LE DERNIER EXORCISME

 

 

USA 2010
Horror
Director: Daniel Stamm
Producers: Marc Abraham, Eli Roth
Screenplay: Huck Botko, Andrew Gurland
Cinematography: Zoltan Honti

Editing: Daniel Stamm
Music: Nathan Barr
Cast: Patrick Fabian, Ashley Bell, Louis Herthum

 

 

Synopsis

Quand il arrive au fin fond de la Louisiane rurale, le révérend Cotton Marcus s’attend à réaliser un simple exorcisme de routine sur un fanatique religieux troublé. Mais en fait, il trouve un fondamentaliste chevronné, Louis Sweetzer, qui a contacté le charismatique révérend en dernier recours, persuadé que sa fille Nell est possédée par un démon qui doit être exorcisé avant que cela ne se termine en tragédie.
Tiraillé sous le poids de sa conscience après des années passées à extorquer des croyants désespérés, Cotton et son équipe s’apprêtent à tourner un documentaire sur son dernier exorcisme en mettant à jour ses pratiques malhonnêtes. A peine arrivé dans la famille de fermiers, il se rend rapidement compte que rien n’aurait pu le préparer au vrai mal qui y règne. Mais ils ne peuvent plus reculer et les croyances du révérend Marcus s’ébranleront quand lui et son équipe devront trouver un moyen de sauver Nell – et eux même – avant qu’il ne soit trop tard.

 

Daniel Stamm

Daniel Stamm est né à Hambourg où adolescent il anime une émission de radio et édite un magazine jeunesse. Il fait des tournées avec une troupe de théatre, étudie le théâtre et publie une pièce avant de partir s’installer à Belfast. Deux ans plus tard, il retourne en Allemagne et étudie l’écriture de scénario à la Filmakademie du Baden-Wurttemberg. Il écrit un téléfilm et réalise un documentaire sur le musicien Nick Cave. Daniel va ensuite à Los Angeles où il est diplômé de la section réalisation de l’Institut du Film Américain. En 2008, il réalise son premier long métrage, A Necessary Death. Le dernier exorcisme est son deuxième long métrage.

 

Mon humble avis

Film d'ouverture de la 3ième édition du festival européen du film fantastique de Strasbourg, cette avant première (à une journée prêt) est un faux documentaire sur un faux prédicateur, en pleine "crise de foi".  Mr. Green
Le propos du film est donc de mettre le spectateur dans une situation réaliste, avant de déclencher des événements inquiétants pouvant être interprétés de façon surnaturelle, afin de laisser planer le doute, mais aussi de renforcer la peur, avant le parti-pris final...
La mise en scène est donc encore une fois pensée comme celle d'un "documenteur", caméra à l'épaule, cherchant à cadrer l'action dans l'urgence comme pour un reportage sur le vif... ça peut lasser, ça a usé effectivement certains spectateurs du fest, ayant marre de ce genre de films, à la "Blair witch", genre existant depuis bien longtemps ("Cannibal holocaust") mais revenu à la mode avec "Rec" et ses suites-remakes.
Malgré tout, je signalerai que la réalisation est mieux dosée que dans ces derniers, car le scénario laisse le temps aux personnages de se poser entre les scènes chocs, cela permet aussi de faire varier le rythme et le style de cadrages, offrant donc quelques plans calmes, sur pied, mais ayant quand même une facture très "télévisuelle".
Bien que jouant sur le hors-champ pour terrifier le spectateur, le film reste lisible, sans secouer sans arrêt la caméra comme dans beaucoup d'autres métrages du genre.
La photographie forcément naturaliste bénéficie d'une belle lumière de jour de la Louisiane, c'est déjà plus commun (et donc ennuyeux visuellement) lors des scènes nocturnes.

Le montage est calme, trichant parfois avec le principe de la caméra unique (des plans de coupe au milieu de l'action que le cameraman est censé viser de près), et certains trouveront quelques longueurs, l'histoire peinant à démarrer par un excès d'exposition des personnages (certes intéressante et impliquante, mais malgré tout trop longue).
Comme décors nous avons droit à une ferme dans les bayous, tout ce qu'il y a de plus réaliste, où seules les lumières rougeoyantes de la grange surenchérissent dans une ambiance fantastique.
Rien à signaler question costumes, peu d'effets spéciaux (la comédienne assurant à elle seule l'aspect "possédé" de son personnage), seuls les acteurs apportent vraiment une contribution hors du commun au film.
Le personnage principal est campé par un acteur inconnu très charismatique, et au jeu complexe, varié et raffiné, tandis que l'anti-héroïne est très convaincante dans les moments de flippe.
La musique quant à elle nous ressert les sempiternels violons stridents de circonstance.
D'une portée initialement anti-cléricale, brocardant avec humour les superstitions et ceux qui en profitent, le film s'enlise finalement dans des sentiers déjà archi-rebattus par des métrages plus anciens... encore une fois, dommage pour les vieux cons, mais tant mieux pour les djeuns : ils en auront pour leur argent, ça fait peur (même s'il n'y a pas beaucoup de gore).


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