L’envoyé de Râ :

 

Les quelques combats qui suivent n’égalent ni en vitesse ni en puissance les duels de Corina et de Gmurk. Le tournoi se termine par quelques combats moins spectaculaires et, mis à part Huruko Waïsoka et nos deux compagnons, seuls 3 ou 4 autres chevaliers peuvent espérer être récompensés à la hauteur de leur prestation.

 

Les trompettes sonnent, annonçant la fin du tournoi.

Athéna s’avance sur son balcon et remercie une nouvelle fois les valeureux combattants qui ont tenté leur chance. Mais tous ne peuvent être récompensés, et seuls les plus forts mériteront une armure kamui. Elle annonce alors qu’un grand banquet sera organisé en l’honneur des vainqueurs le soir même, et qu’elle leur expliquera à cette occasion la mission qu’elle a à leur confier.

 

Mais alors qu’elle s’apprête à appeler les combattants victorieux et les inviter à rejoindre la piste pour être dignement récompensés, un éclair de lumière jaillit du soleil et frappe le centre de l’arène, disparaissant dans une bulle lumineuse d’où émerge lentement une silhouette humaine en armure.

Craignant une attaque contre Athéna et repensant à sa propre expérience sur Banshee, Gmurk se met en transe psy et décolle immédiatement en lévitation pour s’interposer, venant se placer en bouclier humain entre l’apparition et Saori.

Tout en déclenchant ses phéromones, Corina ordonne par gestes à Aniroc de rejoindre le balcon d’Athéna, et le petit félin s’élance en courant dans les gradins en grondant, le poil hérissé.

 

La silhouette qui émerge de la bulle sort lentement en marchant. Elle est massive et porte une armure kamui rouge et violette. L’homme a les cheveux crépus, le teint basané, une petite barbiche persane au menton. Il porte un casque à pointes de type buffle ou taureau, avec des pointes deux à trois fois plus grandes sur les épaules. Son armure est quasi-intégrale et il est cuirassé comme d’une armure de plaque.

Il s’avance lentement vers Athéna et regarde la foule d’un air de défi, avant de s’adresser directement à Saori dans un grec très approximatif, avec un fort accent.

« Je suis Hapi, le Chevalier du Taureau Sacré, l’ambassadeur de Râ annoncé par le papyrus il y a de cela trois lunes. ». En entendant ce nom, les mégas se rappellent qu’Hapi, ou Hapis, était le fils du dieu-créateur de la mythologie égyptienne Ptah.

Avec un air vaniteux et suffisant, le dénommé Hapi crache au sol et gratte le sol de ses bottes en forme de sabots, projetant de la poussière derrière lui. Le guerrier embrase alors son Cosmos.

Aussitôt imité par les Chevaliers du Sanctuaire, ainsi que par Gmurk et Corina. Toutes les pièces de l’armure d’Hapi se détachent alors du corps massif et s’assemblent à ses côtés afin de représenter le Taureau Sacré.

 

Gmurk se tient toujours en lévitation juste devant Athéna, immobile à quelques dizaines de centimètres du balcon.

Hapi en profite pour jauger l’énergie de cet adversaire potentiel, grâce à sa concentration stellaire. Et Corina et Gmurk en profitent pour faire de même. Hapi possède apparemment trois techniques spéciales et semble d’un niveau légèrement inférieur aux leurs.

« Je suis venu comme Râ me l’a ordonné. J’interromps ainsi le discours de votre ‘déesse’ pour vous signaler que ce tournoi n’est pas terminé. Annoncez donc les noms de vos gagnants, et je défie n’importe lequel d’entre eux, sur le sol de votre propre arène, en signe d’avertissement ! Râ sait très bien que les chevaliers du Sanctuaire veulent se mettre en travers de ses desseins … Je suis prêt a offrir mon kamui à qui relèvera mon défi et sera capable de me battre ! » déclame-t-il d’un ton sarcastique et menaçant, sûr de lui.

 

L’un des Chevaliers d’Argent réagit aussitôt à cet affront : « Qui es-tu donc pour oser venir ici et insulter notre déesse ? Prosterne-toi immédiatement, sinon il va t’en cuire ! »

Mais Athéna écarte doucement les Chevaliers d’Argent, posant la main sur l’épaule de Gmurk.

Le Prisonnier du Temps garde son Cosmos enflammé et s’écarte. En lévitant, il s’assoit juste à côté, sur la balustrade entourant la corniche. Prêt à intervenir.

Légèrement accroupi vers l’avant, il croise ses jambes en sifflotant l’air de rien et observe le représentant de Râ.

 

Athéna toise sereinement le guerrier hostile.

« Il ne sera pas accepté qu’un étranger vienne ici me couper la parole et interrompre cette cérémonie, alors que nous étions prêts à le recevoir avec tous les honneurs dûs à son rang ! Néanmoins, tout étranger que tu sois, si certains Chevaliers ici présents veulent relever ton défi, alors qu’il en soit ainsi puisque tu mets ton kamui en jeu. Mais si aucun d’entre eux ne se porte volontaire pour t’affronter, alors tu ne repartiras voir ton maître qu’avec notre dédain pour seule réponse ... »