de maquillages traditionnels, assez gore, blessure à la main, infection se propageant sur tout le corps, mutilations de torture, tête fracassée au marteau (en plan frontal bien dégueu), visage écrasé contre un mur, impacts de balles sanglants, et autres coups de couteau dévastateur… que du bon pour les amateurs d’hémoglobine.

Les acteurs livrent une performance habitée et crédible, ils sont tous très bons, et impliquent le spectateur dans leurs errances psychologiques et leurs traumatismes.
Le second rôle masculin est assez savoureux, il a quelques répliques bien fendard dont on se souviendra, sans pour autant faire basculer le ton très sinistre du métrage.

La musique électronique de Jim Williams distille une atmosphère étouffante et mystérieuse, mais avec discrétion.

Pour conclure, je ne conseille pas du tout ce film, car son scénario est tout simplement incohérent, ou alors c’est moi qui suit bête :
Pourquoi des satanistes enverraient-ils un tueur abattre des personnes ne faisant que le mal ?
Pourquoi les victimes sont-elles honorées de se faire tuer par le héros ?
Pourquoi cet acharnement sur lui, pour le recruter ?
Juste pour le faire souffrir, par sadisme ?
Est-il simplement fou depuis la guerre en Iraq et tout ceci le produit de son imagination (comme dans « L'échelle de Jacobs » avec Tim Robbins) ???
Malheureusement le film ne répond à aucune de ses questions, et s’arrête brusquement lorsque l’intrigue touffue à tissé autant de pistes que possible…
…un peu facile…
…et surtout très vain !


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