Huruko Waïsoka :

 

Tandis que Gmurk rejoint Corina, se glissant de nouveau entre les piliers, il se fait malencontreusement repéré par le sportif.

Le silence tombe dans la pièce. Le type s’arrête net et s’adresse à Gmurk dans une langue inconnue. Corina, qu’il n’a pas remarqué, parle la langue des terriens de la Compagnie des Glace et comprend grosso-modo ce qu’il dit :

« Qui va là ? Halte ! Que vous faire dans demeure ? »

 

Gmurk, tout penaud de s’être fait remarqué stupidement en train de ramper comme un voleur, continue comme si de rien n’était et qu’il était normal qu’il se déplace ainsi !

Alors que l’homme s’approche de lui, Corina surgit de derrière un pilier et se dévoile soudain, en lançant : « Nous sommes venus en amis ! »

Le type se tourne un peu surpris et s’adresse alors à elle, mais elle ne capte rien à ses paroles.

Sans qu’il fasse preuve de la moindre agressivité ni colère, il ramasse une serviette et s’éponge la nuque, l’air sûr de lui. Puis il se dirige vers Corina et, après un léger sursaut en voyant de plus près son étrange apparence de femme amphibienne, il lui tend la main tout en continuant de parler dans sa langue. Corina ne comprend presque rien, mais parvient à comprendre le mot « hospitalité ».

Gmurk les rejoint, continuant de bondir de pilier en pilier d’un air con.

Huruko Waïsoka, car tel est son nom, toise Gmurk des pieds à la tête et lui tend la main à son tour. Gmurk la lui serre et tente un salut juggeur. Immédiatement, Huruko l’imite et effectue les mêmes mouvements à toute vitesse. Il retient sa force et heureusement.

Car Gmurk ressent une force surpuissante dans ces simples coups de salut, qui auraient envoyé valdinguer à plusieurs mètres presque n’importe qui !

 

Huruko les entraîne ensuite vers un coin de la pièce, vers le coffre, tout en les pointant à tour de rôle d’un air interrogatif : « Poséidon » dit-il en désignant Corina, « Asgard » en montrant Gmurk …

N’obtenant aucune réponse de ses hôtes, il s’agenouille et se saisit d’une amphore pour leur offrir deux bols d’eau pure qui, dit-il, s’écoule du Mont Olympe. Tout en leur expliquant qu’il n’a guère autre chose à leur offrir, car il jeûne depuis plusieurs jours pour s’entraîner.

Difficilement, Corina et lui arrivent à se comprendre ... en anglais !

Huruko semble les prendre visiblement pour d’anciens ennemis vaincus, des apprentis, venus ici pour les aider.

 

Huruko semble heureux qu’ils soient « venus renforcer les forces du Sanctuaire, car les récentes guerres divines l’ont affaibli et de nombreux chevaliers ont péri lors des dernières guerres. »

Il leur demande s’ils sont là eux aussi pour le Tournoi de Bronze, à l’issue duquel Athéna, la grande déesse, redistribuera quelques armures saintes de bronze pour les guerriers dignes de les revêtir. Tout content qu’il leur ait donné une excellente raison de se trouver là, nos compagnons acquiescent sans trop savoir de quoi il peut donc parler.

Huruko leur raconte que « leur Grand-Pope était un traître et qu’il avait fallu purifier le Sanctuaire. Seuls quelques Chevaliers du Zodiaque avaient résisté et, après maints combats et sacrifices, la lumière de la justice avait de nouveau brillé sur le Sanctuaire. Le Grand-Pope s’était suicidé quand sa duplicité avait été révélée au grand jour. La vérité avait éclaté, et tous les Chevaliers survivants avaient prêté serment à la nouvelle incarnation d’Athéna, une jeune fille nommée Saori. Après la Bataille des 12 Maisons, il y avait eu une autre guerre, contre le Dieu de la Mer Poséidon, puis une nouvelle plus meurtrière contre Hadès, le Dieu de la Mort. Tous les Chevaliers d’Or étaient morts dans le conflit, et le plus fervent défenseur d’Athéna lui-même avait été mortellement blessé lors de son combat final contre Hadès. Les autres Chevaliers de Bronze partis au Royaume des Morts combattre ce Dieu et ses sbires n’étaient jamais revenus. Mais … », rajoute-t-il, « … le Sanctuaire est le fer de lance de la protection de la Terre contre l’ennemi. Il n’a malheureusement jamais été autant affaibli et il a grand besoin de nouveaux Chevaliers protecteurs. Le Tournoi de Bronze donnera sa chance à tous les apprentis comme nous. »

 

Corina est perplexe, d’autant plus en entendant parler de ces chevaliers tout d’or vêtus. Mais, enthousiaste et exaltée par ce récit, elle traduit à Gmurk ce qu’Huruko vient de lui raconter en anglais.

 

Des chevaliers aux armures d’or, voilà bien la description d’ultimes défenseurs face aux Tyggs, pense Gmurk. Et quelle coïncidence que ce soit justement après la disparition de ces chevaliers, en combattant Hadès -le Dieu de la Mort-, que certains habitants de cet univers clos parviennent désormais à rejoindre la réalité de l’univers physique !

Gmurk est convaincu : il leur faut rétablir la dernière ligne de défense et aider ce Sanctuaire !

Des guerriers humains en symbiose avec des armures de métal, un peuple de super-guerriers combattants, la présence de mythologies et de langues terrestres du passé, tout cela parlait un peu trop à nos deux amis

Et pour intervenir, il était évident qu’ils devaient pouvoir communiquer facilement avec les habitants de ce monde.

 

Après avoir fini de traduire brièvement à son compagnon l’histoire du Sanctuaire, Corina demande donc à leur hôte de répéter une nouvelle fois son histoire à Gmurk, qui a la comprenette un peu difficile, mais dans la langue qu’il employait à leur arrivée et qui semble être la plus courante ici (du grec ancien) !