La dimension parallèle d’Olympia :

 

Le rayon de transit fuse à travers l’espace et le temps, droit sur un halo de lumière éblouissante et impénétrable, qu’il traverse. Gmurk constate que la position des étoiles ne correspond ni à l’Univers Départemental, ni au 6ème Univers (en fait, il doit probablement s’agir de l’Univers Homo-Primal) !

Le voile de la réalité se transforme encore, comme si on déchirait un autre niveau de conscience. Flux de particules, les deux mégas foncent désormais sous un beau ciel bleu, éclairé d’un soleil éclatant, et survolent une île couverte de reliefs montagneux.

Ils aperçoivent bientôt une cité antique à flanc de montagne, de style gréco-romain, avec des piliers, des temples à chapiteaux, des agoras, des arènes, des amphithéâtres et d’innombrables escaliers taillés dans la roche menant aux différentes strates de la cité.

Le rayon de transit se dirige droit vers un petit bâtiment du niveau inférieur.

 

Les deux compagnons se rematérialisent juste contre un mur, dans un endroit austère et spartiate. La pièce, en forme de croix, est construite intégralement en marbre : gris, rose, blanc. Des arches remplacent les portes sur les côtés, et de nombreux piliers parfaitement alignés jalonnent la pièce.

 

Ils ne sont pas seuls. Dissimulés par les colonnes de marbre, ils aperçoivent une silhouette humaine en train de s’entraîner sportivement de l’autre côté de la salle, visiblement à quelque art martial.

L’air est frais, tout à fait respirable, et il ne fait pas froid. L’apesanteur est normale, ils se sentent même un peu légers, en pleine forme, d’une pêche physique incroyable !

 

Corina fait aussitôt son rétro-transfert, quittant le corps du kattshikat pour réintégrer son corps cristallisé. Du coin de l’œil, Gmurk croit voir deux fois de suite Corina se décristalliser et se recristalliser à quelques secondes d’intervalles ?!? Un petit problème de rétro-transfert … ou bien le problème de désynchronisation temporelle mentionné par les Guetteurs, où Corina ferait deux fois les mêmes choses !

Le félin, un peu apeuré, se blottit contre ses jambes, tandis que Gmurk, se dissimulant derrière un pilier, observe discrètement le type à l’entraînement.

 

Corina calme Aniroc avec qui elle peut désormais communiquer télépathiquement, et le petit félin bleu est aussitôt critiquement apaisé.

Gmurk constate que l’homme, occupé à s’entraîner sur des sacs de sable et un mannequin en bois de kung-fu, transpire à peine, alors qu’il enchaîne rapidement une succession de mouvements d’arts martiaux de manière quasi-invisible à l’œil nu. Le guerrier, ce ne peut qu’en être un, est de type asiatique ; bien bâti, c’est une véritable armoire-à-glace, large d’épaule, très musclé, avec un petit chignon sur le haut du crâne. Il porte des sandales aux pieds et n’est vêtu que d’un pagne.

Gmurk parcourt la pièce du regard et repère de l’autre côté de la salle une couche rudimentaire, quelques étagères fixées au mur avec des bols d’encens et une petite statuette d’éléphant dessus, ainsi qu’un petit coffre en bois, ouvert sur un tas de vêtements jetés pêle-mêle. Les étoffes sont de type hindou, très colorées.

 

Gmurk est une nouvelle fois tout nu, habillé de son seul casque à pointe, et Corina est en pagne ! Les Gardiens leur ont parlé du 6ème Univers ; s’ils sont chez les Tyggs, ils sont en territoire hostile et ils allaient devoir se planquer et rester inaperçus pour enquêter discrètement.

Gmurk est sur le qui-vive, aux aguets. Il chuchote à l’oreille de son amie qu’ils ne sont guère discrets vu leurs teintes de peau respectives … Tous deux se rapprochent silencieusement des arches et jettent un regard dehors pour se faire une idée de la population.

 

Ils voient passer de nombreuses silhouettes, humaines, à l’allure militaire et spartiate, vêtues de toges romaines ou de braies gauloises. Certains portent des genouillères, des épaulières, et quelques pièces d’armure … Des gardes font des tours de ronde sur un mur fortifié, portant des casques à collerettes, des lances et des boucliers.

Une silhouette féminine, athlétique, traverse brièvement leur champ de vision. Equipée d’une tenue de sport moulante, plus moderne, elle dissimule son visage derrière un masque de métal intégral (sans trous pour les yeux).

La moitié des habitants sont asiatiques, mais la population est cosmopolite. Et ils entendent de nombreux autres bruits d’entraînement provenir des bâtiments voisins.

 

Pendant que l’homme poursuit son entraînement, réalisant des prouesses sportives au-delà de l’humainement possible, Gmurk en profite et gagne discrètement le coin de la pièce où il a repéré le coffre, se cachant de pilier en pilier.

Il subtilise subrepticement une tunique assez discrète, pouvant dissimuler son corps au maximum, et enduit sa main non gantée d’un peu de talc blanc. Sa peau verdâtre devrait moins être remarquée.

Sur une étagère, à côté de la statuette d’éléphant, il remarque un petit flacon de liquide rouge.

 

 

Restée à l’entrée, Corina constate que de grandes flasques en métal sont installées aux 4 coins de la pièce, pouvant permettre la nuit venue de chauffer et de s’éclairer. Elle réfléchit un instant comment faire pour se fabriquer un masque en métal, comme la fille entrevue dans la rue, au moyen de ces flasques mais, dépitée, doit abandonner cette idée un peu trop optimiste.